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Biocoop, le nouvel élan du bio

Le leader français de la distribution alimentaire bio spécialisée montre une palette de visages à travers ses points de vente. Il illustre les évolutions du secteur, misant sur l’équitable et la responsabilisation de consommateurs variés.

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Le réseau Biocoop regroupait plus de 380 points de vente en France en 2015 et en prévoit 40 de plus cette année (ici, Le Retour à la Terre Rive Gauche à Paris).

Par Clotilde Briard

Publié le 21 juil. 2016 à 21:20

Sur les marchés de Rennes, la Vrac’Mobile a de quoi attirer le regard des passants. Turquoise, ce camion propose d’acheter son riz, son café ou ses pâtes à la pesée à des prix moins élevés que les produits dans des packagings. Créé par la coopérative Scarabée Biocoop, qui a aussi des boutiques dans l’agglomération, il veut inciter à éviter le gaspillage et lutter contre les problèmes de suremballage.

A Paris, rue de la Boétie, à deux pas des Champs-Elysées, vient de s’ouvrir le troisième magasin Le Retour à la Terre, également affilié au réseau Biocoop. Avec, lui aussi, sa personnalité. On peut y acheter une glace sans avoir à entrer, ou y déguster un café avec une crêpe assis à une table. En vitrine, une cave à vin expose des champagnes, quartier oblige. Tandis qu’à l’intérieur, le client commence par passer devant un comptoir appétissant de fromages, charcuteries, produits traiteurs et autres viennoiseries avant d’aller découvrir, sur fond de chants d’oiseaux, des rayons bien étoffés allant jusqu’au thé vert matcha japonais.

Ces deux points de vente ont un point commun : ils montrent la palette des visages du bio nouvelle génération. Le secteur ne ressemble plus à celui d’hier. Et Biocoop accompagne le mouvement avec des points de vente conviviaux. « L’enseigne est pleinement dans la biodiversité, qu’il s’agisse des magasins, des produits et des gens. Elle laisse la place aux initiatives individuelles. Loin de l’austérité qui a longtemps prévalu, elle affiche désormais un visage joyeux associé à la notion de plaisir. La perception du bio change. Il devient facile, simple, quotidien », souligne Laurence Bethines, directrice du département tendances et innovations de l’agence Team Créatif.

30 bougies à souffler

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Né il y a trente ans avec un positionnement militant, le réseau regroupe plus de 380 points de vente, s’affichant comme le leader français de la distribution alimentaire bio spécialisée avec près de la moitié de ce marché. En 2015, le chiffre d’affaires global du réseau a atteint 768 millions d’euros en croissance de 16,9 %. Et 33 nouveaux magasins ont vu le jour pendant que la clientèle a augmenté de plus de 10 %. Cette année, il devrait y avoir 40 boutiques supplémentaires. Le creux connu par l’enseigne en 2010 avec un net ralentissement de sa croissance, dans la foulée de la crise financière qui avait modifié les achats des ménages, a été bien effacé.

Tout a démarré en 1986. Des consommateurs et des producteurs qui s’étaient regroupés autour du bio créent l’association Biocoop. Il faudra attendre 2002 pour qu’elle se transforme en société anonyme coopérative. Ses magasins se veulent des lieux d’échange et de sensibilisation à la consommation responsable. « Perçu comme passéiste il y a trente ans et résolument moderne aujourd’hui, le projet de Biocoop a démontré qu’il est possible de ne pas sacrifier son âme au nom du seul sacro-saint résultat économique », expliquait Gilles Piquet-Pellorce, directeur général de Biocoop dans un éditorial à l’occasion de l’anniversaire et de la présentation des résultats de l’année. Et les valeurs coopératives ont le vent en poupe.

Retrouvez notre dossier :« Quand les marques se réinventent ».

L’enseigne refuse le transport par avion et privilégie le local comme le commerce équitable, qui représente un quart de ses ventes. Elle met l’accent sur la question des tarifs en proposant notamment des produits de base à petits prix porteurs du logo « La bio, je peux ! ».

Ses clients ont évolué au fil du temps. « Avant, Biocoop s’adressait à une population très engagée, un peu à l’exclusion des autres. Aujourd’hui, il se montre beaucoup plus ouvert », observe Laurence Bethines. Comme le souligne Dada, magasin de la rue du Paradis à Paris sur son site Internet, il accueille « novice, curieux ou bio convaincu ».

L’offre de produits vendus en vrac est bien présente dans les magasins. La proposition est même arrivée sur les marchés via une Vrac’Mobile.

Biocoop accompagne les nouvelles attentes. S’il développe le vrac dans les points de vente, il a aussi ouvert avec la Semaest – société d’économie mixte de la Ville de Paris – à l’occasion de la Cop 21 un magasin éphémère fonctionnant uniquement sur ce principe. Une expérience prolongée sur quatre mois au vu d’une fréquentation supérieure de 40 % aux prévisions. « Les Français ont envie de participer au changement. Limiter le gaspillage parle aux gens », note Laurence Bethines. La coopérative a aussi instauré en mai la journée des « biotonomes » avec des animations pour apprendre à consommer mieux et moins.

La restauration à emporter et sur place se développe. Dada prépare ainsi des jus pressés à la minute et propose à l’heure du déjeuner une offre à emporter avec plat chaud, salades... Des ateliers y sont aussi organisés. Et la page Facebook est régulièrement alimentée. Car, comme de plus en plus de magasins de proximité, bon nombre de points de vente se montrent actifs sur les réseaux sociaux.

Clotilde Briard

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