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Chômage : Rebsamen demande à Pôle emploi de renforcer ses contrôles

+ VIDEO Le ministre du Travail veut des sanctions contre les chômeurs qui ne recherchent pas un emploi. La CGT dénonce cette solution pour faire baisser les chiffres du chômage. La CFDT se dit "atterrée" par les propos du ministre.

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François Rebsamen.

Par Claude Fouquet

Publié le 2 sept. 2014 à 08:45

Moins d'une semaine après la publication de nouveaux mauvais chiffres du chômage en France, le ministre du Travail, François Rebsamen a décidé de mobiliser Pôle emploi. "Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour être sur que les gens cherchent bien un emploi", a en effet souligné le ministre sur l'antenne de i-TELE.

"Quand on est chômeur au sens du Bureau international du travail, on recherche un emploi, et donc c'est négatif pour ceux qui recherchent un emploi d'être à coté de personnes qui ne cherchent pas d'emploi" a encore expliqué le ministre du Travail.

"Ce n'est pas la majorité. Certains, il y a des problèmes de salaire, des problèmes d'adéquation, c'est pour ça qu'on fait des formations prioritaires, mais je souhaite qu'on vérifie, au sens du BIT, que les chômeurs cherchent du travail." Et d'ajouter "sinon, on est radié (...). "Il faut qu'il y ait à un moment une sanction. Ce n'est pas possible dans un pays qui en difficulté, qui veut se redresser."

Il est vrai que la situation est de plus en plus préoccupante. Après une croissance nulle au deuxième trimestre, le nombre de sans-emploi a bondi de 26.100 en juillet : avec désormais 3,424 millions d'inscrits en catégorie A, la France compte précisément 500.000 chômeurs de plus qu'au début du quinquennat, en mai 2012. La hausse atteint 120.000 depuis le début de cette année.

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La CGT dénonce la démarche, la CFDT est atterrée.

Les propos du ministre du Travail n'ont pas tardé à faire réagir les organisations syndicales. Laurent Berger, le patron de la CFDT qui était l'invité du "Talk" du Figaro, s'est ainsi dit "atterré" par ce qu'a dit le ministre du Travail. «Je suis un allié des salariés et des chômeurs. Je jugerai le gouvernement par rapport au chomage» , a-t-il encore souligné.

Un peu plus tôt dans la matinée, Eric Aubin, membre de la direction de la CGT chargé de l'emploi avait pour sa part estimé que "la seule solution que trouve le gouvernement pour faire baisser la courbe du chômage, c'est de sanctionner les demandeurs d'emploi en considérant qu'ils ne recherchent pas activement des emplois".

Selon le responsable syndical interrogé ar l'AFP, le chiffre de 350.000 emplois non pourvus cité par le ministre du Travail ne s'appuie que "sur des projections" qui ne prennent pas en compte "la nature" des emplois en question, révélant un "manque de sérieux" de la part du gouvernement. "Il ne s'agit pas de 350.000 emplois à temps plein", a-t-il fait valoir.

"Est-ce qu'il s'agit de CDD, de contrats à temps partiel ?", a demandé Eric Aubin. Selon lui, les contrats précaires, lorsqu'ils entraînent "une perte de revenus conséquente", aboutissent "forcément" à un refus de la part de chômeurs.

Enfin, le responsable syndical regrette que le gouvernement reprenne des arguments déjà entendus sous la présidence Sarkozy et favorise les aides aux employeurs au risque de mettre "gravement en danger notre protection sociale".

Travail du dimanche

Interrogé par ailleurs sur la question du travail du dimanche, le ministre a également rappelé que le repos dominical est un "principe" mais que bien sur "il peut y avoir des dérogations". Des propos qui lui permettent à la fois de rassurer ceux qui s'inquiétaient après l'annonce de possibles ordonnances pour modifier les règles et aussi de laisser la porte ouverte pour de futurs aménagements.

Selon les informations dont disposent "Les Echos" en effet, le projet de loi sur la croissance, préparé par Arnaud Montebourg et porté désormais par Emmanuel Macron, va prendre la forme d ’une «loi d’habilitation à procéder par ordonnances», qui devrait être présentée en Conseil des ministres début octobre.

Une possibilité qui a provoqué un tolléà gauche et dans les organisations syndicales. Le secrétaire général de la CFDT, a réclamé lundi une concertation avec les syndicats avant toute élaboration de texte de loi sur le travail dominical.

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