IBM lance sa première salve de suppression d’emplois en France
La direction d’IBM a présenté la première phase de son plan de réduction des effectifs en France. A la clé, la suppression de près de 700 postes cette année. Si possible sans plan de sauvegarde de l’emploi, dénonce la CGT.
Après avoir annoncé le 24 avril 2013 son projet de suppression de 1260 emplois en France d’ici fin 2014, IBM entre dans le vif. Au comité central d’entreprise du 22 mai 2013, la direction a présenté la première étape de son plan : l’élimination de 689 postes d’ici fin août 2013. Visiblement, Big Blue veut aller vite.
Pour l’heure, aucun plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) n’est envisagé, ce qui soulève la colère de la CGT, le syndicat minoritaire chez IBM. "La direction veut faire des économies en poussant comme à l’accoutumé les gens à la sortie", dénonce Serge Kerloc'h, membre CGT du CE d'IBM à La Gaude.
Utilisation de l’Accord National Interprofessionnel
Dans un premier temps, IBM privilégie la mise en place de l’article 4 du l’accord GPEC (Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences) qui autorise des départs volontaires pour des raisons de mobilité ou d’inadéquation des compétences par rapports aux postes de travail. Cet accord, conclu en 2008, a été renouvelé en 2010 puis en 2012. Il a été signé par la CGC et l’UNSA, les deux syndicats majoritaires dans l’entreprise, mais pas par la CGT.
La CGT craint que la direction se serve également de l’Accord National Interprofessionnel, connu sous le nom d’accord Flexi-sécurité, désormais transcris dans une loi, pour mettre en place son place à moindre frais. "IBM dispose ainsi d’une facilité pour licencier des collaborateurs qui refuseraient une offre de mobilité ou de changement de poste", estime Serge Kerloc'h.
Impact sur les sous-traitants
Les élus ont reçus la répartition des suppressions d’emplois. Tous les services et les fonctions sont concernés. Mais ce sont les services de support technique aux clients, où les collaborateurs sont en général en télétravail, qui sont les plus touchés. Ils représenteraient 80% des suppressions d’emplois envisagées. "Ce ne pas un hasard, c’est le métier le plus facile à délocaliser en Inde ou en Chine", note le représentant de la CGT, qui suspecte la direction d’amplifier le mouvement de délocalisation d’activités dans des pays à faible coût de main d’œuvre.
Le plan d’IBM risque d’affecter également les sous-traitants. "Ils étaient 280 à travailler pour le site d’IBM de La Gaude en 2012, compte Frédéric Roussel, représentant CGT au CCE. Ils ne sont plus que 180 aujourd’hui, et ce chiffre risque de baisser à nouveau."
Ridha Loukil
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