Raymond Bachand est sorti des blocs de départ, ce matin, pour s'élancer dans la course à la chefferie du Parti libéral du Québec (PLQ).

«C'est une longue marche qui commence aujourd'hui», a affirmé l'ex-ministre des Finances de Jean Charest, âgé de 64 ans.

Avec son annonce, M. Bachand est le premier candidat à se lancer officiellement. Philippe Couillard et Pierre Moreau devraient l'imiter sous peu.

«Je veux que le Parti libéral redevienne le grand parti du Québec», a déclaré Raymond Bachand. «Pour y arriver, il faut redevenir un parti de débats. [...] Il faut redonner la parole à nos militants.» Il a aussi invité «tous les nationalistes du Québec» à se rapprocher du PLQ pour appuyer sa candidature.

Lise Thériault à la barre

C'est l'ex-ministre du Travail Lise Thériault qui présidera sa campagne. Les députées Christine St-Pierre et Danielle Saint-Amand appuient la candidature de M. Bachand, tout comme Guy Ouellette. Plus discrète, la veuve de Robert Bourassa, Andrée Bourassa, était aussi de la partie.

«Au cours des cinq prochains mois, les gens auront l'occasion de voir un Raymond Bachand qu'ils ne connaissent pas», a assuré Mme Thériault, rejetant toute allusion à un possible manque de charisme chez son candidat. Être ministre des Finances demande une prudence qui laisse peu de place aux démonstrations d'éloquence et d'enthousiasme, s'est défendu le principal intéressé. «Il faut que chaque mot sous soupesé, il faut rassurer les gens», a-t-il relaté. «Un ministre des Finances, ce n'est pas un excité.»

Rétablir la confiance

Lors de son premier discours à titre de candidat à la chefferie, Raymond Bachand a placé sa campagne sous le signe de la réconciliation avec l'électorat.

Un Parti libéral mené par lui pourra «regagner la confiance de tous les Québécois», a-t-il prédit.

«Il faut constater qu'il y a eu une érosion», a-t-il admis, après avoir fait la liste des premiers ministres libéraux des dernières décennies. «Trente-deux pour cent, ce n'est pas suffisant», a fait valoir M. Bachand.

L'ancien ministre des Finances s'est aussi montré critique envers certains éléments du mandat de Jean Charest comme chef libéral et premier ministre.

Sur la taxe santé, par exemple, il a reconnu que «peut-être que ce n'était pas l'idée du siècle» et que la course à la chefferie constituerait une bonne occasion pour en débattre. Raymond Bachand s'est toutefois montré plus ferme sur le maintien de la hausse des frais de scolarité. Il a affirmé que l'idée de la modulation des frais en fonction des programmes universitaires méritait d'être étudiée.

Jacques L. Ménard au financement

Jacques L. Ménard, le patron de BMO Groupe financier et joueur important de la communauté d'affaires de Montréal entend s'occuper de trouver le financement pour la campagne de Raymond Bachand.

Pour lui, l'ex-ministre Bachand aura clairement l'appui du milieu économique de Montréal. «Je le connais depuis 40 ans, il a l'expérience, les valeurs et l'envergure pour devenir premier ministre du Québec», a fait valoir M. Ménard. «C'est dans la lignée de ses valeurs de devenir chef du Parti libéral du Québec» d'ajouter M. Ménard -les deux hommes avaient fondé ensemble Oxfam-Québec il y a près de 30 ans.

Pour lui les milieux d'affaires préféreront Bachand à Philippe Couillard, «comme moi ils évalueront l'expérience de Raymond non seulement comme homme d'affaires, mais comme ministre de l'Industrie et des Finances. Durant toute sa carrière politique, il a su faire les arbitrages pour préserver les politiques économiques et sociales, faire qu'elles soient compatibles, dans l'intérêt du Québec. Les deux autres candidats n'ont pas cette expérience, n'ont pas eu cette contribution», a fait valoir M. Ménard.

Le lancement de la campagne de Raymond Bachand à la chefferie a eu lieu à l'ombre de l'Oratoire Saint-Joseph, dans sa circonscription d'Outremont.

Le PLQ se cherche un chef pour remplacer Jean Charest, qui a démissionné tout de suite après le scrutin du 4 septembre dernier. Jean-Marc Fournier assure présentement l'intérim à la tête de l'Opposition officielle.