Une jeune entreprise sur deux n’atteint jamais son cinquième anniversaire. Un constat qui pourrait faire reculer l’entrepreneur en herbe. En fait, il faut le nuancer. Un : les statistiques de "décès" englobent nombre d’entreprises qui ne meurent pas, mais se transforment (changement de raison sociale, rachat, délocalisation...). Deux : ces chiffres de "mortalité" n’ont quasiment pas bougé depuis dix ans, malgré la hausse régulière des créations d’entreprise : 225.000 en 2005, 591.000 en 2017, selon l'Insee. Il n’en demeure pas moins que le passage de l’état de salarié, d’étudiant ou de chômeur à celui de créateur d’entreprise constitue souvent un choc.

Un changement radical

C’est d’abord un changement de vie considérable : journées à rallonge et week-ends de travail, congés rares et irréguliers, disponibilité de tous les instants, etc. Pour un cadre qui avait l’habitude de se décharger des tâches "subalternes" (courrier, appels téléphoniques, prises de rendez-vous, fournitures de bureau, dépannage de l’imprimante...) sur son assistante ou sur les services généraux de son ancienne société, le réveil peut être brutal !

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Même changement douloureux en ce qui concerne le niveau de vie : fini le confort du restaurant d’entreprise, des déjeuners en notes de frais ou des chèques repas. Chaque micro-dépense doit être pesée puisqu’elle vient en déduction d’investissements qui seraient peut-être plus utiles. On peut avoir été un brillant cadre commercial ou un patron de division hors pair dans un grand groupe et n’avoir jamais été confronté à certains problèmes sans doute triviaux, mais d’une portée capitale dans une petite structure !

Enfin, se mettre à son compte signifie forcément procéder à des choix qui engagent le devenir personnel et aussi, bien souvent, l’avenir de la famille. D’où l’importance du choix d’une structure juridique plus ou moins contraignante et d’un régime de protection sociale efficace. Supporterez-vous le grand saut dans ce relatif inconfort qui peut durer plusieurs années ?

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Le bon profil psychologique

Autres questions à vous poser : votre niveau est-il suffisant pour assumer ces nouvelles fonctions ? Et avez-vous vraiment les tripes d’un créateur d’entreprise ? Autrement dit, disposez-vous des connaissances requises et du profil psychologique adéquat ?

Pour aller plus loin dans votre évaluation personnelle, n’hésitez pas à vous adresser à la chambre de commerce et d’industrie de votre ville ou de votre région. CCI France, le réseau des CCI, propose ainsi une batterie de tests originaux sur le thème : "Etes-vous un entrepreneur ?" Réalisables en ligne sur le site CCI Business Builder, ils portent à la fois sur votre tempérament et vos connaissances. Evidemment, bien que sérieux, tous ces tests ne vous dispensent d’une consultation avec un expert, comme on en trouve dans les cabinets de gestion de carrière ou à Pôle emploi.

Toutes ces préparations peuvent être financées par le Compte personnel de formation, par certaines collectivités locales, les régions notamment, ou par toute entreprise prévoyant un plan social. Pour ce qui est du niveau de connaissances requis, variable selon le type d’entreprise que l’on entend créer, il ne doit jamais faire figure d’obstacle. De nombreux organismes se proposent en effet de combler rapidement les lacunes dans des domaines pointus comme le marketing, la comptabilité, l’informatique de gestion ou le droit social.

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> Vidéo. Comment fonctionne le compte personnel d'activité ?

Des compétences multiples

"Lancer son business demande trois types de compétences : commerciales, techniques et en matière de gestion", souligne une consultante en financement à l’Agence France Entrepreneur (AFE, ex-Agence pour la création d’entreprises). Pour ce qui est de la partie commerciale, c’est d’abord une affaire de personnalité. N’est pas vendeur qui veut, même s’il y a des techniques à connaître, et donc à apprendre.

Les deux autres compétences peuvent s’acquérir, sans se ruiner, auprès d’organismes comme le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), les Greta (Groupements d’établissements publics d’enseignement, c’est-à-dire la formation permanente de l’Education nationale) ou le réseau des Carif-Oref (Centres d’animation, de ressources et d’information sur la formation-Observatoires régionaux emploi formation). Tous ces organismes proposent à la fois des cours et des tests pour vous aider à déterminer si vous avez vraiment la vocation. Ajoutez-y des milliers d’associations spécialisées dans la formation des chômeurs, des jeunes des quartiers et des aspirants repreneurs : il existe largement de quoi vous permettre de faire le point avant de vous jeter dans l’eau du grand bain...

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Quitter le salariat pour créer sa boîte

Avantages :

  • L’opportunité de construire une famille professionnelle avec des personnes choisies : associés, partenaires, clients…
  • Un rythme de travail et un mode d’organisation répondant à ses propres aspirations.
  • La possibilité d’exprimer sa vraie personnalité professionnelle.
  • Des revenus qui ne sont pas plafonnés : on peut choisir de travailler plus pour gagner plus.

Inconvénients :

  • Le risque économique. Retournement de conjoncture, perte d’un gros client... Parfois, on ne retrouve pas sa mise de départ.
  • La solitude. Le conjoint, même s’il se montre compréhensif, n’est pas un coach et il est difficile de se confier à un collaborateur.
  • Le sacrifice de la vie personnelle. Avec des vacances et des week-ends en option.
  • La responsabilité que l’on a vis-à-vis de ses employés.

Où s’adresser pour se former et tester sa capacité à être son propre patron ?