La maison connectée en vedette au salon IFA de Berlin
Les grands noms de l’électronique misent sur les objets connectés pour la maison, en commençant par les appareils électroménagers.
Dans le dédale de l’IFA, il n’y a pas que des téléphones XXL, des ordinateurs-tablettes, des télés « Oled 4K » et des montres très « smart ». Il y a aussi des machines à laver, des fours et des frigos. Et l’air de rien, le « blanc », comme on dit sur les stands, retrouve ses lettres de noblesse. Vendredi, la « keynote » inaugurale de l’IFA avait pour intitulé « La maison du futur ». Sur scène, le grand patron de Samsung Electronics Boo-Keun Yoon n’a pas ménagé sa peine pour décrire la « grande révolution à venir, celle qui va arriver plus vite que vous ne le pensez » et qui permettra de réduire les dépenses énergétiques et d’améliorer le bien-être de chacun. Le géant coréen a mis la main cet été sur l’américain SmartThings, un spécialiste du sujet. « On sait tout ce que nos amis font grâce à Facebook, mais qui sait ce qui se passe chez lui en son absence ? », demande à l’assistance Alex Hawkinson, le fondateur de SmartThings.
Connectés entre eux, mais aussi à vous via votre smartphone ou votre tablette, les objets du foyer ouvriront très bientôt un océan de possibilités. On peut déjà demander à un frigo LG de vous envoyer une photo de son intérieur, pour savoir s’il faut racheter de la moutarde ou du gouda une fois arrivé au supermarché. Le groupe coréen propose également une machine à laver que l’on peut activer à distance, et même personnaliser avec des programmes de lavage téléchargeables - pour la lingerie notamment.
« La maison connectée, ce n’est pas une question de technologie, mais de savoir proposer la solution pratique dans le bon timing », note ainsi « BK » Yoon. « Il faut réussir à trouver une vraie utilité. On ne connecte pas un objet juste pour faire comme les autres », renchérit Max Conze, le PDG de Dyson, qui vient de lancer un robot aspirateur activable à distance. Dans une autre veine, le français Withings a annoncé à Berlin la sortie d’une caméra baptisée Home, faite pour surveiller le chat ou le sommeil du dernier-né depuis l’écran de son smartphone.
« Le plus compliqué dans ce domaine, c’est de réussir à créer un écosystème réunissant tous les industriels et les développeurs d’application concernés », estime Alex Hawkinson. Lui plaide pour une plateforme réellement ouverte, alors que plusieurs consortiums sont en compétition pour concevoir les standards de l’Internet des objets. Mais les acteurs devraient finir par s’entendre, vu la taille estimée du marché – 100 milliards de dollars en 2020 selon le cabinet Strategy Analytics. « Le blanc est important pour nous - plus de 15% de notre chiffre. En interne, c’est clairement une filière que l’on veut développer. C’est une bonne manière de séduire les ménagères, qui peuvent ensuite nous acheter des téléphones », explique Patrick Chardin, le directeur de LG dans l’Hexagone. C’est aussi un domaine où les géants de l’électronique peuvent en partie se « refaire », loin de l’hyperconcurrence qui règne dans le « noir » et les produits mobiles.
Diaporama :
La panoplie de l’ homme connecté