Le tribunal de commerce de Poitiers a validé, jeudi 7 septembre, la reprise pour un euro de l’équipementier automobile GM & S par l’entreprise GMD, un petit groupe spécialisé dans l’emboutissage, la plasturgie, la fonderie et l’étanchéité. La reprise par GMD constituait la seule issue pour éviter la liquidation définitive et le licenciement immédiat des 277 salariés.
Dans ses motivations, le tribunal « regrette le petit nombre de salariés repris ainsi que l’extrême faiblesse du prix de cession ». « Mais il constate que l’offre de GMD présente les garanties industrielles et financières appropriées », selon le jugement.
« Une casse sociale énorme »
Les salariés, eux, sont amers. L’offre de GMD va entraîner « une casse sociale énorme », souligne le comité d’entreprise dans son avis rendu vendredi 1er septembre. GMD ne compte reprendre que 120 personnes, soit 43 % de l’effectif, là où les syndicats réclamaient qu’au moins 240 salariés participent à la nouvelle aventure. « Le jugement autorise le licenciement des 156 salariés », a précisé Jean-Louis Borie, l’avocat des salariés, expliquant que le repreneur « prend [rait] les clés le 11 septembre ». L’offre peut toutefois encore être améliorée, a-t-il ajouté.
En termes de reclassements, GMD s’est engagé à communiquer « le détail des éventuels postes disponibles au sein des différentes sociétés de son groupe », mais « il ne prendra pas part au financement des mesures de reclassement et autres mesures d’accompagnement ». En outre, GMD accepte de porter « la priorité de réembauche » des salariés non repris « à 24 mois ».
Les salariés, eux, espèrent que l’offre de reprise sera améliorée. Ils réclament en particulier des indemnités supplémentaires financées par le repreneur et les constructeurs PSA et Renault, clients de GM & S. Pour l’instant, aucune indemnité de ce type n’est prévue.
« Des actions vont reprendre de plus belle » pour améliorer les conditions de la reprise, a prévenu jeudi Yann Augras, délégué CGT.
« Une offre solide »
Le président Emmanuel Macron et le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, s’étaient particulièrement investis dans ce casse-tête social, industriel et territorial, faisant notamment pression sur PSA et Renault pour garantir de l’activité, et venant à la rencontre des salariés.
« GMD est un industriel reconnu, qui s’implante durablement à La Souterraine », ont plaidé Bruno Le Maire et son secrétaire d’Etat Benjamin Grivaux, dans une lettre adressée au personnel le 31 août. A leurs yeux, il s’agit d’une offre « solide », « parfaitement financée », mieux : « une opportunité exceptionnelle de relancer l’activité industrielle » dans cette commune rurale.
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