Nouvel entraîneur FC Sochaux Albert Cartier : « On ne refuse jamais une main tendue »

Albert Cartier a paraphé un contrat le liant au FCSM jusqu’en 2017. Il travaillera avec le staff existant. Les premiers mots du nouvel entraîneur cadrent avec l’image qu’on se fait de lui.
Propos recueillis par Valéry TUAILLON - 04 oct. 2015 à 05:02 | mis à jour le 04 oct. 2015 à 22:04 - Temps de lecture :
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« Ce n’est pas l’envie de gagner qui est importante. Tout le monde l’a. C’est l’envie de se préparer à gagner. Quand tu as compris cela, tu as tout compris », confie Albert Cartier. Photo Francis REINOSO
« Ce n’est pas l’envie de gagner qui est importante. Tout le monde l’a. C’est l’envie de se préparer à gagner. Quand tu as compris cela, tu as tout compris », confie Albert Cartier. Photo Francis REINOSO

Albert Cartier, vous n’êtes pas resté longtemps sans club…

Je n’avais pas d’ultimatum ou de timing particulier. Je voulais surtout un projet dans lequel je pourrais m’inscrire et me sentir bien. Les gens connaissent mon fonctionnement, je suis un homme d’action, mais j’aime travailler avec les gens autour de moi, fédérer. Je cherchais un projet dans lequel m’épanouir. Le contexte du FC Sochaux-Montbéliard, je le connais forcément de par mes origines, pour avoir vécu pas trop loin, pour l’avoir côtoyé. Je connais aussi l’histoire de ce club.

Quel regard portez-vous sur ses difficultés actuelles ?

Mon père me disait, on ne refuse jamais une main tendue. Surtout quand elle est donnée avec conviction et sincérité. Le FC Sochaux est en difficulté, encore fragile. S’il y a de la force et de l’énergie de mon côté, il y a également de l’ambition, de l’énergie, un club, une histoire à côté de moi pour mener à bien ce projet.

Le parallèle avec votre expérience messine, du National à la Ligue 1, a déjà été fait. Le contexte est-il vraiment comparable ?

Les deux clubs ont beaucoup de ressemblances de par leur relation humaine, le mode de fonctionnement. Je dirais même qu’à un moment, Metz a un peu copié Sochaux et vice versa. Les deux ont un atout majeur qui est leur centre de formation sur lequel on doit pouvoir s’appuyer dans l’avenir. À l’image de Pierre Tournier que j’ai côtoyé, un pionnier de cette formation qui donne des résultats depuis maintenant 40 ans en France.

Est-il possible de reproduire votre schéma messin ?

L’objectif n’est pas de faire la même chose. Déjà on est en Ligue 2 et pas en National. Il va falloir prendre la mesure du travail à accomplir, ça va être mon boulot d’investigation, d’analyse, de contact avec les composantes du club. Et ensuite passer à l’action.

Sans entrer dans l’analyse pointue, quel regard portez-vous sur cette équipe sochalienne ?

On a vu contre Valenciennes que quand on n’abandonne pas, on parvient toujours à faire passer ses convictions. Cette équipe a du potentiel. Il n’est jamais trop tard pour réaliser les rêves qu’on se fixe.

Il va falloir déjà penser à se sauver, non ?

Il ne faut pas faire d’une contrariété un malheur, d’un malheur une catastrophe. On est bien d’accord que les résultats sportifs étaient insuffisants. Mais il faut rester mesuré. Arsène Wenger, c’était mon coach, me disait ‘’l’important est de garder une certaine conduite. Ne jamais aller dans l’euphorie ou le catastrophisme‘’. L’euphorie génère les plus grandes erreurs. Et le pessimisme n’est pas non plus une ligne de conduite. Il faut voir étape par étape. Là, il faut qu’on aille chercher cette équipe de Niort. Passer devant au classement.

Quelle image véhiculait Sochaux et qui vous plaisait ?

Travail, solidarité, humilité. Et l’envie d’aller vers l’avant.

Ces valeurs ne se sont-elles pas un peu perdues ?

Écoutez, je le redis, il ne faut pas faire de catastrophe avec des contrariétés.

Quel regard portez-vous sur la jeunesse sochalienne ?

J’ai pu visionner pas mal de matchs. On doit accompagner une jeune génération pour en tirer la quintessence. On ne peut pas juste leur offrir une possibilité de jouer. Il faut parfois les structurer avec des joueurs cadres, parfois avoir un accompagnement extérieur avec des hommes de conviction et de force comme Eric (Hély). C’est important de conserver ces gens-là très proches de nous. Pour ces garçons qui ont besoin d’un dialogue, d’une complicité, d’une connaissance.

Cette Ligue 2 est-elle aussi impitoyable qu’on la qualifie ?

C’est un championnat difficile. Valenciennes est le genre de match qu’il va falloir reproduire 10, 15, 20 fois. Les joueurs doivent se le mettre bien dans la tête. Avec Metz, lors de la montée en Ligue 1, tous les matchs étaient difficiles. Ça se débloquait dès fois en dix minutes, mais pendant 80 minutes on souffrait, on résistait, on défendait, on ne lâchait rien. C’est ce qui s’est passé contre VA. Sochaux est resté rigoureux dans des principes, disciplinée. Et elle a réussi. C’est un bel exemple de ce qu’il faudra faire.

Il n’y a donc pas de fatalité à subir des coups du sort…

Il n’y a pas de fatalité dans le foot.. Il y a des choses à faire, à travailler, à améliorer. Se remettre en question tout le temps. Le premier ballon de l’entraînement lundi va déterminer la qualité et peut-être même le résultat de Tours. Ce n’est pas l’envie de gagner qui est importante. Tout le monde l’a. C’est l’envie de se préparer à gagner. Quand tu as compris cela, tu as tout compris.