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Bloomberg : plus de 10 000 messages privés publiés sur la Toile

Disponibles pendant des années sur Internet, ces documents contenant les identifiants et des données sur l'activité des clients ont été mis hors ligne, lundi.

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Publié le 14 mai 2013 à 16h28, modifié le 15 mai 2013 à 14h42

Temps de Lecture 3 min.

Un terminal Bloomberg.

Nouveau rebondissement malheureux pour Bloomberg, qui a déjà affronté, lundi 13 mai, l'ire des marchés, furieux d'avoir été trahis par leur principale source d'informations financières.

Lire : "L'agence Bloomberg soupçonnée d'espionner ses clients"

Le Financial Times révèle mardi que plus de 10 000 messages privés de clients ont été publiés sur la Toile par erreur. Disponibles pendant plusieurs années sur Internet avec une simple recherche Google, les documents ont été "dépubliés" lundi.

Ces indiscrétions permettaient à tout un chacun de connaître les identifiants d'un client, sa véritable identité, son adresse électronique ainsi que des données sur son activité. Nouveau tollé sur les réseaux sociaux où les traders s'ébahissent du degré d'amateurisme de l'agence, qui s'est justifiée en expliquant qu'il s'agissait de tests techniques internes.

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Il s'agirait de l'erreur d'un salarié en particulier, Steve Raaen, qui travaillait jusqu'en 2011 chez Bloomberg sur un projet d'amélioration de traitement des données financières sur les échanges de gré à gré. Le cadre croyait télécharger ces informations sur un site sécurisé.

UN BLOG POUR "ÉCOUTER LES CLIENTS"

Le contenu des messages qui ont "fuité" n'est pas neutre. Dans l'un d'entre eux, envoyé le 25 août 2009, on apprenait qu'une grande banque avait vendu pour 2 millions de dollars d'obligations de l'assureur ING.

L'agence n'a pas réagi directement mais on a appris, dans le même temps, que le patron du groupe, Dan Doctoroff, avait ouvert un blog pour discuter directement avec ses clients : la première note donne même une adresse de messagerie personnelle pour converser avec lui !

Reste que Bloomberg n'a pas convaincu en assurant qu'il était impossible d'accéder aux messages échangés sur les terminaux et aux chiffres consultés. Après la Réserve fédérale et le Trésor américains, la Banque centrale du Japon a exprimé mardi son inquiétude et s'est mise en contact avec le bureau de Tokyo de l'agence. La Banque centrale européenne et la Banque centrale allemande ont également confié s'être rapprochées de l'agence pour en savoir plus.

Et les porteurs d'alternatives au monopole de Bloomberg sur le marché de l'information financière pourraient y trouver leur compte. Le site International Business Times en donne cinq : Eikon, la solution du britannico-canadien Reuters, Morningstar Direct, SunGard MarketMap, FactSet et S & P Capital IQ (filiale de l'agence de notation Standard & Poor's).

WALL STREET DROGUÉ À BLOOMBERG

Mais les habitudes sont tenaces et Wall Street est drogué à Bloomberg, écrit le New York Magazine. Selon l'hebdomadaire, on compterait un utilisateur d'Eikon pour neuf accros de "Bbg", en dépit de la campagne de marketing à plusieurs millions de dollars de Reuters pour lancer sa plateforme. Et aucun client n'aurait résilié son abonnement au terminal Bloomberg pour le moment.

Pourtant, les consoles sont désuètes, leur apprentissage peu intuitif et leur prix astronomique (plus de 20 000 dollars par an). Mais la réputation de l'omniscience (Bloomberg sait tout, tout le temps) paie, semble-t-il. Quand un incident se produit autour du terminal pétrolier de Cushing, aux Etats-Unis, décrit le site spécialisé dans le décryptage économique Quartz, Bloomberg loue un satellite deux fois par semaine pour aller photographier le point névralgique de l'or noir du Nymex.

Omniscience qui, appliquée aux données des clients, n'a pas soulevé de questions au sein du groupe. C'était un "secret partagé", selon Quartz (dont plusieurs fondateurs sont des anciens de Bloomberg), "secret" qui aurait même été mentionné sur la chaîne de télévision du groupe en 2011, avant que ce passage ne soit censuré par l'entreprise.

L'ironie de l'histoire, c'est qu'elle a été mise au jour par l'un des acteurs de Wall Street les plus controversés quand il s'agit de la confidentialité des données des clients. La banque d'affaires Goldman Sachs, rappelle le blog du consultant norvégien Sverre Nilsen, est tout de même celle qui, en 1998, a pillé LTCM. Elle avait été missionnée par le fonds d'investissement en péril et a téléchargé la totalité de ses positions sur un ordinateur portable pour parier ensuite contre lui, avant qu'il ne s'écroule.

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