WEBElection américaine: Les «Twitter bombs», armes de dernière minute

Election américaine: Les «Twitter bombs», armes de dernière minute

WEBLes tweets envoyés par des robots en grand nombre, via de faux comptes, pour propager des idées et influencer les internautes, devraient se multiplier à l'approche de l'élection...
A deux jours de l'élection, une menace virale pèse sur la présidentielle américaine: les "Twitter bombs", ou spams envoyés sur Twitter, qui pourraient provenir de n'importe quel camp, dans l'espoir de faire basculer un Etat-clé dans la dernière ligne droite.
A deux jours de l'élection, une menace virale pèse sur la présidentielle américaine: les "Twitter bombs", ou spams envoyés sur Twitter, qui pourraient provenir de n'importe quel camp, dans l'espoir de faire basculer un Etat-clé dans la dernière ligne droite. - Spencer Platt afp.com
© 2012 AFP

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A deux jours de l'élection, une menace virale pèse sur la présidentielle américaine: les «Twitter bombs», ou spams envoyés sur Twitter, qui pourraient provenir de n'importe quel camp, dans l'espoir de faire basculer un Etat-clé dans la dernière ligne droite.

Les «Twitter bombs» sont des tweets envoyés en grand nombre, via de faux comptes, pour faire apparaître un mot-clé dans les sujets les plus abordés. L'objectif est d'imposer un thème, une idée et donc, en l'occurrence, les positions défendues par un candidat, dans les discussions qui s'échangent sur le réseau social. Les experts estiment que ces spams amènent les utilisateurs à considérer qu'il y a une lame de fond en faveur d'un candidat alors qu'il s'agit juste d'une manipulation technique, interdite par Twitter.

«C'est une nouvelle façon de propager des informations ou de la désinformation», dit Panagiotis Metaxas, un spécialiste des médias sociaux qui travaille pour le Wellesley College, près de Boston (Massachusetts, nord-est). «Je pense que ça va arriver dans les derniers jours de l'élection. Avec les médias sociaux vous pouvez propager des informations ou des désinformations très vite», souligne-t-il.

Pour cet expert, co-auteur d'un rapport sur le sujet pour la revue Science Magazine, «si vous lancez cette campagne suffisamment près de l'élection vous pouvez prévoir que la confusion sera telle» que la manipulation fonctionnera faute de temps pour débusquer ces spams.

«Usine à tweets»

M. Metaxas a étudié un cas lors d'une élection sénatoriale en 2010, dans le Massachusetts, au cours duquel une «usine à tweets» créée dans les derniers jours de la campagne a produit 1.000 tweets qui ont été retweetés 60.000 fois. Cette initiative venait d'un groupe conservateur de l'Iowa (centre), pour soutenir le républicain Scott Brown qui a fini par remporter l'élection. «Impossible de dire si ça a fait la différence. Mais dans une course très serrée, cela pourrait être déterminant», estime Panagiotis Metaxas.

Filippo Menczer, directeur du centre de recherche sur les réseaux et systèmes complexes de l'Université d'Indiana, a mis en place un projet de recherche baptisé «Truthy» pour distinguer sur les réseaux sociaux les vraies lames de fond des fausses.

En 2010, son équipe a découvert que 20.000 tweets avaient été diffusés par deux comptes Twitter pour susciter une adhésion à des candidats républicains. Les messages évoquaient fréquemment le leader républicain John Boehner. Des robots étaient à l'origine de cette vague de faux tweets.

Twitter n'a pas souhaité répondre aux questions de l'AFP mais Filippo Menczer assure que l'entreprise a un algorithme confidentiel qui vise à bloquer ces déferlantes de spams.

Le Web n'est pas non plus à l'abri de «Google bombs»

Twitter n'est pas le seul réseau social que les spams menacent à quelques heures de la fin de la campagne. Les «Google bombs» qui visent les moteurs de recherche ont pour objectif d'influer sur la présentation des résultats d'une recherche grâce à de fausses requêtes. Plus tôt cette année, la recherche «totalement faux» donnait comme premier résultat... des photos de Mitt Romney.

Une vague de textos, contre le mariage gay et contre Barack Obama, est aussi apparue il y a quelques jours sur les téléphones portables d'Américains.

Jeanette Castillo, professeur de communication à l'université de l'Etat de Floride (sud-est), pense que «ce genre de stratégies peuvent influencer les sujets qui montent sur Twitter mais que c'est un mauvais calcul» car, à long terme, cela peut faire du tort au capital du candidat. De plus, précise-t-elle, «les robots ne peuvent pas voter, ou militer, ou discuter avec leurs collègues de bureau ou leurs copains».

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