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Rencontre: le ministre Duchesne réplique à l'ASSÉ

MONTRÉAL – L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) est difficile à suivre: soit elle boycotte les rencontres auxquelles elle est conviée, soit elle se rebiffe lorsqu’elle ne reçoit pas de carton d’invitation, a ironisé le ministre Pierre Duchesne.

Le regroupement étudiant a réagi avec mécontentement à son exclusion d’une réunion à laquelle ont été conviés des représentants de directions d’universités et les «principaux partenaires étudiants et syndicaux», dont la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ).

L’ASSÉ a ainsi reproché au ministre de l’Enseignement supérieur de tenir des rencontres privées «en catimini» sur l’avenir du réseau universitaire.

Mais ce dernier se défend bien d’avoir voulu museler qui que ce soit.

«Moi, j’ai invité les partenaires qui étaient au Sommet (sur l’enseignement supérieur), qui ont participé activement au Sommet et à sa réussite, mais surtout aux suites du Sommet», a affirmé le ministre Duchesne en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, mardi après-midi.

La plus radicale des associations étudiantes, qui prône la gratuité scolaire, a boycotté l’événement qui s’est tenu en février dernier.

«L’ASSÉ, c’est un peu compliqué. Quand on les invite comme on les avait invités au Sommet, ils avaient décidé de boycotter (…) et quand ils ne sont pas invités, ils voudraient y être», a fait remarquer M. Duchesne.

Les acteurs du milieu de l’éducation ont avantage à se concerter de façon ponctuelle, et pas seulement en temps de crise, a par ailleurs indiqué le ministre.

«Ça faisait un an que ce ministère-là (de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie) avait été mis sur pied, et c’était le bon moment pour se rencontrer», a-t-il exposé, précisant que ces réunions ne devaient pas nécessairement toujours se faire sur la place publique.

L’ASSÉ estime de son côté qu’en choisissant de trier les intervenants sur le volet, Pierre Duchesne a essentiellement décidé de faire la sourde oreille aux «idées progressistes» de l’ASSÉ, a déploré le coporte-parole de l’organisation, Justin Arcand.

En cela, le modus operandi du Parti québécois (PQ) s’inscrit dans la lignée de celui que préconisait le Parti libéral du Québec (PLQ) avant et pendant la crise étudiante du printemps 2012, a suggéré le leader étudiant.

«Je ne pense pas que l’attitude (des péquistes) soit moins pire (que celle des libéraux), a-t-il fait valoir. Et l’accumulation des mesures régressives du gouvernement péquiste depuis son entrée en mandat n’est vraiment pas moins pire que ce que les libéraux faisaient.»

Le coporte-parole a par ailleurs brandi le spectre de la mobilisation étudiante, rappelant au ministre la puissance dont l’ASSÉ est capable à ce chapitre.

«Ce qu’on dit, c’est qu’il faut qu’à un moment donné, M. Duchesne s’attende à faire face à une certaine mobilisation étudiante s’il continue à couper dans les budgets alloués aux universités et à demander aux étudiants de payer plus», a déclaré en entrevue téléphonique M. Arcand.

L’ASSÉ représente 70 000 membres, dont plus du tiers fréquentent un établissement universitaire. La majorité de son membership est donc constituée d’étudiants du cégep.

Le ministre Duchesne tend la main au regroupement étudiant en prévision d’une prochaine rencontre, qui devrait cette fois réunir les acteurs du milieu collégial.

«J’ai une approche d’ouverture, de dialogue. L’ASSÉ, si elle veut collaborer avec le gouvernement, nous serons très, très réceptifs», a-t-il assuré.

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