Jeux vidéo Les free-to-play ont le vent en poupe S’amuser gratuitement ?

Julien-Thomas Will - 12 juil. 2014 à 14:00 | mis à jour le 12 juil. 2014 à 18:10 - Temps de lecture :
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Qui n’a pas entendu de parler de Candy Crush Saga ? Ce Tétris 2.0, devenu le jeu le plus populaire sur Facebook, qui a permis à King Digital, son éditeur britannique – qui revendique 100 millions de joueurs quotidiens pour sa kill-app – d’amasser une petite fortune. Et d’entrer en bourse le 25 mars dernier.

Des histoires comme celles-ci, le monde du free-to-play (F2P) en connaît un paquet. Même si elles n’atteignent que rarement des sommets aussi vertigineux. À Hambourg, un hobby s’est transformé en une entreprise florissante. InnoGames, qui s’appuyait sur ses trois créateurs en 2003 lors de la sortie de Tribal Wars , compte, une décennie plus tard, près de 350 employés…

« Un free-to-play dont le modèle est juste devient le meilleur compromis tant pour les utilisateurs que pour les développeurs »

Avec le développement d’Internet, le modèle économique des F2P est devenu viable. Mais il demande néanmoins autant d’investissement que pour un jeu vendu plus classiquement sur les étals. « Le risque à la création est le même que pour le reste de l’industrie vidéoludique. Seuls les très bons jeux deviennent populaires, commente Hendrick Klindworth, le P.-D.G. d’InnoGames. Si vous créez un free-to-play médiocre, vous ne gagnerez plus d’argent aujourd’hui. Ce temps-là est révolu. »

La grande force des jeux en libre accès sur ordinateurs ou terminaux mobiles est l’absence de barrière à l’entrée sur un marché de plus en plus concurrentiel. Tout le monde peut s’y essayer puisque la découverte du titre est gratuite. Dans le pire des cas, le joueur perdra son temps. Jamais son argent. Du moins, pas dans un premier temps. Car pour rentabiliser ce « business model », la philanthropie n’est pas une garantie. Les publicités peuvent devenir une source de revenus. Tout comme le micropaiement. Ainsi, les joueurs séduits par le concept peuvent approfondir leur expérience virtuelle en profitant de nouvelles options – armes, personnages, niveaux ou vies supplémentaires… – pour lesquelles ils doivent dépenser de modiques sommes ne dépassant pas quelques euros. Un échange gagnant-gagnant qui tend à se généraliser à en croire le président d’InnoGames.

« Je ne pense pas que le free-to-play va supplanter les autres secteurs du jeu vidéo, mais il sera en position de force dans le futur, prédit Hendrick Klindworth. Et pour une raison assez simple : un free-to-play dont le modèle est juste devient le meilleur compromis tant pour les utilisateurs que pour les développeurs. Les joueurs peuvent tester gratuitement des titres et rester fidèles à ceux qu’ils aiment plutôt que de payer 60 euros et espérer que le jeu les vaudra. »

Avec Tribal Wars , The West et Gr epolis , des jeux de stratégie massivement multijoueurs en ligne (MMO), l’entreprise allemande a connu autant de succès internationaux qui ont affermi sa position sur le marché des F2P. Ce qui lui a permis de continuer à produire de nouveaux opus, toujours calqués sur le même schéma.

Rapporter de l’argent sur la durée

« Les jeux sur console diffèrent grandement dans leur structure. Lorsque vous allumez votre console, vous vous lancez dans une session d’une à deux heures. En comparaison, les sessions sur smartphone durent cinq minutes. Cela fait une grande différence lorsque vous créez un jeu, poursuit le P.-D.G. d’InnoGames. Un jeu classique vous rapporte – dans le meilleur des cas – une grosse somme d’argent lorsque vous l’éditez, mais après plusieurs mois, vous n’avez pratiquement plus de revenus liés à sa sortie. En 2013, nous avons gagné plus d’argent que jamais avec Tribal Wars alors que le jeu a déjà 11 ans d’existence. »

Lisser les risques sur plusieurs années n’est pas le moindre des avantages des F2P qui s’attaquent dorénavant avec gourmandise au marché des smartphones et autres tablettes – qui représente le secteur à la plus grande croissance sur le marché vidéoludique – après avoir conquis celui des navigateurs Internet.

En s’ouvrant au plus grand nombre, les free-to-play participent à la démocratisation des jeux vidéo en attirant un public qui mélange aussi bien casual que hardcore gamers. Un mélange hétéroclite qui assure, aujourd’hui, leur succès aussi bien critique que financier.

(*) Retrouvez sur dna.fr, rubrique les + multimédia/jeux vidéo, notre interview complète de Hendrick Klindworth

Le free-to-play, comme son nom l’indique, est un jeu auquel l’utilisateur peut s’adonner gratuitement. Ce modèle économique a pris son essor avec la diffusion sur Internet de jeux en ligne.

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