A trois jours de la table ronde "Mobiliser pour l'emploi et la formation professionnelle" de la conférence sociale des 20 et 21 juin, qui va réunir tous les partenaires sociaux, Entreprise et Personnel (E & P) publie, mardi 18 juin, une note signée Sandra Enlart, Bernard Masingue et Jean-Marie Luttringer, qui fait la synthèse d'un mois d'échanges entre les responsables des ressources humaines de grandes entreprises sur leurs attentes à l'égard de la réforme de la formation professionnelle.
Cette association, qui regroupe plus de 110 entreprises, propose de redéfinir le périmètre de la formation et de redistribuer les responsabilités et les financements en fonction de sa finalité, selon qu'elle bénéficie à l'entreprise, au salarié ou à l'intérêt général.
Sur les 32 milliards d'euros consacrés à la formation professionnelle, 14 milliards sont pilotés par les entreprises. "Mais cette évaluation ne reflète pas la réalité de l'effort de formation réalisé par les entreprises", explique M. Masingue, coauteur de la note.
Tout n'est pas pris en compte. "La seule comptabilité du nombre de stages réalisés à travers le 2483 et la déclaration des organismes de formation en donne une idée fausse, car l'essentiel de la formation se fait au fil de l'eau, en situation de travail. La polyvalence des TPE-PME est bien plus formatrice que trois jours passés en stage", dit-il.
LE PÉRIMÈTRE DE LA FORMATION
La première proposition de l'association est donc de redéfinir le périmètre de la formation afin de "mieux prendre en compte l'effort réel des entreprises". Puis de les aider à "développer leurs investissements contre les risques d'inemployabilité des salariés".
Il faut "considérer l'action de formation comme un tout global : son ingénierie, son déroulement et son évaluation", note E & P. Ce qui reviendrait à requalifier une partie de l'action ressources humaines – du diagnostic de besoins de formation jusqu'à l'évaluation de son efficacité en passant par la formation "au fil de l'eau" – en dépenses de formation.
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