Disparition de Serge Collot, maître français de l’alto

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Disparition de Serge Collot, maître français de l’alto

© Extrait du film documentaire L'ouvrage de Serge Collot
© Extrait du film documentaire L'ouvrage de Serge Collot

L’altiste Serge Collot est décédé mardi 11 août, à l'âge de 92 ans. Derrière lui, le musicien laisse une carrière splendide et un amour pour les répertoires de son instrument, qu’il a permis de faire évoluer tout au long de sa vie.

Certains musiciens marquent leur temps de par leur talent, leur virtuosité. D’autres ont plutôt été audacieux et créatifs. **Serge Collot ** fait partie de ces musiciens qui allient toutes ces qualités : 92 ans de musique, de recherche et de partage. Les hommages sont nombreux sur les réseaux sociaux, comme celui de Christophe Desjardins:

Né en 1923 à Paris, **Serge Collot ** débute le violon avec l’aide de son père, sculpteur de bois. Mais c’est seulement quand il rencontre son nouveau professeur, au Conservatoire à Rayonnement Régional (CRR) de la rue de Madrid à Paris que les choses sérieuses commencent. L’enseignement d’**Emile Loiseau ** l’amène à s’intéresser au quatuor à cordes et à la musique de chambre. Il entre alors dans l’orchestre de musique de chambre de Maurice Hewitt.

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Ces premières rencontres sont fructueuses pour **Serge Collot ** qui se construit une formation musicale solide. Arrive la guerre et deux événements marquant dans la vie du futur altiste : il se propose comme alto pour interpréter le 6ème concerto brandebourgeois de Bach monté par Maurice Hewitt, et n’est pas reçu dans la classe d’André Tourret. C’est décidé, **Serge Collot ** délaisse le violon pour l’alto.

Après la guerre, l’altiste rejoint le Quatuor Parrenin, de Radio-Luxembourg et commence à se produire en concert. Il reprend aussi quelques contacts du côté de la rue de Madrid. Claude Delvincourt, directeur du conservatoire, crée à ce moment-là une classe professionnelle de musique de chambre et invite le jeune Quatuor Parranin à inaugurer la classe, ce qui leur permet de monter sur les scènes parisiennes et démarrer une carrière internationale.

Ce n’est qu’en 1957, soit plus de 10 ans après la création du Quatuor, que **Serge Collot ** décide de quitter ses trois acolytes. Il tente de suivre une double vie entre le quatuor et l’orchestre de l’opéra de Paris qu’il rejoint en 1952, mais opte finalement pour l’opéra. Deux ans plus tard, il renouvelle encore son genre musical en fondant le *Trio à cordes français * aux côtés du violoniste **Gérard Jarry ** et du violoncelliste **Michel Tournus. **

Après des années comme musicien classique, **Serge Collot ** s’investit dans la musique de son temps : il rejoint le Domaine musical fondé par **Pierre Boulez ** en 1953 en tant qu’alto solo et donne de nombreux concerts dédiés à la musique avant-gardiste et aux musiques anciennes.

Dans cet ensemble, Serge Collot montre l’étendue de son talent de musicien et de son ouverture sur les œuvres. Pendant près de 20 ans, l’altiste participe plus ou moins directement à la création de nombreuses œuvres. Le compositeur italien Luciano Berio s’inspire même du musicien dans sa Sequenza VI pour alto solo.

Doué pour jouer mais tout autant pour partager, Serge Collot donne des cours au conservatoire pendant 20 ans, de 1969 à 1989, s’inspirant toujours de ses plus grands maîtres du passé : Maurice Vieux, Joseph Calvet

Serge Collot est décédé lundi 11 août, il avait 92 ans. En souvenir de sa vie de musicien, il reste le film documentaire L’ouvrage de Serge Collot réalisé en 2002 par Dominique Pernoo, et de nombreux enregistrements de l’artiste.

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