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Tourisme : les voyagistes contraints à casser les prix

Une plage de Trégastel en Bretagne. Le Figaro

L'effet de la crise se fait durement sentir. Au point que les promotions de dernière minute n'ont jamais été aussi importantes.

Il reste de la place, et même en promotion ! La crise, dans le tourisme, se mesure en partie à cela. «D'habitude, tout est déjà vendu, affirme Jean-Marc Rozé, secrétaire général du Syndicat national des agents de voyages (Snav). Il reste de la place surtout pour la seconde quinzaine d'août.» Le Snav représente 3 500 points de vente (sur 5 000 agences en France), traditionnellement peu vendeurs de séjours dans l'Hexagone : c'est 10 % à 15 % de leur offre, un pourcentage en augmentation toutefois. Chez eux, les voyages long-courriers et le haut de gamme souffrent le plus. À l'inverse, les séjours à moins de 1 000 euros dans le bassin méditerranéen, avec des formules tout compris dans des hôtels clubs, sont les plus recherchés.

Chez Belambra (56 hôtels et résidences clubs en France), le taux d'occupation a été de 84 % en juillet, avec un chiffre d'affaires en hausse de 2 % «supérieur à l'an dernier, selon Olivier Colcombet, son président. Ce n'est pas si mal». Août accuse un recul de chiffre d'affaires de 3 %, mais «nous pensons finir à l'identique par rapport à août 2008». Belambra fait des promotions ciblées tout l'été, mais ses tarifs sont stables par rapport à l'an dernier.

Des vols à 1 euro

Plus que jamais, le prix est devenu l'élément déterminant. «Les gens achètent plus un prix qu'une destination et de plus en plus à la dernière minute, poursuit Jean-Marc Rozé. Les agences de voyages n'ont jamais autant vendu de séjours avec un départ prévu le mois même.»

Sur des destinations comme la Tunisie, l'Espagne, la Grèce, la Turquie et les Caraïbes, où les voyagistes ont pris des engagements vis-à-vis des hôteliers et des compagnies aériennes, les consommateurs n'ont jamais eu droit à autant de prix bradés (entre 20 % et 50 %).

Thomas Cook France, par exemple, a multiplié les promotions en juillet. Pour la première fois, le voyagiste a fait des soldes pour des départs cet été. Aujourd'hui, il propose même des vols à 1 euro dans le cadre de séjours tout compris. «Nous renégocions en permanence les prix à la baisse avec nos hôteliers et les compagnies aériennes pour préserver nos marges, précise au Figaro Denis Wathier, son président . Nous lançons de nouvelles promotions pour des départs en août.»

Pourtant, les efforts des professionnels ne suffiront pas à sauver la saison. Au Snav, Jean-Marc Rozé s'attend un recul des ventes de 15 % à 20 % sur juillet et août. Pour René-Marc Chikli, président du Centre d'études des tour-opérateurs (Ceto), les voyagistes ont fait «le maximum» pour maintenir le trafic en juillet en baissant les prix. Le résultat, c'est un recul de 15 % du chiffre d'affaires sur le long-courrier et de 10 % sur le moyen-courrier. «Les trois premières semaines d'août s'annoncent mieux», estime René-Marc Chikli. Dans un courrier électronique, Opodo incitait mardi encore les indécis à partir, avec une sélection de «départs immédiats pour août», parmi lesquels des séjours à moins de 500 euros.

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