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42 % des salariés prêts à quitter leur entreprise

Les français broient du noir. Seuls 5 % jugent "plutôt bonne" la situation économique du pays. Conséquence : la loyauté des salariés est en hausse. Ils sont 42 % à vouloir quitter leur employeur contre 48 % en 2008, révèle le baromètre Edenred-Ipsos sur le bien-être et la motivation des salariés.

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Brice Teinturier, directeur de l'institut de sondages Ipsos. (Les Echos)
Publié le 13 juin 2013 à 06:00

A la question « comment décririez-vous la situation économique actuelle de votre pays ? », 5 % de Français répondent « plutôt bonne ». Contre 67 % d'Allemands. « Ces chiffres illustrent à quel point le contexte global est contrasté », observe Brice Teinturier, directeur de l'institut de sondages Ipsos, qui présentait mardi 11 juin les résultats de son Baromètre 2013, réalisé pour Edenred, sur le bien-être et la motivation des salariés européens. Si la perception de la situation économique suit une courbe décroissante depuis le début de la crise, il en est de même pour la façon dont les salariés européens appréhendent l'emploi. Le climat général est à l'inquiétude. Et les européens affichent une irréductible sinistrose.

Manque de confiance dans le marché et l'entreprise

A la question « si vous perdiez votre emploi, diriez-vous qu'il vous serait facile de trouver rapidement un poste comparable ? », 58 % des salariés français répondent « non ». Une crainte encore plus prononcée en Espagne et en Italie (respectivement 69 % et 70 % de « non »).

« Avez-vous confiance dans l'avenir de votre entreprise/administration ? » Dans l'Hexagone, 41 % des salariés répondent par la négative. Et 43 % disent ne pas avoir confiance dans leur avenir potentiel au sein de leur entreprise/administration.  Et pourtant, le nombre de salariés qui sont prêts à quitter leur entreprise est en baisse (42 % en 2013 contre 48 % en 2008). Comment expliquer alors, ce regain de fidélité à l'égard de l'employeur ?

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Les Français sont très pessimiste sur la situation économique.Ipsos

15 % de salariés Français avouent ne jamais avoir songé à quitter leur entreprise

« Qu'on ne se trompe pas ! Les salariés français sont fidèles à leur entreprise... parce qu'il fait froid dehors !, estime Antoine Solom qui supervise chez Ipsos les études liées à la gestion de la relation salariée. Ils ont bien conscience qu'en quittant leur employeur, ils s'exposeraient dangereusement au chômage. » Les taux de turn-over à la baisse ? Antoine Solom les attribuent à la lourde dégradation du marché de l'emploi : « Si les salariés européens se disent massivement fidèles à leur entreprise, c'est une loyauté par défaut. Plus la frilosité augmente, moins on bouge ! »

36 % des salariés français insatisfaits

Et la fierté, d'où vient-elle ? 43 % des salariés français déclarent être souvent fiers de leur travail.« Là aussi, les postures revendiquées de fierté et de bonheur au travail se font par défaut », souligne Antoine Solom. D'ailleurs, le baromètre indique que l'insatisfaction à l'égard de la situation professionnelle tend à progresser. 36 % des salariés français ne sont « pas satisfaits » de leur situation professionnelle (27 % en Allemagne, 45 % en Espagne). Les modèles culturels nationaux et la capacité à entretenir la motivation des collaborateurs se révèlent très disparates, d'un pays à l'autre.

Peu de valorisation des individus

Et la France fait figure de plus mauvaise élève en matière de qualité de vie au travail. En effet, évaluant leur bien-être au travail, les Français accordent une note moyenne de 6,1 (contre 6,6 en Allemagne, 6,7 aux Royaumes Unis, 6,3 en Espagne, 6,2 en Italie). Autres domaines où les salariés hexagonaux semblent bien moins satisfaits que leurs voisins européens : le respect et la considération ; la reconnaissance de l'implication ; l'information et la communication internes... « En France, on peine à comprendre combien la prise en compte, la valorisation et le respect de l'individu sont importants », insiste Brice Teinturier.

Des attentes très fortes sur des sujets de fond

Les sources de démotivation sont nombreuses. Surtout en France, où les attentes se révèlent plus marquées à l'égard de l'entreprise. Principaux domaines dans lesquels les entreprises pourraient s'améliorer :

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Sur TOUS ces thèmes, les Français estiment que leur employeur peut mieux faire, alors que les Allemands, les Britanniques et les Belges se disent globalement satisfaits des actions mises en œuvre au sein de l'organisation dans laquelle ils travaillent. « Comment s'explique ce climat de sinistrose aigu qui pèse sur les salariés européens ?, interroge Antoine Solom. Nous sommes en train de payer des années d'immobilisme, des décennies à fabriquer de la frustration» « Il y a une réelle demande d'actions concrètes de la part des salariés, poursuit Brice Teinturier. Les entreprises doivent prendre conscience de la nécessité de rebâtir une confiance durable. »
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* Méthodologie : réalisé chaque année depuis 2004, le Baromètre Edenred-Ipsos porte tant sur les secteurs public/privé, que l'industrie et les services. En 2013, plus de 7.000 personnes (dont 3.000 en France) ont été sondées (hommes, femmes, managers, non managers).

Baromètre Ipsos Edenred 2013 sur la motivation et le bien-être des salariés en Europe

Julie Le Bolzer, journaliste

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