LES PLUS LUS
Publicité
Politique

Retraites : pourquoi les députés Liot ne signent pas la motion de censure de la Nupes

Les députés du groupe Liot ont décidé de ne pas se joindre à la motion de censure de la Nupes. « Les conditions de succès d’une telle motion ne sont pas réunies actuellement », écrivent-ils, dans un communiqué. 

Anne-Charlotte Dusseaulx , Mis à jour le
Bertrand Pancher, le président du groupe Liot, jeudi à la tribune de l'Assemblée.
Bertrand Pancher, le président du groupe Liot, jeudi à la tribune de l'Assemblée. © Jacques Witt/Sipa

La motion de censure annoncée jeudi par les députés de la Nupes ne sera pas cosignée par les élus du groupe Liot. Dans un communiqué à paraître et dont le JDD a pu prendre connaissance, ils expliquent « estimer que les conditions de succès d’une telle motion ne sont pas réunies actuellement, notamment du fait de l’attitude d’une partie du groupe Les Républicains ». À leurs yeux, un rejet équivaudrait à un nouveau point donné à la majorité présidentielle. Ce qu’ils ne veulent pas.

Publicité
La suite après cette publicité

 La motion de censure, ce n’est pas le moment. Ce sera plus tard. 

Bertrand Pancher, président du groupe Liot

« Nous ne souhaitons pas qu’un rejet d’une motion de censure puisse être instrumentalisé par le gouvernement et sa majorité relative comme un vote de rejet de notre proposition de loi », écrivent-ils également, dénonçant une fois encore « les manœuvres et détournements de procédures » utilisés par Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale. 

« La motion de censure, ce n’est pas le moment. Ce sera plus tard », renchérit auprès du JDD le président du groupe Liot, Bertrand Pancher, tout juste de retour dans sa circonscription. « Le jour où on le fera, c’est pour gagner », ajoute-il, regardant du côté des députés de droite. L’examen du budget, à l’automne, pourrait éventuellement être une bonne fenêtre. 

La suite après cette publicité

Liberté de vote

Lorsque la motion de censure de la Nupes arrivera en discussion en début de semaine dans l’hémicycle, les élus Liot disposeront d’une « totale liberté de vote ». Que fera Bertrand Pancher ? « On va en discuter entre nous. Et en tant que président de groupe, je me rangerai à la majorité. »   

Et après ? Si l’échéance du 8 juin - vers laquelle les esprits étaient tournés pendant des semaines - est désormais derrière lui, le député de la Meuse ne compte pas en rester là. Il est d’ailleurs resté à l’Assemblée nationale ce vendredi matin pour commencer à coucher la suite sur le papier.

« Nous allons exiger des explications écrites auprès de Yaël Braun-Pivet. Sur quels fondements, sur quelle jurisprudence s’est-elle basée pour déclarer nos amendements irrecevables ? », indique Bertrand Pancher, qui va aussi, avec son collègue Charles de Courson, écrire au président du Conseil constitutionnel. « Il est le garant des institutions. Nous voulons connaître sa lecture de l’article 40 par rapport à ce qu’il s’est passé et en fonction, les conséquences qu’il en tire », développe le député. 

Un livre sur les retraites

Autre projet : l’écriture d’un livre sur « la bataille des retraites et la dérive démocratique » à paraître dans les prochains mois. Car les Français « doivent être pleinement au courant de ce qu’il s’est passé ». Au lendemain de la niche parlementaire de son groupe, Bertrand Pancher n’en démord d’ailleurs pas.

Sa voix s’élève, lorsqu’il revient sur les derniers jours : « C’est un scandale sur le plan des institutions ! » À l’Assemblée nationale, le groupe Liot ne participera d’ailleurs pas aux groupes de travail sur le sujet voulu par Yaël Braun-Pivet, une « mascarade ».

Et puis, pour voir plus loin, le député de la Meuse veut également « structurer » davantage son mouvement, Utiles. Il va pour cela se lancer dans un tour de France, afin de mettre en place des comités départementaux. Cinq dates sont en cours de calage d’ici au 14 juillet, dans le Morbihan, dans le Nord ou encore en Guadeloupe.

Sans oublier les élections européennes de 2024. « Nous voulons faire une liste ou participer à la constitution d’une liste », affirme Bertrand Pancher. Il ajoute : « Pour une Europe qui nous protège et de la proximité ; pas pour l’Europe d’Emmanuel Macron qui est celle du CAC 40 et de la dérive autoritaire. »   

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Manifestation pour une revalorisation des retraites en octobre 2023 à Paris
Economie

Marc Fiorentino : « Chacun doit pouvoir autofinancer sa retraite »

ENTRETIEN. Dans Le guide pour sauver votre retraite, qu’il publie cette semaine aux éditions Robert Laffont, l’économiste Marc Fiorentino nous explique comment, selon lui, nous devons tous nous préparer à financer nous-même nos vieux jours. Et ce, quelle que soit notre tranche d’âge…

Publicité