Diabète de type 2 : réduction des événements cardiovasculaires et rénaux par l'efpéglénatide

Publié le jeudi 1 juillet 2021
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WASHINGTON, 29 juin 2021 (APMnews) - Le nouvel analogue du GLP-1 efpéglénatide (Hanmi Pharmaceuticals) a diminué le risque d'événements cardiovasculaires et rénaux chez des patients diabétiques de type 2, dans l'essai AMPLITUDE-O dont les résultats ont été présentés lors d'une session dévolue à cet essai lundi au congrès virtuel de l'American Diabetes Association (ADA).

L'étude a été publiée en ligne par le New England Journal of Medicine (NEJM).

L'efpéglénatide est un agoniste du récepteur du GLP-1 de la famille des dérivés de l'exendine-4 (comme l'exénatide et le lixisénatide), qui est couplé à la partie Fc des immunoglobulines dans le but d'en allonger la durée de vie dans l'organisme, ce qui permet d'avoir une fréquence d'injection hebdomadaire.

Des résultats de l'étude AMPLITUDE-M, portant uniquement sur le contrôle de la glycémie et le poids, avaient déjà été rapportés la veille à l'ADA. Lundi, ce sont des résultats cliniques de morbimortalité qui ont été présentés.

L'étude AMPLITUDE-O a inclus des patients dont l'HbA1c était élevée et qui présentaient des prévalences élevées de maladies cardiovasculaires et rénales et étaient peu traités par inhibiteurs du SGLT2. Deux doses d'efpéglénatide ont été évaluées, 4 et 6 mg en injection sous-cutanée une fois par semaine.

Ce sont 4.076 patients qui ont été randomisés entre les deux doses du médicament et un placebo. Ces patients étaient pour 73% d'entre eux sous metformine, pour 63% sous insuline, pour 25% sous sulfonylurée et 15% prenaient un inhibiteur du SGLT2. Le suivi a été de 1,8 ans, a indiqué Kelley Branch de l'université de Washington.

Le risque de décès de cause cardiovasculaire ou infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral (AVC) non fatal a été diminué de 27% par l'efpéglénatide (les deux doses confondues), a montré Hertzel Gerstein de l'université McMaster à Hamilton (Canada).

Le critère cumulé de ces événements ainsi que des revascularisations et angors instables était diminué de 21%. Par ailleurs, un critère incluant les événements majeurs et les décès non-cardiovasculaires était aussi diminué de 27%.

Le risque d'insuffisance cardiaque était diminué de 39%.

Concernant l'impact de ce médicament au niveau rénal, le risque de néphropathie (nouvelle macro-albuminurie, baisse d'au moins 40% du débit de filtration glomérulaire ou descente en-dessous de 15 ml/min/1,73 m², ou thérapie de remplacement rénal) a été diminué de 33%.

Effet dose-réponse

Même si le protocole de l'étude prévoyait une analyse des résultats cumulés des 2 doses d'efpéglénatide, les chercheurs ont aussi regardé les 2 doses séparément. Il s'avère que l'effet de 6 mg est supérieur à celui de 4 mg, avec des baisses de risque de décès cardiovasculaire, infarctus et AVC de 35% pour la plus forte dose contre 18% pour la plus faible. Il y a donc "un effet dose-réponse", a commenté Hertzel Gerstein. Mais cela devra être confirmé.

Ces bénéfices ont été observés dans tous les sous-groupes de patients, notamment chez les patients déjà traités par inhibiteur du SGLT2. Ce qui veut dire qu'on peut associer l'efpéglénatide et cette autre classe d'antidiabétiques qui ont de leur côté aussi montré un bénéfice cardiovasculaire.

Julio Rosenstock du Dallas Diabetes Research Center a présenté les résultats concernant la glycémie. Chez ces patients déjà sous traitement hypoglycémiant et dont les médecins traitants devaient ajuster au mieux ce traitement pour contrôler la glycémie, même dans le groupe placebo l'HbA1c a diminué, passant de 8,9% à 8,4% durant le suivi. Mais l'efpéglénatide (les 2 doses confondues) a eu un effet plus important, faisant diminuer l'HbA1c à 7,5%.

Le chercheur texan a également noté de légères diminutions de la pression artérielle systolique (de 1,5 mmHg) et diastolique (de 0,6 mmHg). Il a en revanche noté que comme pour les autres agonistes du récepteur du GLP-1, il y avait une augmentation de la fréquence cardiaque, de 3,9 bpm.

La proportion de patients ayant arrêté le traitement pour effets indésirables était de 5,4% avec l'efpéglénatide et 3,4% avec le placebo. Il s'agissait principalement d'effets digestifs.

Il n'y a pas eu d'augmentation des événements pancréatiques ni de cancers.

Le taux d'hypoglycémies sévères était similaire: 0,9% avec l'efpéglénatide et 1% dans le groupe placebo.

Méta-analyse

En conclusion de ces présentations, Naveed Sattar de l'université de Glasgow a présenté une méta-analyse des grands essais de morbimortalité avec les analogues du GLP-1, actualisée en incluant les résultats d'AMPLITUDE-O, soit 8 études.

Il a également fait une méta-analyse excluant l'étude ELIXA avec le lixisénatide (Lyxumia*, Sanofi) parce qu'outre le fait qu'il est différent de par sa une courte durée d'action, l'essai incluait une population différente (des syndromes coronaires aigus). Et c'était la seule à ne pas avoir montré de réduction du risque cardiovasculaire, note-t-on.

Quand on inclut les 8 essais, le risque d'événement cardiovasculaire majeur était diminué de 14% par l'ajout d'un analogue du GLP-1 au traitement antidiabétique. Le risque de décès cardiovasculaire était diminué de 13%, les infarctus de 10% et les AVC de 17%.

Ces résultats étaient légèrement améliorés en excluant l'étude ELIXA, avec une baisse de 15% des événements cardiovasculaires majeurs, de 15% des décès cardiovasculaires, de 12% des infarctus et de 19% des AVC. En revanche, même en excluant ELIXA, le chercheur a noté une hétérogénéité dans l'effet de ces médicaments sur le risque d'insuffisance cardiaque.

Source: APMnews

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