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La crise a réduit les chances de survie des entreprises

•Une moitié seulement des entreprises existent encore cinq ans après leur création.•Leur pérennité est faible dans la construction et le commerce.

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Par Frédéric Schaeffer

Publié le 12 avr. 2013 à 01:01

Contrairement aux idées reçues, le désir d'entreprendre des Français n'est pas moins fort qu'ailleurs. La nette croissance des créations d'entreprise, sous l'effet notamment du statut d'autoentrepreneur mis en place en 2009, en témoigne. C'est dans l'étape d'après que la France se distingue : celle de la survie des entreprises et donc de leur capacité à grossir et à contribuer à la croissance. L'Insee le rappelle cruellement dans une étude publiée ce matin. Regardant ce que sont devenues les 286.000 entreprises hexagonales créées en 2006, les statisticiens constatent qu'une moitié seulement d'entre elles existaient encore cinq ans plus tard. Un taux de pérennité inférieur à celui de la génération de 2002 (dont 54 % étaient encore en activité au bout de cinq ans). Les entreprises nouvelles de 2002 avaient bénéficié d'une croissance économique encore dynamique. Pas celles nées en 2006. La crise n'aura pas tardé à s'abattre, accentuant les défaillances. « Ce sont les caps de la deuxième et de la troisième année qui sont les plus difficiles », note l'Insee : 13 % puis 14 % des entreprises ont alors disparu durant cette période, qui correspond aux deux années de récession (2008 et 2009).

Importance du secteur

Les chances de survie dépendent beaucoup du secteur d'activité. Les entreprises créées dans le commerce et la construction sont les moins pérennes (45 % et 47 % étaient encore là en 2011). La construction a pris de plein fouet la crise, avec une proportion d'entreprises disparues très supérieure à celle de la génération 2002, entraînant une chute de 35 % des effectifs en 5 ans (contre 22 % en moyenne tous secteurs confondus).

Au-delà des aléas conjoncturels, « les principaux déterminants de la pérennité d'une entreprise restent les mêmes que pour la génération 2002 », souligne tout de même l'étude. Les caractéristiques du projet initial (sa catégorie juridique, le capital investi) et le profil du créateur (ses études, son parcours professionnel) jouent sur la pérennité de l'entreprise. Ainsi, une « société » a 1,5 fois plus de chances d'être encore active au bout de cinq ans qu'une « entreprise individuelle ». Un investissement initial élevé favorise aussi la réussite du projet. L'Insee constate que « plus des deux tiers des entreprises sont créées avec moins de 16.000 euros, dont plus d'un tiers avec moins de 4.000 euros ». Parmi ces dernières, 44 % étaient toujours en activité en 2011. Une proportion qui monte à 60 % quand la mise de départ était d'au moins 40.000 euros.

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Un nouvel entrepreneur a d'autant plus de chances de réussir qu'il est diplômé, « en particulier s'il s'agit d'un diplôme technique ». Par ailleurs, les comparaisons entre les générations 2002 et 2006 montrent que ce sont toujours celles dans les transports et le soutien aux entreprises qui résistent le mieux.

Frédéric Schaeffer

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