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Pourquoi Salesforce fait saliver les géants de l'informatique

•La société californienne aurait été approchée pour un éventuel rachat.•Ce pionnier du « cloud computing » représente une menace pour Oracle et SAP.

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Par Romain Gueugneau

Publié le 4 mai 2015 à 01:01

La société est inconnue du grand public. Et pourtant, elle pourrait être la cible de l'un des plus gros rachats jamais réalisés dans la high-tech. Les marchés financiers bruissent de rumeurs sur l'acquisition de Salesforce, pionnier du « cloud computing ». Selon Bloomberg, le groupe aurait engagé des banquiers pour étudier une offre de rachat qui lui aurait été soumise. A Wall Street, l'information a fait flamber l'action Salesforce, dont la capitalisation flirtait, en fin de semaine, avec les 50 milliards de dollars. Pour les analystes d'Exane, un tel deal s'élèverait au minimum à 55 milliards.

Salesforce les vaut bien. La société, créée en 1999 par Marc Benioff, est l'une des plus performantes de la high-tech américaine. L'an dernier, son chiffre d'affaires a bondi de 32 %, à 5,4 milliards de dollars, et il devrait encore progresser de 20 % cette année. Le cash-flow opérationnel a augmenté de 34 %, à 1,2 milliard. Le californien, qui emploie 14.000 personnes, bénéficie de l'appétit croissant des entreprises pour les solutions cloud. Salesforce a construit son succès autour des logiciels de gestion de la relation client (tableau de bord, suivi de commandes...). Il se diversifie aussi dans les ressources humaines, le marketing ou même les réseaux sociaux d'entreprise.

Un modèle gagnant

Pour chaque produit, le modèle économique est le même : l'éditeur vend un abonnement qui permet d'utiliser ses logiciels en ligne. C'est le principe du « cloud computing », qui évite aux entreprises d'acheter de coûteuses licences logicielles et d'investir dans des serveurs. C'est cette nouvelle tendance qu'essaient de suivre les géants de l'informatique. Pour Oracle, SAP ou Microsoft, habitués au modèle très rentable des licences, la transformation est profonde. Et elle passe notamment par les acquisitions. Face à la menace Salesforce, Oracle et SAP ont dépensé des milliards pour s'offrir des spécialistes du cloud.

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Mais seraient-ils prêts à casser leur tirelire pour acquérir le californien ? SAP semble hors course. Ses dirigeants ont récemment indiqué qu'ils faisaient une pause en termes d'acquisitions. Oracle a en revanche le profil du parfait acquéreur. Ses caisses sont pleines : il dispose de 40 milliards de dollars de trésorerie, et il vient de lever 10 milliards via un emprunt obligataire. Les deux sociétés ont des racines communes, puisque les applications de Salesforce ont été pensées pour fonctionner sur des bases de données Oracle, dont Marc Benioff est lui-même un ancien salarié. Sa rivalité avec Larry Ellison, savamment entretenue, pourrait néanmoins poser problème dans le cas d'une OPA, qui devra nécessairement être amicale.

Outre ces deux géants, d'autres candidats aux poches bien remplies pourraient être intéressés : Microsoft et IBM. Le premier est en train de faire évoluer ses produits et son modèle économique pour pouvoir accélérer dans le « nuage » - il a signé un partenariat avec Salesforce l'an dernier. Le second, en panne de croissance, est aussi en pleine transformation pour profiter du boom du cloud, et les solutions de Salesforce compléteraient parfaitement son portefeuille d'applications. Reste à savoir ce qui inciterait Marc Benioff et les dirigeants de Salesforce à vendre maintenant. « C'est difficile à croire, indique un cadre du secteur. Ils ont tout intérêt à poursuivre seuls l'aventure. » Si tel était le cas, Salesforce pourrait un jour faire figure de prédateur naturel, face aux historiques du logiciel.

Romain Gueugneau

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