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Outils parfaits, besoin de plus de contrôle : décryptage de 2 idées reçues sur le télétravail

Outils parfaits, besoin de plus de contrôle : décryptage de 2 idées reçues sur le télétravail

Comment s'assurer que les outils de télétravail mis en place correspondent bien à l'activité et favoriser leur appropriation  ? Comment placer la relation de confiance au cœur du télétravail ? Réponses accompagnées de ressources pour comprendre et agir.

« Télétravail : on a trouvé les bons outils ! »

Zoom, Trello, Slack… En plein essor depuis le début de la crise sanitaire, les plateformes collaboratives, les outils de tchat ou encore les applications de visioconférence aident à maintenir une certaine continuité de l’activité en facilitant le travail à distance. Mais ce n’est pas parce qu’un outil numérique est convivial, ergonomique, bien pensé, qu’il sera utile et utilisé dans de bonnes conditions. « On croit trop souvent que les qualités intrinsèques d’un outil numérique suffisent à garantir sa bonne utilisation » souligne Matthieu Pavageau, directeur technique et scientifique de l’Anact. En conditions réelles, la nouvelle solution de tchat peut générer de « l’infobésité », le planning collaboratif compliquer l’organisation de chacun, et la multiplication des outils numériques accroître la charge mentale de tous.

Trouver le bon outil, c’est s’assurer de ses caractéristiques techniques, mais aussi l’expérimenter en situation réelle, élaborer un cadre commun d’utilisation et enfin – si le choix est fait de s’en servir – créer les conditions de son appropriation (montée en compétences, partage de pratiques…).

« Le télétravail ça nécessite de renforcer les contrôles »

Contrôle du mouvement du regard pendant les visioconférences, captures d’écran aléatoires… Des outils de surveillance particulièrement intrusifs sont proposés à la vente à la faveur du développement du télétravail. Parmi eux, des équipements dont l’utilisation est illégale et d’autres qui nécessitent, a minima, l’information préalable des salariés et l’avis des représentants du personnel. Bien que le contrôle ne soit pas leur vocation, les solutions de messagerie et de coopération numériques fournissent déjà des indications sur les heures, les durées de connexion et le volume d’activité en ligne. Des données que les manageurs peuvent être tentés d’utiliser pour contrôler l’activité de leurs collaborateurs à domicile.

Seules, elles ne disent cependant rien du travail « réel ». Quelles conclusions tirer des signaux d’une suractivité ou sous-activité en ligne ? D’un trop long, ou trop court, temps de réponse à un mail ? Pour comprendre et suivre le travail à distance, rien ne remplace la régulation de la charge de travail, fondée sur des échanges réguliers entre manageur et collaborateur et en équipe… Le télétravail, pour qu’il fonctionne, nécessite de créer les conditions de la confiance dans les relations.

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