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Les employeurs délaissent le diplôme au profit des émotions

kurhan/shutterstock

Pour les employeurs, le diplôme n'est «pas un critère essentiel», selon une étude de Pôle emploi qui révèle également l'importance des compétences dites «comportementales».

Pour la majorité des employeurs, le critère du diplôme n'est «pas essentiel» et ceux-ci regardent de plus en plus les compétences dites «comportementales», selon une étude réalisée par Pôle Emploi, publiée mercredi. Pour 59% des employeurs, «le diplôme n'est pas un critère essentiel», selon cette étude présentée à l'occasion des «rencontres de l'emploi» organisées par l'opérateur public. Cette enquête relève aussi l'importance des «compétences comportementales», dites «soft skills» dans le langage des ressources humaines.

Pour 60% des employeurs, ces compétences comportementales sont jugées «plus importantes que les compétences techniques». Il s'agit par exemple de la «capacité d'adaptation», de la «capacité à s'organiser» ou encore de «l'autonomie». À l'occasion de ces rencontres, consacrées au thème du recrutement, Karine Meininger, directrice chargée de l'offre de service aux demandeurs d'emploi chez Pôle Emploi, a précisé que «20.000 personnes» allaient bénéficier en 2018 d'une prestation de savoir-être, et que leur nombre serait porté à «80.000» en 2019.

« Un informaticien qui a de l'empathie, cela vaut de l'or ! »

Charles-Henri Dumon, fondateur et patron du cabinet de recrutement Morgan Philips.

Il s'agit de «travailler sur l'assiduité, la ponctualité, mais aussi cette capacité à communiquer, à vendre un peu son potentiel, son talent et aussi travailler sur des dimensions plus personnelles comme l'autonomie, la réactivité (...)», a-t-elle ajouté. Le directeur général de Pôle Emploi, Jean Bassères, avait indiqué en décembre qu'il était favorable à une «prestation de savoir-être». «Je suis frappé de voir que beaucoup d'employeurs, quand on leur demande leurs difficultés de recrutement, évoquent les comportements, il faut qu'on travaille cela», avait-il dit devant les députés à l'occasion d'une audition lors du renouvellement de son mandat.

«La personnalité des candidats, leur intelligence émotionnelle, leur empathie sont des éléments de plus en plus capitaux dans les process de recrutement», expliquait il y a quelques semaines au Figaro Charles-Henri Dumon, fondateur et patron du cabinet de recrutement Morgan Philips. Y compris pour des postes comme les ingénieurs, et autres métiers a priori moins axés sur la communication.» Il ajoute même ces mots, qui confirment les observations de Pôle emploi concernant le diplôme: «Un informaticien qui a de l'empathie, cela vaut de l'or! Le profil du parfait élève, très scolaire, a en revanche du souci à se faire.»

Les employeurs délaissent le diplôme au profit des émotions

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