Après les « selfies », place aux « groufies »
Huawei a embarqué un objectif très performant sur le devant de l’appareil pour surfer sur la vague de l’auto-portrait.
Par Romain Gueugneau
L’industrie des smartphones continue d’enrichir notre vocabulaire. Après les « selfies », dont le mot a officiellement fait son entrée dans les dictionnaires anglais l’an dernier, voici les « groufies ». C’est le terme - un peu barbare - inventé par Huawei pour désigner les photos de groupe prise en mode « selfie », c’est-à-dire prises soi-même, à la manière d’un auto-portrait. Le groupe chinois a même pris soin de le déposer auprès des instituts de propriété intellectuelle en France, Russie, Allemagne et Chine. Cette innovation linguistique n’est pas anodine. Huawei n’hésite pas à mettre en avant les capacités techniques et logicielles de son nouveau smartphone qui permettent de réaliser ce genre de clichés. Il y a consacré une bonne partie de sa présentation, mercredi, à Paris.
Les smartphones sont équipés de deux objectifs : l’un situé à l’arrière de l’appareil, et l’autre à l’avant. Le second est généralement de faible qualité, les constructeurs se concentrant surtout sur le premier. Or, « pour pouvoir réaliser de beaux selfies, vous avez besoin d’un objectif performant. C’est ce que nous avons voulu faire avec l’Ascend P7 », décrit Changzhu Li, le patron de la technologie chez Huawei. Le nouveau smartphone, dont l’écran mesure 5 pouces, embarque ainsi une caméra de 8 megapixels devant, soit quatre fois plus que celle du Galaxy S5 de Samsung, et près de sept fois celle de l’iPhone 5S. Huawei a aussi développé un logiciel photo dédié : une fenêtre s’ouvre en haut à droite de l’écran, près de l’objectif, et facilite ainsi l’alignement du regard avec la caméra.
Le phénomène des « selfies », popularisé par quelques clichés célèbres, dont celui de la soirée des Oscars en janvier, rassemblant sur une même photo une brochette de stars - un groufie, donc -, prend de l’ampleur. Les internautes prennent de plus en plus de photos d’eux-même avec leurs mobiles pour les partager ensuite sur les réseaux sociaux. Cette tendance est particulièrement forte en Asie. Les fabricants de mobiles ne peuvent donc plus passer à côté. Ils l’intègrent dans leur cahier des charges, et en font un véritable argument de vente. Huawei n’est pas seul sur ce créneau. Nokia, le spécialiste des « photophones », préparerait la sortie d’un smartphone avec un objectif frontal de 5 megapixels.
R.G.