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Industrie 4.0 : alerte sur les compétences

Pour répondre aux besoins générés par l'usine du futur, l'université Paris-Dauphine lance un « Certificat Industrie 4.0 ». Objectif : viser l'excellence opérationnelle tout en interrogeant la proposition de valeur.

Lancé en avril prochain, le programme s'articulera autour des principaux processus de la supply chain appliqués à l'industrie 4.0.
Lancé en avril prochain, le programme s'articulera autour des principaux processus de la supply chain appliqués à l'industrie 4.0. (Photo DR)

Par Vincent Bouquet

Publié le 11 févr. 2019 à 06:01

A nouveaux défis, nouvelles formations. Selon l'étude « Les dirigeants face à l'industrie 4.0 » récemment publiée par le cabinet Mazars, au terme d'une enquête réalisée avec OpinionWay auprès de 203 dirigeants de grandes entreprises et d'ETI industrielles françaises, le développement des compétences est, juste derrière le risque d'exposition accrue aux cyberattaques, la deuxième préoccupation des entreprises lorsqu'il est question d'industrie 4.0.

70 % des dirigeants interrogés craignent un manque de compétences en interne pour être en phase avec ces technologies de pointe et 68 % redoutent des difficultés à recruter des collaborateurs qualifiés. « Le secteur industriel est actuellement en pleine transformation, explique Alain Patchong, entrepreneur, enseignant à CentraleSupélec, ancien du MIT Scholar et coresponsable, avec Mustapha Sali, du « Certificat Industrie 4.0 » lancé par l'université Paris-Dauphine. Pour trouver des relais de croissance et moderniser leur outil de production, les entreprises doivent s'emparer des nouvelles technologies, et attirer des talents capables de maîtriser des techniques de pointe, comme la robotique ou la donnée, appliquées aux usines. »

Sauf que, à en croire le spécialiste qui a pu expérimenter le sujet de près, par le passé, chez PSA, Goodyear ou encore Faurecia, le système de formation initiale ne produit pas encore suffisamment de talents pour répondre à ces besoins complexes et alimenter le marché du travail en ressources adéquates. « Le mieux reste alors de former ses propres salariés, assure-t-il. En matière d'industrie 4.0, il faut être bilingue, et maîtriser, à la fois, les nouvelles technologies et comprendre le métier. Reformer des personnes afin qu'elles occupent un poste différent ou parce qu'elles ont ou vont perdre leur métier prochainement du fait de l'arrivée de la robotique, par exemple, constitue une approche vertueuse. »

Au-delà de l'excellence opérationnelle

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Lancé en avril prochain, le programme s'articulera autour des principaux processus de la supply chain appliqués à l'industrie 4.0. De la définition générale du concept aux briques technologiques - cobotique, data analytics, intelligence artificielle, cloud… -, du développement produit à la logistique 4.0, de la transformation des organisations à celle de la proposition de valeur dans un environnement industriel 4.0, il se propose d'embrasser le thème dans sa globalité afin de convaincre les entreprises, et notamment les PME, de l'efficacité d'une telle transformation, et de leur en donner les moyens.

Pour cela, Alain Patchong et Mustapha Sali ont opté pour un angle d'attaque particulièrement concret. « Nous sommes partis du principe que l'industrie 4.0 devait avoir un impact sur le profit, et donc sur le business model, détaille le premier. Nous nous sommes d'abord focalisés sur ce qu'elle peut apporter sur la partie opérationnelle au niveau de la conception, de la fabrication et de la distribution du produit. Or, pour convaincre, il ne faut pas regarder que les coûts, mais aussi la proposition de valeur. »

Partant de l'exemple de Rolls-Royce, qui vend de moins en moins de moteurs d'avion mais toujours plus d'heures de vol à ses clients, l'expert s'appuiera sur deux « blocs » complémentaires pour compléter sa formation : ceux du « changement de l'offre », provoqué par l'industrie 4.0, et de la « fondation », qui permettra aux entreprises, avant toute mutation précipitée, d'avoir les bons prérequis, la bonne organisation et la bonne stratégie pour offrir une place de choix à l'usine du futur.

À noter

Une réunion d'information sur le « Certificat Industrie 4.0 » est organisée ce lundi 11 février, à 18 h 30, à l'université Paris-Dauphine.

Vincent Bouquet

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