Rien qu’en Alaska, pendant les mois d’automne, les émissions de carbone ont augmenté de 70 % depuis 40 ans, selon une recherche parue le 8 mai dans la revue PNAS. La forêt boréale, qui couvre la moitié sud de l’État, continue d’avoir un bilan positif de CO2 — les arbres en emmagasinent plus qu’ils n’en libèrent dans l’atmosphère —, mais la toundra, qui couvre le nord, a peut-être d’ores et déjà basculé du côté d’un bilan négatif. C’est qu’il n’y a pas juste les végétaux qui la recouvrent qui sont en cause, mais ceux qui sont morts : plus l’Alaska se réchauffe, plus nombreuses sont les semaines pendant lesquelles une couche gelée du sol libère du CO2 emprisonné jusque-là dans des végétaux qui étaient en voie de décomposition lorsque le gel est survenu. La méthode de calcul utilisée par les chercheurs américains pourrait en théorie être utilisée pour évaluer le bilan carbone du reste de l’Arctique, du Canada à la Russie.
D’ordinaire, quand on parle de puits naturel pour absorber les gaz à effet de serre, les experts pensent notamment à l’Arctique : avec aussi peu d’arbres et de végétation, et avec des étés aussi courts, son sol entrepose plus de carbone qu’il n’en libère. Le problème, c’est qu’avec le réchauffement, ce ne sera bientôt plus le cas.
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