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L’étrange campagne d’influence russe mêlant « Pokémon Go » et Black Lives Matter

Une organisation proposait d’organiser des happenings dans le jeu vidéo de Niantic — et en faisait la promotion sur Facebook avec des financements russes.

Le Monde

Publié le 13 octobre 2017 à 17h41, modifié le 13 octobre 2017 à 17h41

Temps de Lecture 2 min.

C’est un événement qui, à première vue, ressemble à de nombreux autres organisés par le mouvement Black Lives Matter (BLM), qui dénonce aux Etats-Unis les violences policières à l’encontre des Afro-Américains. Don’t Shoot Us, qui reprend les codes et slogans de BLM, disposait d’un site Web et de plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, depuis supprimés. Le site était également lié à un blog Tumblr, dont la plupart des messages ont depuis été effacés, et qui invitait les Américains à diverses manifestations contre les violences policières.

L’une de ces invitations a pris une forme un peu particulière. Dans un message sur Tumblr et sur Facebook, depuis supprimé mais encore consultable sur d’autres blogs, Don’t Shoot Us demandait à ses lecteurs de se connecter à Pokémon Go, d’y changer leur nom pour adopter celui d’une victime de violences policières, et de conquérir des arènes à proximité d’endroits où des Afro-Américains avaient été tués par des policiers. Le site promettait même des récompenses, sous la forme de bons d’achat sur Amazon, aux internautes qui détiendraient le plus grand nombre d’arènes.

La campagne « don’t shoot us » pour Pokémon Go.

L’opération ne semble pas avoir convaincu beaucoup d’Américains — elle avait pourtant fait l’objet de publicités Facebook, financées par une agence proche du Kremlin, comme le révèle CNN. Facebook a annoncé au début du mois d’octobre avoir découvert, au terme d’une enquête interne, qu’environ 3 000 publicités affichées sur son réseau durant la campagne présidentielle américaine avaient été payées indirectement par la Russie — dont des publicités pour Don’t Shoot Us. La page Facebook de ce « mouvement », qui comptait plus de 200 000 abonnés, a depuis été supprimée.

D’après Facebook, l’essentiel des publicités détectées visait à mettre en valeur des sujets polémiques, dans le but d’accentuer les divisions entre Américains. L’entreprise a depuis transmis l’ensemble des publicités identifiées à la commission parlementaire qui enquête sur les opérations d’influence russe aux Etats-Unis. Sheryl Sandberg, directrice des opérations de Facebook et numéro deux de l’entreprise, a dit le 11 octobre qu’elle souhaitait que leur contenu soit rendu public.

L’impact réel de ces campagnes publicitaires reste cependant sujet à caution. Si les différentes publicités ont été « vues » par plusieurs millions d’Américains, selon les estimations de Facebook, leur budget estimé était de 100 000 dollars — une somme faible à l’échelle du pays. Et leur impact est difficilement mesurable — une autre manifestation plus classique organisée par Don’t Shoot Us à Saint Paul, dans le Minnesota, s’était soldée par un échec, et les militants locaux de Black Lives Matter avaient très vite découvert que l’organisation était douteuse. Mais la campagne d’influence russe ne se limitait pas à des publicités, et comportait aussi de nombreux comptes qui diffusaient des messages de manière plus classique ; l’influence de ces derniers, plus complexe à mesurer, a vraisemblablement été plus importante.

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