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Les tests antigéniques débarquent en entreprise

Les entreprises autorisées à faire travailler leurs salariés pendant le confinement profitent de ce nouveau dispositif.
Les entreprises autorisées à faire travailler leurs salariés pendant le confinement profitent de ce nouveau dispositif. Medisur

Ils sont autorisés depuis trois semaines sur la base du volontariat et à condition d'être pris en charge par les entreprises. PME et grands groupes y voient un moyen de rassurer les salariés et d'éviter les chaînes de contamination.

Les entreprises se convertissent peu à peu aux tests antigéniques. Depuis trois semaines, elles sont autorisées à les proposer à leurs salariés. L'État a strictement encadré leur pratique. « Ces actions de dépistage doivent être intégralement financées par l'employeur et réalisées dans des conditions garantissant la bonne exécution de ces tests et la stricte préservation du secret médical, précise le protocole du gouvernement paru le 29 octobre. En particulier, aucun résultat ne peut être communiqué à l'employeur ou à ses préposés ».

L'utilisation des tests antigéniques - qui consistent en des prélèvements nasopharyngés dont les résultats sont obtenus en 15 à 30 minutes - en est encore à ses débuts. Environ un million de tests ont été vendus aux officines et à des professionnels de santé dans l'Hexagone. Si la demande des entreprises reste encore marginale, elle ne cesse de progresser. Grands groupes et PME s'adressent directement aux fabricants et distributeurs de tests mais aussi à des sociétés qui proposent des dépistages clefs en main. « C'est une bonne idée pour rassurer les salariés, a souligné jeudi sur RMC Info Élisabeth Borne, ministre du travail. Des entreprises s'y préparent ».

Les entreprises autorisées à faire travailler leurs salariés pendant le confinement profitent de ce nouveau dispositif. En trois semaines, Medisur, dont les trois tests made in China figurent parmi la vingtaine de références autorisées en France, a testé près de 3000 personnes en entreprises, contacté par les responsables des « cellules Covid » ou les DRH. Parmi ses clients : Vinci Construction, Spie Batignolles, la Compagnie fluviale de transport... Le coût pour l'employeur est de 20 euros par salarié dépisté. De son côté, l'entreprise Juste à temps, qui a déployé des barnums à la demande des mairies dans plusieurs arrondissements de Paris et s'apprête à le faire dans des stations de ski, organise depuis trois semaines le dépistage dans deux entreprises du secteur de la finance situées dans la capitale. 40 salariés sont testés tous les mardis de 9h à 11h.

«Rassurer sans imposer»

Sur les chantiers du Grand Paris Express, Vinci Construction a fait dépister ses ouvriers sur trois journées, les 10, 12 et 16 novembre. Medisur a pris en charge l'organisation du dépistage. Effectués par des infirmiers, les prélèvements ont eu lieu dans les « bases de vie ». Au total, 200 personnes ont été testées. Deux cas positifs ont été décelés. « C'est un moyen pour les entreprises d'être acteur de la prévention et de casser les chaînes de contamination, insiste Vincent Dailloux, à la tête de Medisur. Elles mettent à disposition de leurs salariés des tests, comme elles le font avec les masques ou le gel hydroalcoolique ». Cette entreprise spécialisée dans les tests rapides, qui a vendu un million de tests antigéniques en un mois, accompagne les entreprises y compris en amont du dépistage, dans leur communication auprès des salariés. Elle leur fournit affiches et livret contenant des informations utiles.

Avant même le confinement, Philippe Romano, à la tête de KBRW, un éditeur de logiciels, a pris les devants et organiser le dépistage de ses 25 salariés. « L'objectif était de rassurer ceux qui voulaient venir au bureau sans l'imposer pour autant, explique le chef d'entreprise qui a déboursé 500 euros pour cette opération. L'épidémie est très anxiogène pour tous dans l'entreprise. Nous le voyons comme un service rendu à nos employés ». Une journée avait été prévue et une salle dédiée dans l'entreprise. La veille, le chef d'entreprise avait envoyé le protocole aux volontaires. Cinq groupes de cinq, avec des créneaux de 30 minutes par personne, avaient été fixés. Les salariés devaient s'inscrire au préalable sur une liste. « L'équipement est très léger et le résultat obtenu au bout de quinze minutes », ajoute-t-il. Philippe Romano, dont les salariés sont actuellement en télétravail, prévoit de renouveler l'opération dès la fin du confinement.

A VOIR AUSSI - Covid-19: les Parisiens font la queue devant les sites de dépistage rapide grâce aux tests antigéniques

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8 commentaires
  • Pirouette77

    le

    J’ai voulu me faire tester cette semaine car dans mon quartier il y avait personne faisant la queue, on a refusé de me le faire car j’ai passé les 65 ans depuis 3 mois. Il faut que j’aille en labo sur ordonnance avec le délai qu’ils prennent pour vous recevoir, c’est pas dans l’heure, et j’ai une mère en EHPAD qui a besoin de moi. . J’en ai marre de cette usine à gaz.

  • Oskar Lafontaine

    le

    Les tests, concernant le coronavirus, ne servent rigoureusement à rien puisque ni ils ne soignent ni ils ne protègent, par contre ils enrichissement les laboratoires biologiques chaque jour un peu plus. C'est une honte !

  • jerri

    le

    En dehors de la fiabilité, se pose le problème de la visibilité de l'employeur sur le dossier médical de l'employé ...
    Nul doute que certains employeurs "forceront" les employés, pour le rhume actuel, on pourrait se dire que ce n'est pas grave ... Sauf qu'on ouvre la boite de pandore !
    Bientôt le test de grossesse, le gammaGT (l'alcoolémie est déjà possible), le QI, le test ADN prédictif ?
    Une maladie cognitive prévue dans 2 ans, dégage !
    La jolie société ...

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