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Les intentions du terroriste présumé arrêté sur Vaud difficiles à déterminer

La police vaudoise était intervenue à Aubonne samedi 26 juin (image d'illustration). [Keystone - Laurent Gilliéron]
La justice vaudoise a-t-elle exagéré l'affaire des terroristes présumés? / Forum / 2 min. / le 11 juillet 2017
Les circonstances de l'arrestation, à Lausanne et Aubonne, de trois hommes soupçonnés d'activités terroristes s'éclaircissent. Le prévenu toujours emprisonné pourrait subir une expertise psychiatrique.

Selon des documents de justice et de police que la RTS a pu consulter, le seul prévenu qui se trouve toujours en prison possédait tous les ingrédients pour fabriquer des cocktails molotov, mais ses intentions exactes ne sont toujours pas claires.

Tout a commencé vendredi 23 juin. A 15h30, ce Serbe de 33 ans casse la baie vitrée d’un hôtel de Vidy, à Lausanne, où il loge depuis quelques temps. Il sera interpellé par la police de Lausanne quelques heures plus tard devant sa chambre. L’homme tient alors des propos incohérents et semble souffrir de délires paranoïaques, selon le rapport de police.

Les agents découvrent dans sa chambre deux sacs qui contiennent de petites bouteilles en verre vides, des morceaux de tissu pouvant servir de mèche, quatre cailloux, un coran, une carte de la ville de Lausanne et aussi un ouvrage intitulé "Le manuel du guérillero urbain." Ils trouvent aussi dans la chambre quatre bouteilles de 50 centilitres contenant de l’essence, des plans de villes suisses et d'anciens billets d’avions pour la Turquie et l’Egypte.

Tout pour fabriquer des cocktails Molotov

Un individu apparemment en proie à des problèmes psychologiques avec ce genre de matériel: de quoi éveiller les soupçons des policiers et de la justice. Le tribunal vaudois qui a ordonné sa détention provisoire estime que le Serbe est entré dans un processus de radicalisation et détient tout le matériel pour fabriquer des cocktails Molotov. Dans son ordonnance, le tribunal parle d’éléments qui tendent à démontrer que le prévenu préparait un attentat.

Mais ses intentions restent pour l’heure non confirmées. Depuis son arrestation il y a trois semaines, il refuse de s’exprimer. Le Ministère public de la Confédération (MPC), qui est maintenant en charge de cette affaire, pourrait demander une expertise psychiatrique.

Les liens établis entre les trois hommes

Les deux autres prévenus sont liés à cet homme de 33 ans. Le premier, un Franco-Algérien de 29 ans, a reçu un message du Serbe 30 minutes avant son interpellation. Il lui demande de "garder deux ou trois trucs" pendant qu'il est en prison. Selon le rapport de police, ce Français s’était récemment initié au maniement d’armes sur un stand de tir à Lausanne.

L’autre prévenu, un Tchétchène de 31 ans, a laissé huit appels en absence sur le portable du Serbe, le soir même de son arrestation. Les policiers vont aussi découvrir qu'il connait un compatriote soupçonné de propagande djihadiste.

Ces deux hommes, qui ne se connaissent pas, ont été interpellés le 24 juin et relâchés cinq jours plus tard. La nature de leurs liens avec l'homme toujours en détention reste encore assez floue. Ils auraient très récemment entretenu des contacts limités avec lui et cherché surtout à l'aider à se reprendre en main.

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Marc Menichini/oang

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