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Tim Berners-Lee, l’homme qui a offert le Web à l’humanité

Le Britannique, chercheur au Cern, a inventé l’application la plus populaire d’Internet avec son collègue Robert Cailliau. Ils ont convaincu le centre européen de le verser dans le domaine public pour en faire un système ouvert. Retrouvez les débuts de près de 25 grands groupes d’aujourd’hui dans le numéro spécial d’Enjeux « Comment naissent les géants », juillet/août 2014.

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Tim Berners-Lee

Par Solveig Godeluck

Publié le 9 juil. 2014 à 11:23

On ne l’arrête pas dans la rue pour lui demander un autographe et il n’est pas devenu riche. Pourtant, nous sommes tous fans de Tim Berners-Lee sans le savoir. Car le physicien et informaticien britannique, aujourd’hui âgé de 59 ans, est un superhéros de l’ère Internet. Il y a vingt-trois ans, il a inventé de toutes pièces le World Wide Web. Et mieux encore, avec son collègue belge Robert Cailliau, ils ont réussi à convaincre leur employeur, le Centre européen de recherches nucléaires (Cern), de le verser dans le domaine public. Pas de royalties, pas de recettes secrètes de fabrication : c’est grâce à ce don sans précédent que le Web est devenu l’application maîtresse du réseau, celle qui a inscrit le Net dans la réalité quotidienne de milliards d’humains. Sans lui, pas de blogs, de Google ni de Youtube ; pas de commerce électronique, d’universités en ligne, de réseaux sociaux ni de start-up mania.

La fin du labyrinthe

Tim Berners-Lee a passé dix-huit mois à défendre la cause d’un système ouvert : « Si j’avais fait du Web un produit, cela aurait été dans l’intérêt de quelqu’un d’en fabriquer une version incompatible », a-t-il déclaré au Financial Times en 1997. Bien vu. La Toile s’est étendue à toute vitesse à partir de 1993, quand le premier navigateur Web, Mosaic, a été créé. Sa proposition initiale n’ayant suscité que de vagues commentaires au Cern, son patron lui a suggéré de tester l’idée. Berners-Lee a alors acheté un ordinateur NeXT (la société de Steve Jobs) et s’est mis à coder. Le Britannique voulait donner aux chercheurs éparpillés dans les centres de recherche les moyens d’accéder aux informations stockées dans les ordinateurs sous des formats hétéroclites – base de données, encyclopédie, article scientifique… Il a conçu une architecture complète pour gérer ces « espaces d’information » numérisés. Chaque document s’est vu attribuer une adresse (URL) pour le localiser et a été relié aux autres par un système d’hypertexte universel. Berners-Lee met au point le langage (HTML) et le protocole de communication (HTTP) permettant de sauter directement d’un espace informationnel à l’autre. Jusque-là, les liens hypertextes n’existaient qu’entre documents de même format. Avec cette invention, Internet n’est plus un labyrinthe sans issues.

Noble cause

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Anobli par la reine d’Angleterre en 2004, sir Berners-Lee a fait du Web l’œuvre de sa vie. Quittant le Cern en 1994 pour rejoindre le MIT aux Etats-Unis, il a fondé le World Wide Web Consortium (W3C), au sein duquel ingénieurs et programmeurs du monde entier élaborent de nouveaux standards libres et ouverts. Le Web s’est ainsi enrichi de graphismes, de vidéos, de protocoles de sécurité pour le commerce électronique, de fonctionnalités pour l’accès des handicapés, d’applications mobiles. Le mot d’ordre demeure l’universalité et l’accès du plus grand nombre. La prochaine étape sera le Web sémantique. Tim Berners-Lee considère que le chantier de mise à disposition des informations numérisées n’est pas achevé. Il faudrait pouvoir poser des questions aux ordinateurs, puis les laisser puiser des réponses dans les bases de données illisibles pour les moteurs de recherche – calendrier, feuille de calcul, etc. Il reste tant de choses à partager.

Solveig Godeluk pour Enjeux Les Echos

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