[LES ACTEURS] Le cabinet Arsene se dote d’une Fondation

EXTRAIT DE LA SEMAINE JURIDIQUE – ÉDITION GÉNÉRALE – N° 25 – 18 JUIN 2018 – © LEXISNEXIS SA

LA SEMAINE DU DROIT LES ACTEURS

Le cabinet Arsene se dote d’une Fondation

Florence Creux-Thomas

 

portrait

 

Le cabinet d’avocats d’affaires Arsene a annoncé la création de la Fondation Arsene. Présidée par Frédéric Donnedieu de Vabres, associé fondateur du cabinet, la Fondation, dotée d’un million d’euros sur 10 ans, soutient ses premiers projets.

Dans les bureaux feutrés de l’avenue Monceau, l’initiative fait parler d’elle. Davantage coutumier des firmes internationales, le cabinet fiscaliste a décidé de soutenir ses premiers projets associatifs dans les domaines de l’aide à l’enfance et de l’aide à l’insertion professionnelle. « Les pâtes au beurre », « 1001 Mots », « L’enfant @ l’hôpital », « Viens voir mon taf », sont les premières associations à bénéficier de dotations pour un montant global de 60 K€. Initié par Frédéric Donnedieu de Vabres, le projet « était en germe dans l’histoire même du cabinet. Au-delà du positionnement business et du succès de son développement, l’idée a toujours été d’ancrer le cabinet dans des valeurs fortes ».

Ancien managing partner d’Artur Andersen où il a dirigé Archibald Andersen, sa branche juridique et fiscale, Frédéric Donnedieu de Vabres a créé le cabinet Arsene, avec Olivier Vergniolle, en janvier 2004, en même temps que Taxand, un réseau de cabinets indépendants spécialisés en conseil fiscal présent dans 55 pays. Sa volonté était de bâtir un projet entrepreneurial avec une philosophie qui se voulait différente des modèles existants, basée sur la transmission générationnelle.

Dans ce même esprit, le « défi est d’inscrire la Fondation Arsene dans la durée ». Deux comités ont été mis en place : le comité exécutif où siègent Me Donnedieu de Vabres et Franck Chaminade, associé qui a rejoint le cabinet dès sa création et qui accompagne activement le projet, aux côtés de 2 personnalités qualifiées, et le comité de projet composé de 10 personnes (avocats, fonctions supports, anciens du cabinet, etc.), chargé de piloter la sélection des associations. Pour donner un cadre à son action, la Fondation Arsene est hébergée par la Fondation de France qui redistribue les fonds. « La philanthropie est un vrai métier. Mais l’aide du cabinet ne se veut pas uniquement financière, nous souhaitons dérouler un programme sur une période de 10 ans impliquant les collaborateurs ». Sur la base du volontariat, à l’image du pro bono, l’aide se traduira par du temps passé, – conseil juridique, coaching, interface entre les jeunes et des start-up, – sur les projets d’aide à l’insertion professionnelle. « Nous n’avons pas choisi de saupoudrer plusieurs associations, mais de cibler notre action sur un nombre limité de projets auxquels nous voulons participer », souligne Franck Chaminade, pour qui « dans un métier assez individualiste, cela permet de se projeter dans autre chose que le quotidien de fi scaliste et de donner du sens à la vie du cabinet ».

Arsene compte aujourd’hui 140 personnes dont 21 associés, pour un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros. Pour attirer les meilleurs talents, Frédéric Donnedieu de Vabres et ses associés cherchent à insuffler une culture fédératrice. Le management est pensé comme « stimulateur et facilitateur », et non autocratique et top down. Constat est fait que l’intérêt intellectuel et l’hyper expertise du cabinet ne suffi sent pas toujours à retenir les talents. « Il faut donner des perspectives, c’est un mélange d’opportunité professionnelle et d’investissement dans des projets altruistes. C’est aussi une façon d’élever le cabinet ». Une démarche rendue possible par la spécificité de la structure : « le groupe de 20 associés a son destin entre les mains, il n’y a pas d’amortisseurs. Nous portons tous ensemble les risques et les succès ».

Fort de cette dynamique, pour le cabinet, la Fondation est vécue comme l’élément culturel le plus important de ces dernières années. « On peut nous interpeller sur la vocation de l’avocat fiscaliste. C’est un métier que nous exerçons parfois sous la pression, notamment des politiques, qui s’interrogent sur les frontières entre bonne gestion fiscale, optimisation et fraude fiscale. Il est d’autant plus important de donner une véritable dimension citoyenne à notre cabinet », résume Frédéric Donnedieu de Vabres.

 

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