Groupe Hervé : des objectifs individuels aux collectifs
Depuis sa fondation en 1972 par Michel Hervé, la société s'appuie sur un management « concertatif » tout à fait particulier. Rencontre avec son Président du directoire, et lauréat du « Trophée du leader responsable », Emmanuel Hervé.
Par Les Echos
Au sein du Groupe Hervé, la RSE ne se résume pas à une obligation normative. Outre les démarches de développement durable qu’elle entreprend dans le domaine de l’énergie qui représente 90 % de son activité, la société s’appuie, depuis sa fondation en 1972 par Michel Hervé, sur un management « concertatif » tout à fait particulier.
Pour gérer ses 2.800 salariés, la société a mis en place ce dispositif : un manager d’activité est responsable, en moyenne, d’une quinzaine d’« intraentrepreneurs » ; lui-même fait partie d’un groupe d’une quinzaine de managers d’activité qui répondent à un même manager de territoire ; au nombre de quinze, ces derniers sont les interlocuteurs directs du président du directoire, Emmanuel Hervé. Grâce à un « processus décisionnel concertatif », des décisions d’organisation sont prises, à chaque strate, lors de réunions mensuelles. « Là, chacun doit pouvoir donner son avis, explique le dirigeant. Ce ne sont pas les arguments d’autorité qui priment, mais l’autorité des arguments. »
Des relations de long terme
Ce management ascendant sert aussi à construire les objectifs chiffrés. Dans le Groupe Hervé, ce sont les objectifs individuels qui font les objectifs collectifs, et non l’inverse. « Cette organisation fonctionne grâce à la transparence de l’information et à l’autorégulation de chaque intraentrepreneur et manager, explique Emmanuel Hervé. Les individus s’approprient ainsi les décisions prises et se responsabilisent. » Responsables et autonomes, y compris dans leurs achats. « Cela nous permet d’être hyperréactif, car l’intraentrepreneur n’a pas besoin de demander d’aval hiérarchique avant de prendre la moindre initiative », souligne le dirigeant.
A l’en croire, cette autonomie forge des relations « de long terme » fondées sur le savoir-être avec les partenaires, fournisseurs ou clients, de son entreprise. « Nous agissons avec eux en toute transparence, assure Emmanuel Hervé. De plus en plus de clients recherchent cela, ce qui en fait un vrai facteur de compétitivité ». Ainsi que de pérennité : en encourageant les « intraentrepreneurs » à faire évoluer leur métier en fonction de leurs motivations et de l’environnement économique, le Groupe Hervé se dote d’une plasticité organisationnelle, dont peu de sociétés peuvent se targuer. « Parfois, certains métiers émergent sans que nous l’ayons prévu, note son dirigeant. Tout se construit en fonction de l’envie d’entreprendre de nos intraentrepreneurs. Le sens et la cohérence du groupe se trouve a posteriori, et non a priori ». Ce qui permet de voir des ateliers de production spécialisés dans le travail du métal côtoyer une agence de communication audiovisuelle.
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