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Les établissements de santé à court de pharmaciens sur la Côte-Nord

Deux pharmaciens en milieu hospitalier qui regardent l'état des stocks de médicaments.

Près de 50 % des effectifs pourraient manquer cet été, après une vague de départ anticipée par le CISSS de la Côte-Nord. (Photo d'archive)

Photo : iStock / jacoblund

La pénurie de personnel frappe de plein fouet les départements de pharmacie dans les établissements de santé sur la Côte-Nord. Seulement dans les urgences de la région, il manque environ 34 % de pharmaciens, selon l'Association des pharmaciens des établissements de santé du Québec (APES).

Il s’agit là d’une tendance généralisée, selon le chef du département de pharmacie du CISSS de la Côte-Nord, Dave Charlton. Globalement, le chiffre de pénurie sur la Côte-Nord, il est important. On a beaucoup de postes vacants, dit-il.

Au CISSS de la Côte-Nord, une dizaine de postes doivent être pourvus, et ce chiffre est appelé à augmenter, selon M. Charlton. Cet été, la situation va se dégrader avec des départs et des départs en congé de maternité, dit-il. De 45 % à 50 % des effectifs seront alors manquants.

Avec l’état de nos effectifs, on n’est pas capables d’être présents comme on devrait l’être dans nos salles d’urgence.

Une citation de Dave Charlton, chef du département de pharmacie du CISSS de la Côte-Nord

Pour pallier le manque d’effectifs, le CISSS de la Côte-Nord fera appel à de la main-d'œuvre indépendante, notamment pour la validation des ordonnances. Mais il ne s’agit là que d’une partie du travail. Sur le plancher, dans les unités de soins, la situation restera difficile à combler, selon M. Charlton.

Enseigne avant du Centre multiservices de santé et de services sociaux de Sept-Îles.

Les conditions salariales et la durées des études sont deux facteurs qui aggravent la pénurie de pharmaciens dans les établissements de santé. (Photo d'archive)

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau

C’est là où les besoins sont énormes et sont difficiles à combler, confirme Julie Racicot, la présidente de l’APES. Or, l’utilité d’un pharmacien dans ces unités ne fait aucun doute, selon elle. Sa présence va réduire la durée d’un séjour à l’urgence, va éviter aux patients de revenir à l’urgence, et peut même éviter des hospitalisations, selon Mme Racicot.

Des études et des salaires qui rebutent

Trop peu de pharmaciens se dirigent vers le milieu hospitalier en finissant leurs formations, selon Dave Charlton. La question du salaire est au cœur de cette réticence, selon lui. Travailler en établissement de santé demande de plus longues études, explique-t-il, tout en offrant moins en matière de salaire.

En effet, selon Julie Racicot, la pénurie de pharmaciens se ferait aussi sentir en milieu privé, ce qui entraîne un rehaussement des salaires dans ce secteur. Ceux qui choisiront de travailler dans le secteur public gagneront 30 % de moins, précise-t-elle.

Ça cause un enjeu d’attraction, affirme M. Charlton, et ça se reflète aussi dans les inscriptions à l’université, avance-t-il. On le voit cette année qui est une année catastrophique. […] Il y avait une capacité de 110 places, et ils sont autour de 55 à s’être inscrit, rapporte-t-il.

L’APES croit que la profession de pharmacien en milieu hospitalier doit être valorisée. On est dans le feu de l’action, en équipe interdisciplinaire. Donc il faut reconnaître les détenteurs d’une maîtrise comme des spécialistes […] et leur donner un droit de prescrire autonome, selon Mme Racicot.

D’après les informations de Ludmilla Guignard

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