XL Foods : mise à pied de 2000 employés

La compagnie XL Foods a annoncé samedi la mise à pied de quelque 2000 employés à son usine de transformation de Brooks, en Alberta, à l'origine d'un rappel massif de produits du boeuf possiblement contaminés à l'E. coli.

Dans un communiqué, l'entreprise juge ces licenciements nécessaires en raison de l'absence de calendrier pour la reprise partielle des activités de l'usine.

L'usine, qui emploie environ 2200 personnes, a cessé ses opérations le 27 septembre. L'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a suspendu son permis d'exploitation, mais a autorisé une réouverture partielle des installations, sans toutefois permettre l'expédition de viandes transformées avant d'avoir approuvé une réouverture complète.

XL Foods indique que les travailleurs ont reçu leur plein salaire au cours des trois dernières semaines. Le coprésident de la compagnie, Brian Nilsson, affirme que leur retour au travail et la reprise de la transformation des produits du boeuf demeurent ses principales priorités.

« XL Foods s'engage à défendre les meilleurs intérêts de l'industrie, de nos employés, de la ville de Brooks et de toutes les personnes touchées par la suspension des opérations de l'usine de Brooks. Nous espérons que l'ACIA mettra rapidement fin à cette situation », précise-t-il.

Le syndicat dénonce une « mauvaise gestion »

Le président du local 401 du Syndicat des travailleurs unis de l'alimentation et du commerce (STUAC), Doug O'Halloran, qui représente les employés de l'usine, s'est dit surpris par les mises à pied qu'il estime être le fruit d'une « mauvaise gestion ».

Il fait valoir que plusieurs centaines de travailleurs touchés pourraient devoir quitter la ville, ce qui, d'après lui, pourrait entraîner des problèmes quand l'ACIA aura donné le feu vert à XL Food pour la reprise de ses opérations. « Ils ne disposent pas de suffisamment de travailleurs pour faire fonctionner l'usine à plein régime, et c'est ce qui a causé certains des problèmes qui ont mené à cette crise », a-t-il déclaré.

M. O'Halloran a par ailleurs indiqué que le syndicat aidera les employés à déposer des demandes d'assurance-emploi à compter de lundi. Il a ajouté que si les travailleurs restaient sans emploi au-delà d'une semaine, le syndicat tenterait de mettre sur pied une banque alimentaire à Brooks.

Jeudi, l'ACIA a annoncé la première étape d'un « redémarrage progressif » des opérations de l'usine. L'agence permet ainsi aux employés de dépecer les carcasses de 5100 boeufs sous supervision accrue et en vertu de normes de tests resserrées pour détecter la présence éventuelle de la bactérie E. coli. Aucun nouvel animal ne sera tué.

Des tests supplémentaires sur des échantillons de viandes auront lieu, et la surveillance des conditions sanitaires et de l'hygiène sera renforcée, a dit l'ACIA.

Celle-ci n'a pas indiqué à quel moment l'usine pourra recevoir de nouvelles bêtes ni quand la vente de ses produits pourra reprendre, au Canada ou à l'étranger.

15 cas de contamination

Samedi, les autorités ont confirmé trois nouveau cas de contamination à l'E. coli en lien avec ces installations : un au Québec et deux en Colombie-Britannique. En tout, 15 personnes ont été malades après avoir consommé de la viande transformée par XL Foods : sept en Alberta, une à Terre-Neuve, quatre au Québec et trois en Colombie-Britannique.

Selon l'ACIA, plus de 1800 produits du boeuf ont été rappelés. L'Agence a encore étendu son rappel vendredi pour y ajouter d'autres produits vendus au Québec et en Ontario.

La bactérie E. coli a été détectée dans les produits de XL Foods pour la première fois le 4 septembre dernier, dans des produits issus de son usine de Brooks, en Alberta. Il a toutefois fallu attendre 12 jours pour que l'ACIA commence à rappeler des produits de boucherie.

L'usine de XL Foods à Brooks est la deuxième plus grande du pays. Elle abat et transforme plus du tiers du boeuf canadien.

Avec les informations de La Presse canadienne