Quand proposer un test de dépistage de l'ischémie myocardique après un SCA ?

Mis à jour le vendredi 2 juillet 2021
dans
Jérémie Bouteau

Auteur :
Dr Jérémie Bouteau
Tours

 

La surveillance d’une récidive ischémique se pose pour tout patient ayant présenté un syndrome coronarien. Deux situations différentes se font alors face.

Dans un premier cas, il convient de dépister une récidive ischémique au niveau du ou des territoires revascularisés ; il s’agit de dépister la resténose intrastent. L’épreuve d’effort à 6 mois, qui était le dogme, est désormais caduque depuis la généralisation des stents actifs de 2ème génération. La resténose intrastent significative se traduisant le plus souvent par une récidive angineuse, une coronarographie doit être proposée en cas de de symptomatologie typique ou de résurgence des mêmes symptômes, selon les recommandations de l’ESC (grade I C).

Un test d’ischémie localisateur peut également être proposé comme alternative (grade IIa B). Moins fréquemment, cette resténose est asymptomatique et sera potentiellement dépistée à l’occasion d’un test d’ischémie. Néanmoins, le bénéfice de la découverte d’une resténose asymptomatique est nettement contrebalancé par le nombre de faux positifs des tests d’ischémie avec une coronarographie normale, et par le bénéfice clinique discutable de la revascularisation d’une sténose asymptomatique en dehors des localisations avec zone ischémique étendue, comme un tronc commun gauche par exemple.

Ainsi, l’ESC s’est positionnée dans le post SCA pour ne pas recommander d’épreuve d’effort systématique mais laisse la possibilité, avec un niveau de recommandation IIb B, de réaliser un test d’ischémie localisateur en cas de haut risque ischémique, ou à 1 an de l’angioplastie.

Dans le second cas, on retrouve les patients pluritronculaires dont la maladie a été révélée par un syndrome coronarien aigu. Les lésions non revascularisées en phase aiguë, soit en raison d’un faible diamètre, soit d’une sténose apparaissant non significative, pourront alors faire l’objet d’un test d’ischémie localisateur afin d’évaluer leur retentissement ischémique. En l’absence de symptomatologie, le Groupe Exercice Réadaptation Sport-Prévention de la Société Française de Cardiologie recommande d’attendre un délai de 4 semaines après le SCA avant de réaliser un test maximal.

Enfin, au-delà d’un an, une surveillance cardiologique clinique au moins annuelle avec ECG de repos reste nécessaire pour surveiller une évolutivité de la maladie athéromateuse. Les dernières recommandations de l’ESC concernant la maladie coronaire chronique proposent la réalisation d’un test d’ischémie tous les 3 à 5 ans en l’absence de signes cliniques suspects d’une évolution défavorable de la coronaropathie. L’indication du test à l’effort annuel a vécu. Cependant, la personnalisation de la surveillance selon la sévérité de l’atteinte coronaire et myocardique reste de la responsabilité du cardiologue.

 

Retrouvez l'intégralité du dossier spécial "Aspect post SCA en ville, post suivi à l'hôpital"

 

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