Le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, compte organiser un sommet exceptionnel deux jours après les élections européennes. Une décision qui donne aux chefs d’État une grande force d'influence dans le choix du président de la Commission européenne.
Dans la foulée des élections européennes, les chefs d'État et de gouvernement européens se réuniront le 27 mai afin d'aborder les question des hautes fonctions à pourvoir au sein de la prochaine Commission, a expliqué l’actuel président du Conseil européen lors d'un entretien au journal Le Soir.
Le cabinet d'Herman Van Rompuy a expliqué à EURACTIV qu'il s'agirait d'une « réunion informelle ». Les dirigeants de l'UE y discuteront des résultats des élections du Parlement européen du 22 au 25 mai.
« L'ordre du jour n'est pas encore fixé », a déclaré un porte-parole d'Herman Van Rompuy. Il a toutefois précisé que la réunion « n'avait pas pour objectif d'établir des listes de possibles candidats » pour des hautes fonctions européennes.
« Le président discutera des questions de procédure lors de la phase postélectorale et les dirigeants européens débattront de la manière de trouver une majorité stable [au Conseil et au Parlement] afin de trouver un accord sur le prochain président de la Commission ».
Les chefs d'État et de gouvernement désigneront officiellement le candidat à la Commission lors d'un Conseil européen formel les 26 et 27 juin. La personne sélectionnée doit obtenir un vote de soutien à la majorité simple au Parlement européen et les chefs d'État européens doivent « tenir compte » des élections du Parlement européen, comme le prévoit le traité sur l'Union européenne (article 17, alinéa 7).
Herman Van Rompuy a expliqué au Soir que le président du Conseil européen devait vérifier si un candidat peut s’assurer une majorité parlementaire derrière lui. Si le Parlement présente un candidat qui bénéficie d'une majorité stable et crédible, il pourra influencer très fortement la décision.
Blague institutionnelle
Au cours des derniers mois, les partis politiques ont mis en avant leurs candidats au poste de président. Des figures de proue, telles que Martin Schulz ou Guy Verhofstadt, ont été désigné candidats par leurs partis pour succéder à José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne.
À la suite des élections européennes, les différents partis politiques au Parlement européen se rencontreront de manière informelle pour discuter de la formation de factions ou de groupes parlementaires. Les présidents de groupe espèrent également trouver un accord sur l'un des candidats de têtes de liste.
Si tel devait être le cas, les parlementaires pourraient alors contraindre les chefs d'État à désigner cette personne. Si, au contraire, les dirigeants européens devaient rejeter cette candidature, cela donnerait le coup d’envoi à de longues et houleuses négociations qui pourraient durer tout l'été.
Le poste de haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, celui de président du Parlement européen et de l'Eurogroupe ainsi que celui de secrétaire général de l'OTAN sont également à pourvoir. Un compromis devrait être trouvé sur l'ensemble de ces postes, ce qui complique énormément la procédure postélectorale.
Herman Van Rompuy devrait jouer un rôle de « médiateur » entre le Parlement et le Conseil européen.