Publicité
Tribune

Dirigeants, soyez vos propres community managers !

LE CERCLE/CONSEIL - Il est grand temps que les dirigeants d'entreprise se mettent aux réseaux sociaux. Ils sont un formidable outil au service de l'entreprise.

Dirigeants, soyez vos propres community managers !

Par Christian Pousset (président de PeopletoPeople Group)

Publié le 12 mai 2017 à 14:36

Diriger, c’est incarner. Incarner une marque, un projet, une ambition. Alors que l’espace public prend chaque jour une dimension accrue et impacte, positivement ou négativement, la valorisation d’une entreprise, cette problématique de représentation devient un enjeu majeur pour le dirigeant.

Sa personne est un média, au sens premier du terme. Le dirigeant est un lieu, au sein d’une société, puisqu’il constitue pour les salariés l’incarnation de l’information liée au groupe, et à l’extérieur, pour l’opinion publique et l’écosystème financier, puisqu’il porte la parole de l’entreprise.

Pas le droit à l'erreur

Dès lors, les questions associées à la maîtrise de la prise de parole, à la posture, sont cruciales. Le dirigeant n’a pas droit au faux pas au risque d’entraîner avec lui l’ensemble de sa société. Sans forcément donner d’exemple circonstancié, les cas où un dérapage verbal d’un dirigeant a affecté les résultats d’une entreprise pourtant saine sont nombreux. 

Publicité

Lire aussi :Comment le langage évolue sur les réseaux sociaux ?

Les relations publiques se sont donc construites avec une certaine idée de défiance, face à la crainte d’un dérapage ou d’une erreur potentielle. Nombreux sont donc les dirigeants à avoir, non sans raison, fait le choix de la discrétion et de la maîtrise.

Nouvelle pratique

Et puis les réseaux sociaux sont arrivés et tout a changé. Il ne s’agit pas tant des réseaux sociaux en eux même ; mais d’un nouveau rapport à l’information, à la parole, à l’interaction. La temporalité s’est accélérée, la parole se juge sur l’autel du moment, de l’instant, et ce, que l’on se réjouisse ou non. La parole s’est libérée, démultipliée.

Au sein d’un groupe, des profils jusque lors peu visibles sont devenus des influenceurs, des ambassadeurs d’une marque, sans que les leviers habituels de contrôle de parole n’aient pu s’opérer. Il n’est en effet pas rare de voir des salariés être très suivis sur les réseaux sociaux, et communiquer sur leur entreprise. Ils tiennent leur propre discours et occupent un espace jusque lors réservé à la présidence ou au service de communication.

Le dirigeant voit donc son nom, sa marque, alimenter des discussions sans pouvoir interférer au-delà d’une timide modération. La stratégie du retrait est donc mise à mal. On attend le dirigeant sur l’espace médiatique, car, à tort ou à raison, la vie d’une entreprise s’y joue.

Nouveaux impératifs

Se pose alors un nouvel enjeu, être présent, visible tout en maîtrisant pleinement sa parole et les risques et en gérant une temporalité nouvelle, rythmée par l’instantanéité. Sans aller jusque parler de programme d’action on peut envisager différentes étapes permettant au dirigeant de répondre à ce nouvel impératif.

Le premier temps ne peut être qu’un temps d’acculturation ; où le dirigeant se familiarise aux usages, aux codes et aux pratiques. Il s’agit de s’approprier le média, au même titre que les politiques se sont approprié la télévision. L’enjeu n’est pas d’être sur Twitter pour être sur Twitter, d’avoir 500 relations sur LinkedIn pour dépasser le fameux « + de 500 », mais de maîtriser l’espace.

Lire aussi :Comment LinkedIn a écrasé la concurrence

Le second temps est un temps de stratégie. En somme, la question est simple, comment ces nouveaux canaux peuvent-ils s’intégrer à une stratégie d’influence et de communication ? Il ne s’agit pas d’additionner ou de multiplier les lieux, mais de travailler sur la structuration globale d’un discours et de décliner les messages. Le troisième temps est inévitablement le temps de l’action.

Bien sûr, on rétorquera que tout cela n’est que gadget, effet de mode. Cette réponse est réductrice, voire de mauvaise foi, sauf à considérer que la notoriété d’un dirigeant, sa capacité d’influence ou sa vocation à porter un discours sont accessoires. À chaque époque ses codes. Et, à défaut de les anticiper, à défaut même de les considérer, il appartient au dirigeant et à l’entreprise de les intégrer.

Publicité

Il est temps de sortir de cette posture attentiste, fondée sur la crainte du bad buzz, et de comprendre que les réseaux sociaux sont un formidable outil au service de l’entreprise et du dirigeant.

Christian Pousset est président de PeopletoPeople Group

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

qfkr8v3-O.jpg

La baisse de la natalité est-elle vraiment un problème ?

Publicité