Autos, vélos... Ce que la SNCF va proposer avant et après le train
Avec IDPass, l’entreprise publique veut faciliter le recours à des services comme l’autopartage ou les vélos en libre-service.
Par Lionel Steinmann
Le plan de la SNCF pour devenir le pivot de la mobilité des Français, et non plus un simple opérateur ferroviaire, se précise. L’entreprise publique a confirmé ce jeudi le lancement en juin prochain d’iDPass, un nouveau service qui vise à simplifier l’accès à d’autres modes de transport avant ou après le train.
Accessible aux 2,5 millions de titulaires de la carte Voyageur de la SNCF, iDPass permettra dans un premier temps de réserver, via une application smartphone, un véhicule de transport avec chauffeur (VTC), ou bien une voiture en libre-service.
La SNCF a pour cela signé au début du mois un partenariat avec Zipcar, qui se revendique comme le leader mondial de l’autopartage, et s’est lancé à Paris en septembre dernier. Avec cet accord, cette filiale du loueur américain Avis accélère son déploiement en France : ses voitures, réservables à l’heure ou à la journée, seront présentes sur les parkings des 25 principales gares françaises. IDPass offrira par ailleurs l’accès à un autre service d’autopartage, Wattmobile, spécialisé comme son nom l’indique dans les véhicules électriques.
Des dizaines de projets
A terme, ce « sésame de la mobilité », selon l’expression de Barbara Dalibard, qui supervise le projet à la SNCF, facilitera également l’accès aux vélos en libre-service – des discussions sont en cours pour Vélib’ à Paris, ce qui serait sans doute très apprécié par les provinciaux. Mais l’offre devrait s’enrichir progressivement de nouveaux partenariats. « Des dizaines de projets sont dans les tuyaux », annonce la responsable.
Pour l’utilisateur, l’intérêt est évident : plus besoin de collectionner les abonnements (parfois coûteux) à tels ou tels services, l’accès à ceux-ci sera à la demande, grâce à un seule application. Il reste toutefois à savoir à quelles conditions tarifaires, aucun détail n'ayant pour l’instant été donné sur ce point.
Mais la SNCF y trouve largement son compte elle aussi. En musclant son offre de voyage « porte-à-porte » et non plus seulement de gare à gare, elle renforce l’intérêt du voyage en train face à des concurrents comme l’avion ou le covoiturage.
Une commission sur chaque client
Surtout, iDPass pourrait lui donner un rôle central, voire incontournable, dans les déplacements des Français, avec une double fonction d’intégrateur et de distributeur de services de mobilité. Et cela se monnaie : l’entreprise publique percevra une commission sur chaque client enregistré par ses partenaires.
Cela pourrait devenir une vraie source de revenus si l’utilisation d’iDPass se développe. De quoi justifier et amortir les coûts de développement, qui s’élèvent à 120 millions d’euros sur trois ans. « IDPass sera rentable », a confirmé Barbara Dalibard, sans toutefois donner plus de précisions.
À noter
IDPass couvrira à son démarrage les 15 principales agglomérations françaises, soit 80 % de la population.