GM & S à l’Elysée : « Le président n’a pas daigné venir nous voir »

Les salariés de l’équipementier creusois sont sortis amers de la réunion à l’Elysée organisée lundi.

 Sur le blouson d’un salarié GM&S, le 4 octobre 2017.
Sur le blouson d’un salarié GM&S, le 4 octobre 2017. AFP/Pascal Lachenaud

    Les représentants des salariés de l'équipementier creusois GM&S, en difficulté, se sont déclarés lundi « déçus » et « amers » après avoir été reçus par trois conseillers de l'Élysée, estimant n'avoir « rien obtenu de nouveau ».

    « On va continuer à se battre », a annoncé Vincent Labrousse, délégué CGT, à l'issue de près de deux heures d'entretien avec quatre autres représentants des salariés.

    « Ils nous ont dit : Circulez il n'y a rien à voir […] Nous n'avons eu aucune avancée », a déploré le délégué CGT. « Cette réunion est la pire depuis le début de notre combat », a-t-il ajouté.

    Les représentants n'ont pas rencontré Emmanuel Macron comme ils l'espéraient : « Le président de la République n'a pas daigné venir nous voir », a déploré le délégué CGT.

    « Ambiance sereine », pour la présidence

    De son côté, l'Elysée a estimé que la réunion s'était déroulée dans « une ambiance sereine », précisant que les conseillers chargés du social et de l'économie avaient fait le tour des mesures d'accompagnement « mises en place pour maintenir l'activité sur le site » de GM&S à La Souterraine (Creuse), et « pour aider ceux qui ont perdu leur emploi à en retrouver ».

    La justice a validé il y a un mois et demi la reprise de l'équipementier par l'emboutisseur français GMD, pour un euro, avec le maintien de 120 emplois sur un total de 276.

    Mais la contestation syndicale n'a pas pris fin sur le site et les salariés ont déposé vendredi un recours en annulation du plan social devant le tribunal administratif de Limoges. Ils critiquent notamment les critères de sélection des 156 personnes licenciées.

    Déjà une réunion avec Macron

    La semaine dernière, une vingtaine d'élus de la Creuse avaient été reçus par des conseillers élyséens pour discuter d'un plan d'action destiné à revitaliser ce département rural affecté par les difficultés de GM&S, le dossier social le plus délicat de la rentrée. Emmanuel Macron avait assisté à la fin de cette réunion.

    Les salariés de GM&S et plusieurs élus avaient manifesté le 4 octobre à l'occasion de la visite du chef de l'État à Égletons (Corrèze) et s'étaient opposés aux forces de l'ordre. Le président avait critiqué ce jour-là, en aparté, « ceux qui foutent le bordel » au lieu de chercher un poste dans une entreprise du département, des propos critiqués par la gauche et la CGT.

    Les salariés réclament des primes supra-légales aux indemnités de licenciement, évoquant une somme allant jusqu'à 75.000 euros par personne. Mais les conseillers de l'Elysée « n'ont pas voulu en entendre parler », a regretté Vincent Labrousse, qui est concerné par le plan de licenciement. L'Elysée souligne que le versement d'une telle prime « n'est pas de la responsabilité de l'Etat ».

    Le repreneur GMD et les constructeurs PSA et Renault ont jusqu'à présent fait savoir qu'ils ne l'envisageaient pas.