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Economie et Social

Rétrospective : ces évèvements économiques qui ont marqué l'année 2012

Au couple Merkozy a succédé le couple Merkhollande lors de cette année 2012. Pour sa première rencontre avec la chancelière, François Hollande avait été frappé par la foudre au sens propre. Son avion avait du faire demi-tour...Avant de repartir pour Berli

Au couple Merkozy a succédé le couple Merkhollande lors de cette année 2012. Pour sa première rencontre avec la chancelière, François Hollande avait été frappé par la foudre au sens propre. Son avion avait du faire demi-tour...Avant de repartir pour Berli - -

Business, politique économique, fiscalité, social, finance, Europe : voici les principaux évènements qui ont cadencé 2012 et qui marqueront encore 2013.

L'année 2012 en quelques évènements économiques on Dipity.

Un nouveau président de la République; la France qui perd son triple A; Free qui révolutionne les télécoms; la barre des 3 millions de chômeurs atteinte; François Hollande qui redécouvre la compétitivité des entreprises; la bourse qui reprend des couleurs.... 2012 a été une année particulièrement riche en évènements économiques et sociaux. En voici la preuve. (Faites défiler la frise chronologique et changer l'échelle pour revivre l'année).

> L'onde de choc Free Mobile

> Les faits: Le 10 janvier, le détenteur de la quatrième licence, Free Mobile, secoue le monde des opérateurs télécoms. La filiale d’Iliad dévoile des offres défiant toute concurrence, dont un forfait illimité à 19,99 euros. L’objectif: “diviser par deux la facture des Français”, dixit Xavier Niel.

L’entrée en fanfare de Free Mobile fait souffrir la concurrence et rebat totalement les cartes du marché. Orange verra plus de 600 000 abonnés quitter ses guichets au premier trimestre 2012. Sur la même période, SFR, en perdra plus de 270 000, et Bouygues 379 000. En réponse, les rivaux alignent leurs offres sur celle de Free, via leurs marques low-cost.

Le 15 novembre dernier, Maxime Lombardini, directeur général d’Iliad, la maison-mère de Free, montre à BFM Business un appétit d’ogre: "Nous ne sommes pas loin des cinq millions d’abonnés, mais le marché en compte 70 millions". Que la concurrence se tienne prête pour 2013....

> La citation: "Si aujourd'hui votre facture est supérieure à 19,99 euros, vous êtes les pigeons et maintenant vous le savez", avait lancé, provocateur, Xavier Niel, lors de la présentation des offres de Free Mobile.

> L’info en + : En déclenchant cette guerre de prix sur les forfaits mobile, Free a contribué à limiter l’inflation globale. C’est ce qu'écrit l’Insee, dans sa dernière note de conjoncture de décembre 2012. Selon l’institut, les baisses des prix dans les télécoms “à la suite de l’instauration de tarifs de téléphonie mobile plus avantageux” ont contribué à diminué l’inflation de 0,3% depuis le début de l’année.

> La fin du mythe du Triple A

> Les faits: La croyance populaire veut que le vendredi 13 porte chance ou malheur. Pour la France, le vendredi 13 janvier 2012, on retiendra clairement la deuxième option. L’Hexagone sort alors du club très privé des pays ayant la note la plus élevée, le triple A, auprès des trois principales agences de notations (Moody’s, Standard and Poor’s et Fitch). Standard and Poor’s abaisse ainsi d’un cran la note de la France, à AA+ en y attribuant une perspective négative, ce qui signifie que la France n’est pas à l’abri d’une nouvelle dégradation dans les prochains mois.

Après Standard and Poor’s, l’agence de notation américaine Moody’s enlève à la France le triple A, le 19 novembre. Toutefois, la perte du triple A n’aura que de faibles conséquences pour la France. Sur le marché de la dette, les coûts d’emprunt de l’Hexagone ne cesseront de baisser tout au long de l’année 2012.

> La phrase: "Si on perd le triple A, je suis mort !", affirmait Nicolas Sarkozy, en privé, quelques jours avant la dégradation. Auprès de l'opinin, la perte du triple A a été perçue comme un relatif échec du sarkozysme. Selon un sondage Harris pour LCP, plus d’un Français sur deux a considéré que la dégradation de S&P était en partie causée par la politique menée par l'ex-président de la République.

> L’info en +: En fait S&P avait déjà dégradé la France.....En novembre 2011! Mais par erreur. "Suite à une erreur technique, un message a été automatiquement diffusé à certains abonnés au portail de S&P Global Credit indiquant que la note de crédit de la France avait été changée”, s’excusait alors l’agence, le 10 novembre 2011. Elle précisait dans la foulée que “le triple A de la France était maintenu”. A deux mois près...

> Hollande élu président de la République

>Les faits: Le 6 mai, François Hollande devient le premier président de gauche à accéder à l’Elysée, depuis François Mitterrand en 1981.

Le collectif budgétaire de l’été 2012 fait partie de ses premiers grands chantiers.Jean-Marc Ayrault en annonce les grandes lignes dès son discours de politique générale devant le Parlement,le 3 juillet. En résumé :les effort maintenant,le réconfort après.

Le projet de loi de finances rectificative adopté définitivement le 31 juillet, va sonner le glas du sarkozysme. Le texte abroge ainsi la défiscalisation des heures supplémentaires pour les entreprises de plus de 20 salariés. C'est la fin du “Travailler plus pour gagner plus”. Exit aussi la TVA sociale, la mesure phare de la fin du mandat de Nicolas Sarkozy.

>La phrase: “Je mesure le poids des contraintes auxquelles nous faisons face : une dette massive, une croissance faible, un chômage élevé, une compétitivité dégradée et une Europe qui peine à sortir de la crise”. C’est ce que déclare François Hollande, réaliste, lors de son discours d’investiture le 15 mai.

>L’info en +: La campagne présidentielle de 2012 a été légèrement plus économe que sa précédente édition de 2007. A total elle aura coûté au contribuable 199,7 millions d’’euros, soit 10 millions de moins qu’il y a cinq ans. Une explication simple, le nombre de candidats: 10 en 2012 contre 12 en 2007.

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ZOOM : Zlatan Ibrahimovic et l'ex-contribution exceptionnelle à 75%

Dès février, François Hollande annonce la création d’une taxe à 75% à partir d’un million d’euros. La mesure est inscrite dans le projet de loi des Finances pour 2013 mais finalement retoquée, samedi 29 décembre, par le Conseil constitutionnel. Mais les grandes fortunes ont déjà commencé à s’expatrier. Le départ qui fera le plus de bruit est celui de l’acteur Gérard Depardieu.

Pour le monde du sport professionnel, et du football en particulier, la décision du Conseil constitutionnel est pain béni. Mais pendant six mois, la mise en place de cette taxe aura échauffé les esprits dans le microcosme du foot français. A l’heure où les stars du sport se monnaient à plusieurs millions d’euros de salaires par an, "La taxe aura un effet désastreux sur la compétitivité du football français", écrivent les grandes instances du football dans un communiqué commun.

Dans le même temps, le PSG, désormais détenu par ses riches investisseurs qataris, se paie, le 18 juillet, une vedette internationale: le Suédois Zlatan Ibrahimovic. Montant du transfert : 30 millions d'euros. Selon Le Parisien, l'attaquant gagnera l’impressionnant salaire de 9 millions d’euros par an. 

A l'époque toute la question était de savoir combien le Suédois allait rapporter aux caisses de L'Etat, avant que la taxe à 75% ne soit donc censurée par le Conseil constitutionnel. Car le salaire des foobtalleurs est net d'impôt!

Toujours selon Le Parisien, pour l'Etat, la manne aurait été de 9 millions d'euros . Pour les Qataris, cela aurait signifié débourser un total de 18 millions d’euros chaque année! Le PSG peut aurait de toute façon pu se le permettre: le club a le plus gros contrat de sponsoring du sport français, avec 100 millions d’euros par an...

> La BCE au secours de la zone euro

> Les faits: Mario Draghi restera comme l’un des grands espoirs des marchés, en 2012. Depuis la fin du mois de juillet, le président de la Banque Centrale Européenne (BCE) laisse entendre que son institution va annoncer des mesures pour soutenir les pays en difficulté de la zone euro.

C’est le cas, le 6 septembre. Et Mario Draghi ne va pas décevoir. Il dévoile un nouveau programme de rachat de dette. En clair, il s’agit de racheter sur le marché secondaire des obligations d’un pays qui ont une durée de un à trois ans. Le but: diminuer les taux auxquels ce pays emprunte, pour calmer la pression des marchés. Le tout à des montants “illimités”.

Toute la force de ce plan est que Mario Draghi, dans un premier temps, n’a même pas eu besoin d’appuyer sur la gâchette pour que le bazooka fasse effet. Depuis l’annonce de la BCE, les coûts d’emprunt de l’Italie et de l’Espagne ont nettement baissé, alors qu’aucun des deux pays n’a demandé d’aide européenne, une condition nécessaire pour bénéficier du programme. La donne pourrait toutefois changer en 2013.

> La phrase: "La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire dans le cadre de son mandat pour préserver l'euro". Avec cette déclaration forte, le 26 juillet, Mario Draghi permet aux marchés de passer un été 2012 bien serein, au grand contraire de 2011 où le mois d’août avait été terrible pour les différentes places boursières.

> L’info en +: Mario n’est pas le seul Draghi à travailler dans la finance. Le patron de la BCE a un fils, Giacomo, marié à la ravissante Valentina, depuis l’été 2011. Ce dernier travaille pour la banque d’affaires Morgan Stanley où il est trader taux. De là à y voir un conflit d’intérêt entre le père et les activités de son fils.... Mais les régulateurs surveillent déjà étroitement Giacomo..

> CAC40: Solvay entre, PSA sort

> Les faits: Quand PSA pleure, Solvay rit. Le 24 septembre, le constructeur automobile laisse sa place au groupe de chimie belge au sein de l’indice phare de la Bourse de Paris, le CAC40.

Pour Solvay, l’entrée dans le club des 40 sociétés les plus exposées de la bourse parisienne marque la consécration pour une entreprise devenue le premier chimiste en France, devant Arkema, après l’acquisition de Rhodia en 2011.

A l’inverse, pour PSA, la sortie du CAC40 est le point d’orgue d'une annus horribilis. Depuis la mi-2011, le groupe brûle environ 200 millions d'euros de cash par mois. En grande difficulté, il a dévoilé le 12 juillet son plan de réorganisation qui prévoit la suppression de 8000 postes et surtout la fermeture de l’usine d’Aulnay sous-bois. PSA assure qu’aucun licenciement sec n’est prévu. En décembre, le groupe réduit encore davantage la voilure: 11 200 suppressions de postes sont prévues d’ici 2014.

> La phrase:"Ce n'est pas agréable de sortir du CAC, mais ce n'est pas une surprise malheureusement, car on était depuis un certain temps en dessous de la barre, l'ambition, c'est d'y revenir le plus vite possible”. A en croire Philippe Varin, le patron de PSA, le Lion a les crocs pour revenir sur l’indice phare de la place parisienne.

> L’info en +: Selon Le Monde, la sortie de PSA a provoqué des remous au sein du conseil scientifique de NYSE Euronext, l’organe compétent pour décider d’une entrée ou d’une sortie dans le CAC40. Noël Amenc, ex-membre de ce conseil, le quitte “pour des raisons éthiques”. Pour lui, la sortie de PSA et l’entrée de Solvay étaient le fruit d’une décision reposant sur des critères trop arbitraires. Il estime ainsi que le chimiste belge n’avait pas sa place au sein du CAC40, car cette valeur ne devait pas être considérée comme française.

"Le budget de combat " de Jean-Marc Ayrault

> Les faits: “C’est un budget de combat, un budget de reconstruction”, clame Jean-Marc Ayrault sur France 2, la veille de la présentation du projet de loi de Finances pour 2013 en Conseil des ministres. L’enjeu pour la gauche est de montrer des gages de crédibilité par rapport à ses objectifs: ramener à 3% du PIB le déficit public en 2013 sans “casser” la croissance. Et le montant des économies visées paraît fort: 30 milliards d’euros, dont 20 par des hausses de prélèvements et 10 par des réductions de dépenses. Le texte est ainsi présenté par l’exécutif comme “un effort sans précédent”.

L’opinion publique retiendra surtout les hausses d’impôts ,supportées à moitié par les entreprises et à moitié par les ménages. Malgré la censure de la taxe à 75% par le Conseil constitutionnel le 29 décembre, le gouvernement cible les plus aisés pour contribuer à l’effort national de redressement. Pour le Premier ministre en tout cas, 9 ménages sur 10 seront épargnés par les nouvelles mesures. Mais lui seul semble y croire. Les prélèvements augmenteront bien au moins jusqu'en 2014.

> La phrase: "Nous ne sommes pas là pour être des argentiers mais pour faire des choix", déclare le Président de la République en Conseil des ministres, pour justifier les priorités ciblées par le budget 2013.

> L'info en +: Le budget 2013 recèle de chiffres insoupçonnés. En regardant le document de plus près, on y apprend, par exemple, que chaque Français doit 26 500 euros au titre de la dette de l’Etat, que le manque à gagner de l’Etat en raison des mauvaises rentrées d’impôts est de 3,5 milliards d’euros ou encore que les aides européennes versées aux agriculteurs français représentent 152 euros par habitants.

> 20 milliards pour restaurer la compétitivité

> Les faits: C'est le premier grand virage du quinquennat. En juin, le gouvernement demande à l’ex-patron d’EADS, Louis Gallois, un rapport sur les moyens d'enrayer la chute de la compétitivité française. Les conclusions sont rendues publiques le 5 novembre. Le lendemain, le gouvernement présente ce qu’il a retenu du bilan et des préconisations de Louis Gallois. 

Une annonce phare tombe: l'Etat est prêt à investir 20 milliards d’euros sur trois ans, via un crédit d’impôt indexé sur la masse salariale. Le gouvernement choisit ainsi de porter l'effort sur l'offre et plus seulement sur la demande, rompant avec la doctrine keynésienne qui a prévalu ces dernières années. Pour le financer, l'exécutif décide d'augmenter le taux principal et intermédiaire de TVA à compter de 2014.

Lors de sa première grande conférence de presse, François Hollande défend longuement ce dispositif qui doit "donner de la visibilité aux chefs d’entreprises, de la sécurité aux employés, de la stabilité aux investisseurs".

> La phrase: Pour François Hollande, ce pacte est un "exercice de vérité sur le coût du travail qui n’est pas tout, mais qui est tout sauf rien !". Une jolie phrase, un brin confuse, mais révélatrice de la volonté du gouvernement de ne pas éviter le sujet du coût du travail.

> L’info en +: Le rapport Gallois est loin d’être le premier rapport sur la compétitivité rendu au gouvernement. Depuis 2000, plus de 60 rapports ont été remis aux autorités françaises. Sur ces 60 rapports, une trentaine avait été commanditée par l’Etat directement, les autres émanaient d organisations internationales comme l’OCDE ou encore de think tank comme l’institut Montaigne et le COE Rexecode. Mais à la différence de bon nombre de ses prédécesseurs, le rapport Gallois a eu le privilège de ne pas finir sur une étagère poussiéreuse.

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Zoom: Arnaud Montebourg, l’homme Made in France

Entre ArcelorMittal, Lejaby, Doux ou encore PSA, c'est une année noire pour les emplois industriels. Il fallait donc au moins un preux chevalier pour rappeler l’importance du savoir-faire français, et mettre en valeur le Made in France.

Qui de mieux pour endosser ce costume que le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg? Le vendredi 19 octobre, l’ancien candidat aux primaires socialistes pose en une du Parisien magazine. Il est habillé d’une marinière Armor Lux, muni d’une montre Michel Herbelin, et tient un mixer Moulinex. Evidemment, le drapeau tricolore est juste derrière."Le made in France, il y croit, on l'a testé", est écrit sur la photo.Laurence Parisot , la présidente du Medef,la trouvera “très sexy”. Une autre façon de séduire le patronat...

Le gouvernement dévoile sa réforme bancaire

> Les faits: Janvier 2012: Le candidat à la présidence de la République François Hollande déclare que “la finance est son adversaire” et qu’il compte séparer “les activités spéculatives”, des activités de dépôts des banques. Il promet une grande réforme bancaire.

19 Décembre 2012: François Hollande l’assure: la réforme bancaire présenté ce matin en Conseil des ministres est totalement conforme à son engagement de campagne. Et pourtant, le temps où François Hollande parlait de la Finance comme de son ennemi semble bien loin.

Les établissements bancaires se voient interdire deux choses: le trading de matière première ainsi que le trading à haute fréquence. De plus, les activités de compte propre, c’est à dire lorsque la banque prend des positions sur les marchés pour son propre bénéficie, devront être isolées dans une filiale.

Mais nuance: ces activités de compte propre ne seront mise en quarantaine que “dans le cas où elle ne se révèlent pas utiles à l’économie”... Au final, la grande majorité des activités de marché est épargnée.

> La phrase: “Je ne suis pas le copain des banquiers”,affirme Pierre Moscovici Sur BFM Business.

> L'info en +: La réforme bancaire du gouvernement comporte des zones d’ombres tellement nombreuses qu’il est difficile de savoir ce que les banques vont devoir isoler dans des filiales. Comme le rapporte L’Expansion, une journaliste décide de poser directement la question à Pierre Moscovici en conférence de presse. Réponse: “Vous savez, je ne suis pas un spécialiste des banques”.....

Julien Marion