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Immobilier : 83 % des logements sont énergivores

Avant un achat, gare au diagnostic de performance énergétique ! Un logement mal isolé peut vous coûter cher.

Par Marie-Christine Sonkin

Publié le 23 mai 2018 à 15:29

Les acquéreurs sont certes de plus en plus attentifs au DPE, diagnostic de performance énergétique. Mais en mesurent-ils réellement l'importance en termes de coût ? Le réseau Guy Hoquet, spécialiste de l'immobilier existant, s'est penché sur la valeur énergétique du logement des Français*. Il ressort de cette étude que le coût d'un logement mal isolé peut s'avérer très élevé.

Dans sa majorité, le parc existant se répartit entre les lettres D (40 %) et E (30 %), ce qui représente un coût annuel de 1.450 euros en moyenne, soit environ 13,60 euros/m²/an.

Les fameuses « passoires thermiques », logements classés en F et G, représentent quant à elles 13 % du parc, tandis que les exemplaires A et B n'atteignent même pas respectivement les 5 % et 4 %.

« Lorsque l'on traduit ces lettres abstraites en coût, elles prennent instantanément tout leur sens. Entre un logement bien isolé classé A et une passoire thermique classée G, un rapport de 1 à 10 s'applique. Ainsi, pour une surface moyenne de 88 m², le propriétaire ou locataire d'un bien A s'acquittera d'une facture annuelle d'environ 3,50 euros/m² tandis que l'occupant d'un bien classé G se verra demander pas moins de 32 euros/m² ! » explique Fabrice Abraham, directeur général du réseau Guy Hoquet.

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Ainsi, selon cette étude, une maison de 110 m² classée A, parfaitement isolée, dotée d'un chauffage électrique et répondant aux normes récentes, aura un coût annuel de 630 euros environ (abonnement compris), soit 52,50 euros/mois - tandis qu'une même maison plus ancienne avec un DPE G pèsera annuellement 3.823,16 euros (abonnement compris) en moyenne, soit 318 euros/mois !

Date de construction

Le réseau Guy Hoquet constate aussi que le coût de l'énergie varie en fonction de la date de construction du logement. Ainsi, si un logement construit avant 1970 coûte en moyenne 15 euros/m²/an, dans la période 1970-2000, on voit la facture s'alléger de 2 euros/m²/an en moyenne (soit 13 euros/m²/an). Entre 2000 et 2010, on baisse encore pour atteindre les 11 euros/m²/an. « A partir de 2011, une cassure est clairement visible et les logements deviennent exemplaires, ce qui se traduit par des frais quasiment divisés par 2 et le m²/an n'est désormais plus facturé que 6 euros ! » précise l'étude.

Plus étonnant, l'impact de l'ensoleillement sur les dépenses d'énergie. Bien sûr, il faut faire attention à l'exposition : un appartement exposé plein nord coûtera en moyenne 14 % de plus (13,07 euros du m²/an) à son occupant qu'un autre orienté sud (11,47 euros/m²/an).

Mais il faut aussi se montrer attentif à l'étage. On note une différence de consommation d'énergie de l'ordre de 23 % entre un bien situé au rez-de-chaussée et un autre au 3e étage. Et si l'on pousse la comparaison avec un logement situé au 10e étage, cette différence atteint 46 % ! « Si l'exposition au soleil réduite pèse dans la facture énergétique d'un bien au rez-de-chaussée, cette consommation excessive au regard des 3e et 10e étages peut trouver également sa cause dans l'absence de voisinage en dessous qui contribuerait à chauffer indirectement. Le locataire d'un rez-de-chaussée doit donc logiquement pousser un peu plus son chauffage que ses voisins des étages supérieurs », souligne l'étude.

Surface et type d'énergie

Autre enseignement de cette analyse : plus la surface est petite, plus elle est énergivore. Pour un bien de plus de 200 m², il faudra débourser en moyenne 10,79 euros/m²/an. La facture grimpera de quelques euros pour atteindre 14,08 euros/m²/an pour un 40-60 m² et s'envolera à plus de 20 euros/m²/an pour un studio de moins de 20 m² !

43 % des petites surfaces mises à la vente sont dotées de DPE classés E (30 %), F (9 %) et G (4 %), et le bilan s'alourdit encore lorsqu'il s'agit de biens mis à la location. Pour ce segment, on atteint 57 % de biens (très) énergivores (34 % de E, 17 % de F et 5 % de G). « Les logements dotés de petites surfaces étant soit des biens utilisés en périodes transitoires soit des investissements locatifs, les propriétaires sont généralement moins enclins à investir dans des travaux. Il est urgent d'inciter à la rénovation de ces logements qui, en plus de peser sur l'environnement, pénalisent parfois très lourdement le budget des ménages français ! » explique Fabrice Abraham.

Enfin, le type d'énergie utilisé joue un rôle non négligeable. L'écart est en moyenne de 32 % entre l'électricité et le gaz de ville en faveur du second.

Autant d'enseignements utiles pour les futurs acheteurs.

Marie-Christine Sonkin 

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