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Les geeks sont de plus en plus influents dans la gendarmerie

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Dans la gendarmerie, c'est devenu l'une des unités les plus importantes. Il s'agit de la cellule d'identification criminelle et numérique. A Auxerre, ils sont 6 gendarmes à œuvrer dans l'ombre d'un laboratoire. Et ils peuvent presque tout faire.

Anthony Walisewsky fait parler les ordinateurs et les téléphones portables des victimes ou coupables de délits
Anthony Walisewsky fait parler les ordinateurs et les téléphones portables des victimes ou coupables de délits © Radio France - Benjamin Glaise

Le développement des nouvelles technologies au sein de la gendarmerie coïncide avec un événement qui a fait un retour violent dans l'actualité ces dernières semaines. Une affaire qui a marqué profondément la gendarmerie - et le grand public - comme l'explique l'adjudant chef Sébastien Pichon : C'est facile, ça date de l'affaire Grégory où la gendarmerie s'est remise en question sur la prise en compte d'une scène de crime. A ce moment-là, on a commencé à créer des gendarmes spécialisés dans tout ce qui est de l'ordre de la prise en compte d'une scène d'infraction."

Le camion laboratoire de l'identification criminelle qui suit l'équipe sur chaque grosse affaire
Le camion laboratoire de l'identification criminelle qui suit l'équipe sur chaque grosse affaire © Radio France - Benjamin Glaise
L'intérieur du camion laboratoire. Chaque chose est à sa place et bien rangée
L'intérieur du camion laboratoire. Chaque chose est à sa place et bien rangée © Radio France - Benjamin Glaise

Des bons résultats et des moyens en hausse

Et cette cellule d'identification criminelle et numérique qui comporte 6 gendarmes, s'est effectivement largement développée. Avec un nouveau laboratoire ou encore un camion laboratoire il y a 4 ans. Alors, forcément, ça a un coût mais le taux d'élucidation des affaires est notamment porté par ces techniciens spécialistes comme le détaille le chef de l'unité, l'adjudant chef Sébastien Pichon : "Disons que pour une grande partie des scènes de vol avec arme, à chaque fois, on a réussi à avoir une preuve soit ADN soit de type empreinte digitale permettant d'aiguiller le directeur d'enquête pour solutionner son affaire." Un taux d'élucidation élevé qui explique que la gendarmerie dégage de plus en plus de moyens pour ces unités techniques.

Anthony Walisewsky, à son bureau, ne quitte pas des yeux ses nombreux écrans
Anthony Walisewsky, à son bureau, ne quitte pas des yeux ses nombreux écrans © Radio France - Benjamin Glaise

Anthony Walisewsky est responsable de la partie informatique et numérique. Et comme il l'explique, les ordinateurs et téléphones portables sont devenus de véritables trésors pour résoudre des enquêtes : "De nos jours, lorsque vous faites une analyse de téléphone portable, vous en apprenez souvent beaucoup plus sur la personne qu'en l'interrogeant directement. Après, c'est vrai que l'on est dans une période où les gens partagent beaucoup de choses et ne se préoccupent pas trop de ce qu'ils disent sur internet. Et c'est vrai que c'est une source importante d'informations et pour nous, et malheureusement pour les criminels aussi."

J'ai 3 ordinateurs avec chacun à peu près 2 écrans.

Anthony Walisewsky doit avoir les yeux partout dans son travail, et surtout sur les ses écrans d'ordinateurs pour détecter les preuves qui aideront l'enquêteur
Anthony Walisewsky doit avoir les yeux partout dans son travail, et surtout sur les ses écrans d'ordinateurs pour détecter les preuves qui aideront l'enquêteur © Radio France - Benjamin Glaise

Le Geek de la gendarmerie de l'Yonne

Parmi ces hommes de l'ombre il y a donc Anthony Walisewsky, le responsable de la partie informatique et numérique, qui fait encore pour le moment bureau à part. Son bureau personnel est au bout d'un couloir, une dizaine de mètres carré, personnalisés et rempli d'écrans d'ordinateur : "J'ai 3 ordinateurs avec chacun à peu près 2 écrans. Je travaille avec certains ordinateurs pour faire des analyses de mobiles et d'ordinateurs [saisis]. Je me sers d'autres pour faire du traitement de texte, donc c'est avant tout pour être plus rapide pour mes camarades."

Anthony Walisewsky a 29 ans et forcément dans la brigade, on l'appelle souvent LE geek... Un surnom qui lui colle déjà à la peau comme l'indique l'adjudant chef Sébastien Pichon : "Oui c'est ça, le Geek. Et bien parce qu'il est à fond sur les réseaux sociaux. L'informatique c'est sa passion. Alors que nous par rapport à ça, tout ce qui est informatique, on n'est un peu moins spécialisé."

Je suis de plus en plus sollicité

L'adjudant chef Sébastien Pichon inspecte le camion laboratoire de l'identification criminelle en prévision de la prochaine fois où ils devront se déplacer sur le terrain
L'adjudant chef Sébastien Pichon inspecte le camion laboratoire de l'identification criminelle en prévision de la prochaine fois où ils devront se déplacer sur le terrain © Radio France - Benjamin Glaise

Un surnom un brin moqueur, mais aussi un peu admiratif quand même... Et pour cause Anthony Walisewsky a un rôle capital au sein de la cellule identification criminelle et numérique d'Auxerre... Un rôle important dont il a bien conscience : "C'est vrai que je suis de plus en plus sollicité parce qu'ils savent que le numérique est indispensable de nos jours. Qu'on fasse n'importe quel dossier de stupéfiants, de terrorisme, il y a toujours des ordinateurs [à analyser]."

Et Le geek de la gendarmerie de l'Yonne ne fait pas que récupérer et désosser des ordinateurs et des portables, il effectue aussi des veilles de sa propre initiative. Et la richesse de son métier c'est qu'il n'est pas un geek comme les autres enfermé dans son bureau, lui parcourt aussi le terrain avec ses collègues.

L'unité a piqué à McDo son idée de l'"employé du mois". Dans un métier où ils sont souvent confronté à la mort, ces petites blagues permettent de détendre les nerfs
L'unité a piqué à McDo son idée de l'"employé du mois". Dans un métier où ils sont souvent confronté à la mort, ces petites blagues permettent de détendre les nerfs © Radio France - Benjamin Glaise

La pédopornographie, le gros point noir dans de la cybercriminalité

Parmi ses domaines de compétence, il s'est beaucoup occupé du terrorisme dans le cadre des perquisitions z'administratives. Mais sa principale activité concerne la cyber-pédopornographie et pédophilie :"C'est quand même un gros point noir au niveau de la cybercriminalité. On en parle moins car c'est plus souterrain mais c'est une grosse partie du boulot au niveau de la cybercriminalité."

Les petites entreprises, les plus vulnérables dans les fraudes et arnaques

Le laboratoire d'analyse des empreintes digitales avec lampes, lunettes, appareil photo, microscope et règle
Le laboratoire d'analyse des empreintes digitales avec lampes, lunettes, appareil photo, microscope et règle © Radio France - Benjamin Glaise
Gros plan sur la règle placé sur le bureau dans le cadre de l'analyse des empreintes digitales
Gros plan sur la règle placé sur le bureau dans le cadre de l'analyse des empreintes digitales © Radio France - Benjamin Glaise

Selon lui, le manque d'information des particuliers et des entreprises et le principal souci dans ces affaires. Notamment dans les escroqueries, les petites entreprises manquent bien souvent de connaissances : "Les petites entreprises ne se pensent pas forcément vulnérables à ce type de faits. Elles ne pensent pas à protéger leurs données, or, des choses bénignes pourraient les empêcher d'être victime de ce type de faits là, comme simplement de faire des sauvegardes pour empêcher par exemple un rançon logiciel de crypter toutes leurs données."

Et actuellement, la cellule d' identification criminelle et numérique de l'Yonne travaille sur une quarante affaires en même temps... Et dans la plupart des cas, elles parviennent à un résultat positif.

Le brassard de la Gendarmerie Criminalistique et Numérique
Le brassard de la Gendarmerie Criminalistique et Numérique © Radio France - Benjamin Glaise

Le conseil de l'unité pour les auditeurs France Bleu Auxerre qui ont prévu de partir en vacances : Verrouillez bien vos portes en partant et en cas de cambriolages, ne touchez en aucun cas la scène d'infraction car c'est sans doute grâce à ça qu'ils pourront démasquer le coupable !

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