La nouvelle ministre du Travail Muriel Pénicaud à l'Élysée, le 18 mai 2017

La nouvelle ministre du Travail Muriel Pénicaud à l'Élysée, le 18 mai 2017

afp.com/CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

L'opération déminage du gouvernement sur la réforme du Code du travail se poursuit. Ce mercredi, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, est montée en première ligne pour défendre son projet et rassurer les plus sceptiques, notamment les syndicats. Avec cette phrase, prononcée à la fois lors d'une interview accordée au quotidien Les Echos puis sur BFMTV mercredi: "Le CDI est la norme et le restera."

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L'objectif du projet, elle l'assure, est de permettre à davantage de salariés d'accéder au contrat à durée indéterminée. Muriel Pénicaud a de nouveau souligné qu'il n'y avait pas de "copie cachée", en réponse à des articles parus récemment dans Libération et Le Parisien, qui évoquaient, parmi les "pistes" du gouvernement, une très large place donnée à l'accord d'entreprise, y compris pour négocier sur le contrat de travail.

"On ne cache pas la copie"

La ministre a insisté sur la "concertation approfondie" qui doit se dérouler entre son ministère et les partenaires sociaux, ajoutant que la réforme du Code du travail pourrait donner lieu "probablement à trois ordonnances", prévues pour adoption en Conseil des ministres avant la fin de l'été.

Dans Les Echos, en réponse aux inquiétudes exprimées par le patron de la CFDT, Laurent Berger, et celui de FO, Jean-Claude Mailly, la ministre s'est voulu insistante: "Je le redis avec force, on ne cache pas la copie, on a bien l'intention de co-construire." Sur BFMTV, la ministre a affirmé que le gouvernement inaugurait une "méthode inédite, de concertation extrêmement intense".

Arguant que le gouvernement s'était mis en mode "résolution de problème", l'ex-administratrice des Aéroports de Paris assure qu'elle souhaitait "aller très loin dans le détail sur chacun des sujets avec chacun des partenaires". "Nous faisons le pari de l'intelligence collective", ajoute-t-elle dans Les Echos.

Les chiffres du chômage bientôt commenté par trimestre?

Muriel Pénicaud est également revenue sur la fusion des instances représentatives, envisagée dans le cadre de la réforme mais critiquée par certains syndicats. Cette fusion pourrait concerner trois instances, celles chargées de la consultation et de l'information des salariés: le comité d'entreprise, les délégués du personnel et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

"On va discuter dans les concertations si, et dans quelles conditions, on peut aller jusqu'à quatre" en intégrant la fusion des délégués syndicaux, chargés eux de la négociation, a-t-elle ajouté. "Nous sommes le seul pays en Europe avec quatre instances!", s'est-elle écriée dans Les Echos ce mercredi, estimant le dispositif "trop complexe pour les PME". L'idée étant, en définitive, de permettre "aux représentants des salariés d'avoir la même vision d'ensemble que l'employeur".

Enfin, Muriel Pénicaud a donné quelques indications sur la manière dont seraient désormais dévoilés les fameuses "statistiques du chômage", véritable boulet mensuel de ses prédécesseurs, obligés par la promesse symbolique de François Hollande de faire baisser la courbe du chômage. "Je veux aller vers un rendez-vous trimestriel, plus fourni", annonce-t-elle. Un "groupe d'experts" lui fera des "propositions" afin qu'elle puisse s'adonner à un premier exercice à la prochaine rentrée.

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