Innovation : "Nous entrons dans l'ère du m-commerce"

Le commerce en ligne s'apprête à conquérir de nouveaux marchés. Benjamin Teszner, P-DG éditeur du logiciel de e-commerce Prestashop, en cerne les contours.

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En 2013 en France, le e-commerce a rapporté 50 milliards d'euros et créé 25 000 emplois nets, plaçant le pays en troisième position sur le marché derrière l'Angleterre et l'Allemagne.
En 2013 en France, le e-commerce a rapporté 50 milliards d'euros et créé 25 000 emplois nets, plaçant le pays en troisième position sur le marché derrière l'Angleterre et l'Allemagne. © ABO / Science photo library

Temps de lecture : 3 min

Le jeudi 26 juin dernier, la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) organisait la troisième édition des "Enjeux du e-commerce 2014", destinée à cerner les contours du secteur d'activité le plus viable du Web. En 2013 en France, le e-commerce a rapporté 50 milliards d'euros et créé 25 000 emplois, plaçant le pays en troisième position sur le marché derrière l'Angleterre et l'Allemagne. Mais après avoir bouleversé le commerce traditionnel, le e-commerce doit à son tour anticiper les évolutions du marché pour répondre aux besoins de ses consommateurs connectés. Le Français Benjamin Teszner, P-DG de Prestashop, éditeur du logiciel de e-commerce le plus utilisé dans le monde (185 000 utilisateurs et 40 % de parts de marché), en évalue les perspectives. Interview.

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Benjamin Teszner, P-DG de Prestashop ©  Prestashop
Benjamin Teszner, P-DG de Prestashop © Prestashop

Le Point.fr : Qui sont les acteurs du e-commerce en France ?

Benjamin Teszner : Le e-commerce en France est un secteur très vivace et très diversifié, aussi bien en période de crise - les chômeurs y voient la possibilité d'un revenu complémentaire - que lorsque tout va bien - puisqu'il est florissant. Notre pays compte 144 000 e-commerçants, parmi lesquels une petite dizaine réalisent un chiffre d'affaires au-dessus de 1 milliard d'euros. On trouve ensuite quelques entreprises telles que showroomprivé (350 millions d'euros de chiffres d'affaires), ou rueducommerce (430 millions d'euros), mais globalement, les e-commerçants sont des acteurs de taille petite ou moyenne. Le e-commerce, c'est aussi les programmeurs qui, grâce à l'open-source de certains logiciels tels que Prestashop, peuvent contribuer à son amélioration.

Quels sont les grands enjeux du e-commerce ?

Les enjeux du e-commerce sont liés à des tendances de fond. J'en vois trois : la première concerne les délais de livraison. En effet, jusqu'à présent, il fallait compter entre 48 et 72 heures pour recevoir un objet acheté en ligne. Mais depuis que Amazon a lancé "Amazon Premium", il est possible de se faire livrer en 24 heures chrono. C'est un vrai chamboulement sur le marché du e-commerce, car, en généralisant des délais de livraison aussi courts, on pourra bientôt vendre en ligne des produits frais de proximité, ce qui sera révolutionnaire pour les usagers.

La seconde tendance de fond est liée au paiement en ligne. Aujourd'hui en France, 80% des paiements en ligne se font par carte bancaire, le reste via des portefeuilles électroniques tels que PayPal. Mais les choses sont en train de changer, avec des initiatives audacieuses et innovantes telles que Lending Club : une plate-forme de prêt d'argent entre particuliers mise au point par le Français Renaud Laplanche, qui sera sûrement l'une des plus grosses entrées en Bourse de l'année. Cela va ouvrir la voie à de nouveaux services financiers, et donc à de nouveaux marchés. La troisième tendance de fond touche au développement des nouvelles technologies. L'arrivée de la 4G, par exemple, permet d'avoir un débit trois fois supérieur à l'ADSL dans sa poche. Nous entrons dans une nouvelle ère, celle du "m-commerce" (le e-commerce sur mobile) qui va ouvrir le champ des possibles.

Lors des "Enjeux du e-commerce 2014", Jeremiah Owyang, fondateur de Crowd Companies, a prédit que l'économie collaborative (où les particuliers traitent directement entre eux, à l'instar des VTC, NDLR) allait révolutionner tous les secteurs d'activité. Qu'en pensez-vous ?

L'économie collaborative est un terme utilisé depuis quelques années pour désigner un concept finalement assez traditionnel, à savoir l'échange de services entre particuliers pour se faciliter la vie. Mais grâce au Web, et surtout grâce aux smartphones connectés en 3G et en 4G, nous avons désormais la possibilité de nous relier les uns aux autres en temps réel. L'économie collaborative va donc de pair avec le Web, les nouvelles technologies et le e-commerce, dont elle est l'un des aspects. C'est le e-commerce qui, d'une manière générale, est un boulevard de croissance considérable. Surtout lorsque l'on prend en compte les pays émergents tels que le Brésil, où le e-commerce croît de 30 % chaque année.




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Commentaire (1)

  • Lecteur

    "m-commerce", "m" initiale de tas de choses et de mots (cherchez, vous trouverez facilement) qui comme la langue d'Esope sont les meilleures comme les pires.