Pas assez aimé, le gouvernement américain s'achète des amis sur Facebook

Un rapport publié par le Washington Examiner révèle que le département d'Etat américain a dépensé 630.000 dollars (489.000 euros) entre 2011 et 2013 pour acheter des fans sur le réseau social Facebook.
Le président américain, Barack Obama, et le créateur de Facebook, Mark Zuckerberg, en avril 2011 / Reuters

La popularité d'un gouvernement se mesure-t-elle sur Facebook? C'est en tout cas ce que pensent les Etats-Unis... D'après une information révélée par le Washington Examiner, le département d'Etat américain dirigé par John Kerry - l'équivalent de notre ministère des Affaires étrangères - a dépensé 630.000 dollars (489.000 euros) pour acheter des "likes" sur le réseau social entre 2011 et 2013.

Un rapport interne confirme ainsi que sa page officielle est passée de 100.000 à 2 millions de fans et de 68.000 à 450.000 pour celles rédigées en langues étrangères.

Des techniques pour obliger les internautes à liker

Les internautes n'ont touché aucune compensation financière en échange de leurs précieux "likes". Sur le web, de nombreux sites spécialisés proposent en fait des packs pour acheter des fans sur les réseaux sociaux. Ces sociétés se chargent de partager votre profil Facebook sur d'autres sites et réseaux en usant notamment des techniques dites de "clickjacking", qui obligent à liker une page pour lire un article ou visionner une vidéo. En 2011, Rue89 parlait déjà du développement de ces sociétés, comme Boostic ou acheterdesfans.

Si, pour les marques et les entreprises, Facebook sert surtout de plate-forme publicitaire géante, le gouvernement américain a, de son côté, bien compris que le réseau social pouvait l'aider à mettre en valeur ses actions et à préparer les échéances électorales. La réélection de Barack Obama, en 2012, s'est notamment jouée sur les réseaux sociaux, où l'équipe du président lui a construit une image d'homme de terrain et de bon père de famille...

Seuls 2% de fans actifs

Mais pour que les pages Facebook fonctionnent, encore faut-il que les internautes les consultent régulièrement. D'après le rapport interne, seuls 2% des likers seraient actifs sur la page du Département d'Etat et y posteraient des informations. Des fans fantômes ? Sur Internet, de nombreux blogs de community managers dénoncent cette arnaque...

En octobre 2012, le Huffington Post s'était ainsi acheté quelques 50.000 followers sur un compte virtuel le Oeuf Post. Une pratique pourtant interdite par le réseau social, mais que la rédaction n'avait eu aucun mal à mettre en oeuvre. Son dernier tweet ? "J'ai 50.000 followers, mais je me sens terriblement seul...". Un peu comme John Kerry.

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Commentaires 7
à écrit le 07/07/2013 à 12:20
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Bienvenue aux USA , tout s'achète, tout se vend...même les amis.

à écrit le 06/07/2013 à 17:17
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No comment, pauvre OBAMA, dire qu'il y avait des fans qui t'attendaient, au début...

le 07/07/2013 à 10:38
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@godrev: un politicien est un politicien, à savoir que ce qui importe, c'est d'être élu :-) nous vivons dans un siècle de manipulation à grande échelle, et le malheur, c'est qu'il y a suffisamment de gogos pour prendre ce qu'on leur dit pour argent c...

à écrit le 06/07/2013 à 15:08
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Avec PRISM, il va devoir s'en acheter encore plus ...

à écrit le 06/07/2013 à 12:45
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Bienvenue au siecle de la democratie a geometrie variable. Tout est permis, il faut juste ne pas se faire prendre... ou le faire d'une facon tel qu'on dupe le peuple ! Et dire qu'on essaie de nous faire croire que ce qui se passe en egypte n'est pas ...

à écrit le 06/07/2013 à 10:18
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Obama se prend pour Dassault?

à écrit le 06/07/2013 à 4:18
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Histoire d'un gouvernement devenu dictature.

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