Les règles de la ponctuation et les conventions typographiques en français

Les rédacteurs web, les content managers et tous les professionnels du numérique qui publient du contenu doivent disposer de qualités rédactionnelles irréprochables. On insiste souvent sur la justesse de l’orthographe, on omet plus souvent les autres règles typographiques, celles liées à la ponctuation ou à l’usage des majuscules.

Les règles liées à la ponctuation

Pour y voir plus clair, nous avons rassemblé ci-dessous les règles associées à chaque signe de ponctuation en français.

  • Pas d’espace avant, une espace après : point, virgule, points de suspension, parenthèse fermante, crochet fermant, guillemets anglais fermants.
  • Une espace avant, pas d’espace après : parenthèse ouvrante, crochet ouvrant, guillemets anglais ouvrants.
  • Une espace avant, une espace après : Tiret d’incise.
  • Une espace insécable avant, une espace après : deux-points, point-virgule, point d’exclamation, point d’interrogation, guillemets français fermants, pourcentage, signes mathématiques.
  • Une espace avant, une espace insécable après : guillemets français ouvrants.

À noter qu’une « espace insécable » est un caractère spécial, permettant d’éviter un saut de ligne entre deux éléments (si un mot, suivi de guillemets français fermants, ne « passent pas » sur une ligne, le dernier mot et les guillemets doivent être placés ensemble, à la ligne, le guillemet ne doit pas se retrouver « seul »).

Les règles liées aux majuscules

À ce sujet, rappelons que « l’accent a pleine valeur orthographique ». Vous ne devez donc jamais les oublier, même sur les majuscules (les raccourcis clavier sont ici). L’usage des majuscules est très encadré, certains l’oublient et Ajoutent Des Majuscules À Tous Les Mots dans les titres de leurs articles. Cette habitude vient sans doute d’une confusion entre les règles typographiques anglaises et françaises. Même principe pour la ponctuation : si l’anglais « colle » ses points d’exclamation et d’interrogation, une espace est nécessaire en français.

Concernant les majuscules donc, elles doivent principalement être appliquées pour les noms propres : personnes, institutions, lieux, objets astronomiques, périodes… ou pour « indiquer le sens particulier d’un mot » (état vs. État). En revanche, les noms propres qui deviennent des noms communs perdent leur majuscule. Et à l’inverse, certains noms communs deviennent des noms propres, mais c’est relativement rare (Homme, pour désigner l’ensemble de l’espèce…). D’autres cas particuliers existent mais globalement, l’usage de la majuscule doit rester une exception. On ne doit pas, notamment, ajouter de majuscule aux monnaies (euro, dollar…) ou aux fonctions professionnelles, sauf pour « les titres uniques de l’administration », comme le Président de la République. Aussi, rappelons qu’on écrit « un Français » mais « un citoyen français » et « un texte traduit en français ».

Les autres règles typographiques

Les règles liées aux ponctuations et aux majuscules constituent une grande part des conventions typographiques françaises. Concernant les titres de personnes, rappelons que l’abréviation de Monsieur est M. et non Mr. (version anglaise), qu’une espace insécable peut séparer les milliers (nombres) et qu’une virgule sépare les décimales (en anglais, la virgule sépare les milliers et le point sépare les décimales). L’usage de l’italique est aussi encadré (titres d’œuvres, didascalies, mots étrangers non naturalisés – comme les mots latins, citations etc.). En revanche, pour les citations, l’usage est de choisir entre l’italique et les guillemets.

Les règles typographiques sont très nombreuses en français – mais le respect des quelques règles énoncées ci-dessus est déjà un bon début.

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9 commentaires
Commentaires (9)
  • Annabelle

    Un rappel toujours utile merci !

    J’ajouterai que pour aller plus loin le Lexique des règles typographiques est disponible dans la plupart des librairies et est un excellent guide en la matière.

  • Obiwan Kennedy

    Deux remarques sur cet article qui fait du bien : tout ce qui permet de limiter le massacre en cours de notre langue écrite est le bienvenu !
    – en typographie, c’est « une » espace et non pas « un » espace ;
    – pour éviter de mémoriser les codes permettant d’obtenir les majuscules accentuées et quelques autres caractères cabalistiques comme le œ, par exemple, on trouve en bas de cette page http://kelyos.fr/plus.php un clavier à installer puis activer (of course) sous Windows (testé sous Vista, 7, 8.x et 10) qui permet de saisir aisément certains de ces caractères avec une logique assez logique (!). Exemples : AltGr+Maj+é pour le É, AltGr+Maj+ç pour le Ç, AltGr+o pour le œ ou, bien entendu, AltGr+Maj+o pour le Œ.

  • Laurent

    Très intéressant votre article qui regroupe bien les bases essentielles de la typographie. Le mot espace au féminin car il désigne, à l’origine, le caractère en plomb utilisé pour séparer les mots ou signes de ponctuation. On doit dire : une espace insécable, une espace fine, etc.
    Aujourd’hui, il semble que l’usage autorise le masculin.

  • ROUSSEAUX DENIS

    Excellente mise au point ! Je citerais volontiers une des sources possibles qui est à mon avis la bible du typographe :  « Manuel de typographie française élémentaire »  de Yves Perrousseaux, qui mériterait d’être entre les mains de tous les professionnels de web. Il faut dire également que la plupart des systèmes informatiques n’aident pas vraiment à respecter ces règles, à moins d’un travail soutenu du rédacteur.

  • Sway

    Bonjour, je vois de plus en plus souvent l’insertion de points dans les mots pour le féminin et le pluriel, exemple :  » Bonjour à tou·te·s  » au lieu de la règle du masculin qui l’emporte sur le féminin ou des habituelles parenthèses. Savez-vous quelle est l’origine de cette tendance rédactionnelle ? J’ai pensé à une revendication pour l’égalité des sexes ou la distinction des genres, mais c’est tout de même un peu flou. Merci d’avance !

  • Point F

    Sway, il s’agit de l’écriture inclusive. La règle du masculin qui l’emporte sur le féminin est petit à petit en train d’être abandonnée. En rédaction, nous sommes en train de revenir aux règles de grammaire qui étaient en vigueur avant l’arrivée du « fameux » masculin qui l’emporte sur le féminin. On féminise aussi les métiers et on utilise le point-milieu.

  • Marie-Ida Ida Artusi-Tessier

    Néanmoins, même si cette écriture inclusive part, en soi, d’une bonne conception des choses, elle est techniquement difficile à appliquer, et cela pour plusieurs raisons. La première, à mon sens, est le fait que cette écriture est forcément réservée à l’écrit, car elle est tout bonnement imprononçable à l’oral… Par conséquent, l’effet escompté est forcément limité.
    En effet, je nous vois mal prononcer : « Bonjour Madame, je voudrais un pain et une baguette bien cuit·e·s, s’il vous plaît. » Donc, à l’oral, nous sommes obligés d’en rester à l’ancienne règle… à moins d’avoir recours à un étrange : « Bonjour Madame, je voudrais un pain bien cuit et une baguette qui le soit tout autant, s’il vous plaît. »
    Par ailleurs, ce type d’écriture est peu transposable dans d’autres langues romanes. Or, à terme, nul doute que, par effet de mode, pour ne pas être en reste et ne pas passer pour d’affreux « ringards », tout le monde va vouloir s’y mettre. J’ai déjà vu quelque chose d’approchant dans certains textes en italien où c’est encore moins agréable à lire qu’en français et, pour le coup, carrément imprononçable !
    D’ailleurs, pourquoi vouloir toujours, à l’instar de l’anglais sans doute, tout synthétiser ?
    « Bonjour à tous » vous semble « sexiste » ? Un simple « Bonjour à toutes et à tous » n’est-il pas plus convenable et, surtout, bien plus simple à appliquer et à dire ? Pourquoi vouloir toujours « manger » des mots ?

    Je suis correctrice, et ce depuis plusieurs décennies. Je suis donc de plus en plus souvent confrontée aux soucis engendrés tant par l’orthographe dite « réformée » que par l’écriture inclusive ainsi que par le style synthétique que d’aucuns tentent de nous imposer sans trop réfléchir aux conséquences. Nous sommes en pleine phase de douce folie où personne ne sait plus à quel saint se vouer… Quant à nous, correcteurs, il nous arrive par exemple de devoir corriger un livre de trois cents pages où le même mot est souvent indifféremment orthographié selon les deux règles orthographes admises. À nous d’unifier tout cela, tout en ne sachant pas parfois ce que l’auteur et son éditeur souhaitent.
    Il y a quelque temps, j’ai demandé à un éditeur de livres pour la jeunesse s’il souhaitait faire usage de l’orthographe dite « réformée »… Il m’a répondu « oui ». J’ai donc appliqué les fameuses préconisations de 1990, et cela dans tout l’ouvrage, forcément. Bien mal m’en a pris ! Quelques jours après avoir reçu le manuscrit corrigé, ledit éditeur m’a demandé de faire marche arrière et d’appliquer l’orthographe traditionnelle parce que le texte en « nouvelle orthographe », était trop laid !

    Ne marchons-nous pas un peu sur la tête ?

    Pour ce qui concerne l’orthographe « rectifiée », au lieu de brouiller les cartes et d’embrumer un peu plus le cerveau de nos enfants, sous prétexte, qui plus est, de simplifier les choses (ce qui reste à prouver), ne pouvait-on simplement appliquer la règle qui veut que l’orthographe et la grammaire, c’est comme les maths, c’est parfois difficile mais ça s’apprend… « point barre » comme on dit.

    Quant à l’adoption de l’écriture inclusive en réaction à l’énoncé « le masculin l’emporte sur le féminin », il aurait peut-être suffi de le changer en : « le masculin se transforme en genre à valeur neutre (parce qu’il en faut bien un) », c’était peu ou prou ce que, en sa grande sagesse, me disait mon institutrice de CM1 dans les années soixante…

    Et pourtant, je ne suis pas la dernière à me battre pour la cause des femmes. J’estime toutefois qu’il s’agit là d’un faux débat créé par un faux problème. Une goutte d’eau dans un océan d’iniquité. Il en est résulté un ridicule battage médiatique. Or les réels combats des femmes, bien plus sérieux, autrement plus lourds et préoccupants, sont sans aucun doute tout autres.

  • Ylzer

    Bonjour,
    Petite coquille dans le début du texte, très intéressant et exact au demeurant. Je n’ironise pas car j’apprécie très sincèrement.
    « Pas d’espace avant, une espace après : point, virgule, points de suspension, parenthèse fermante, croche fermant, »
    Il est écrit « croche » au lieu de « crochet » qii laisse croire à une faite d’accord ensuite.

    Par ailleurs j’apprécie beaucoup le dernier commentaire sur l’écriture inclusive absurde à mon sens. Il faut apprendre à présent deux orthogtaphes au lieu d’une et les utiliszteurs de la seconde ne manquent pas en effet de mixer les deux dans le même texte, prouvant la paresse davantage que le manque ce cohérence.

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