Publié le: 5 septembre 2017

Avec pomme et poire contre 
la réforme de l’AVS

prévoyance 2020 – Aux yeux de Werner Scherrer, président de l’Union cantonale zurichoise, coutelier, on ne peut pas dépenser de l’argent que l’on n’a pas.

Je suis coutelier de profession, raison pour laquelle je m’aide donc tout naturelle­ment d’un couteau pour illustrer la problématique de la prévoyance vieillesse 2020. Prenons une pomme. Imaginez-vous qu’il s’agit d’un récipient contenant tout l’argent de l’AVS que l’on peut distribuer actuellement. A notre table sont assis quatre retraités, dont moi. Et nous nous partageons la pomme comme on distribue aujourd’hui les rentes AVS: chacun reçoit un quartier identique, comme il se doit. Nous avons donc: premièrement, un récipient contenant l’argent disponible, deuxièmement, la distribution telle qu’elle se fait aujourd’hui.

Faire apparaître quelque chose qui n’existe pas

La réforme de la prévoyance vieillesse 2020 que l’on nous soumet le 24 septembre nous propose de distribuer encore un peu plus. Mais pas à tout le monde: les personnes déjà à la retraite ne reçoivent rien; seuls les nouveaux retraités reçoivent quelque chose. Par chance, j’ai encore une poire dont ces nouveaux rentiers reçoivent une part, à savoir 70 francs supplémentaires par mois.

La situation se présente donc comme suit: Jean et moi, qui sommes déjà à la retraite, recevons chacun un quart de la pomme, nos deux nouveaux retraités un peu plus. C’est l’idée de cette réforme. Problème: comme nous l’avons vu au départ, nous avions une pomme. Qui représente l’AVS actuelle. Mais comme je dois maintenant distribuer un peu plus à certains, je dois donc, comme par magie, faire apparaître une poire que je n’ai pas!

«Vous recevrez un morceau de poire, que vous le vouliez ou non»

Pour résumer, nous distribuons quelque chose que nous n’avons pas. Comme chef d’entreprise et représentant de l’économie, j’estime que cette manière de faire est totalement inacceptable. Par ailleurs, je n’ai pas demandé aux deux retraités qui ont reçu un morceau de poire s’ils avaient envie de poire! Car les 70 francs supplémentaires sont distribués selon le principe de l’arrosoir, que vous les vouliez ou non, que vous en ayez besoin ou non ou que vous puissiez ou non les utiliser de manière judicieuse. Et où trouvons-nous l’argent nécessaire? D’abord et surtout en augmentant les taxes – qui sont en grande partie à la charge de l’économie.

Werner Scherrer, président de l’Union cantonale zurichoise

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