Les spécialistes sont inquiets. Très inquiets. Ils tournent autour du sujet de leur inquiétude en se grattant le crâne, le sourcil froncé et le front plissé. Parfois ils s'arrêtent, regardent encore l'objet de leur angoisse, hochent la tête et sont obligés de reconnaître qu'ils ne comprennent pas le pourquoi du comment.
Pourtant, tous les signaux ou presque sont au vert : au premier trimestre, un chiffre d'affaires en hausse de 19 % et un bénéfice net qui atteint 3,45 milliards de dollars (2,5 milliards d'euros), soit une hausse de 32 % en un an. Qui n'aimerait afficher un tel bilan de santé ? Incroyable et pour cause : le patient n'est autre que Google, qui a publié, le 16 avril, ses résultats.
-9% SUR UN AN
Sauf que voilà : il y a un petit « hic » qui fait trembler les spécialistes. Le nombre de clics sur des annonces publicitaires n'a progressé que de 26 % ! Cela fait mal, non ? Dans l'absolu, bien sûr, cela ne signifie pas grand-chose. Mais si l'on tient compte du fait que les analystes misaient sur une progression de 29 %, on mesure mieux l'étendue des dégâts.
Faut-il y voir les premiers signes du déclin de Google, ou bien les premiers symptômes de celui des analystes qui auraient mal visé ? On plaisante, bien sûr, mais c'est pour mieux cacher notre propre désarroi. Car il y a, en réalité, d'autres courbes qui pointent plus sensiblement leur flèche vers le bas. Ainsi Google ne parvient-il pas à enrayer la chute de son coût par clic, l'un des marqueurs du marché de la pub en ligne. Sur un an, – 9 %, et – 1 % pour le premier trimestre, comme le rappelle Le Journal du Net (goo.gl/BvVLq5).
Du coup, malgré sa bonne santé financière, le titre a perdu 3 % de sa valeur en Bourse, le jour de l'annonce des résultats. Il faut rappeler que la publicité représente 92 % des revenus de Google.
LE MODÈLE « S'ESSOUFFLE »
Pas de quoi s'alarmer ? Sans doute. Il n'empêche que face aux nouveaux usages, aux tablettes, aux smartphones, aux applications, le modèle publicitaire de Google « s'essouffle lentement mais sûrement, comme en atteste eMarketer, qui lui attribue une part de marché de 46,8 % en 2014, contre 52,6 % en 2012 », souligne encore Le Journal du Net (goo.gl/mqwdVA).
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