Le numérique, d'une révolution à l'autre
Par Daniel Fortin
Le propos : La marchandisation croissante d'Internet a-t-elle définitivement eu raison du potentiel d'émancipation que promettait à ses débuts le Web ? La régulation croissante du système, et donc sa centralisation, sont-ils l'occasion pour les Etats de mieux le surveiller, voire de le contrôler ? Ces deux questions sont au centre de ce passionnant numéro de la revue « Mouvements ».
L'intérêt : C'est un dossier engagé que nous propose « Mouvements ». Presque un appel à la résistance pour tous ceux qui pensaient que la Toile était consubstantielle à la liberté d'expression, de création et d'extension de la démocratie. Mais il ne faut guère s'arrêter au seul aspect militant de ce travail. La plupart des articles posent un constat étayé sur l'évolution d'une révolution numérique - notamment l'eldorado du « big data » - que l'on avait peut-être un peu trop idéalisée. Ils s'efforcent aussi d'établir le lien entre les différents mouvements de contestation, qui, de Snowden à Julian Assange, des hackers aux Anonymous, forment un nouveau type d'engagement politique qui se nourrit d'une sacralisation absolue de la liberté individuelle.
La citation :« Nous utilisons les outils 2.0 comme s'ils étaient des dieux, comme s'ils étaient éternels, mais pour le bien ou pour le mal ils sont entre les mains d'entreprises qui peuvent s'écrouler », déclare Alex Haché.
D. Fo.