Publié le: 30 août 2017

Brèche dans les deux piliers

pv 2020 – Pour Jean-Pierre Wicht, la séparation entre AVS et 2e pilier doit être totale. Inacceptable: la gauche veut renforcer l'AVS au détriment de la LPP.

La gauche a toujours combattu le 2e pilier dès les débats concernant sa mise en œuvre, son objectif étant de développer le système de répartition de l’AVS. Elle ne transige pas avec sa ligne idéologique qu’elle répète en boucle à chaque occasion, débat, congrès. Il y a quelque chose d’affligeant dans cette obstination. Chaque votation est l’occasion de faire un petit pas dans la direction voulue, selon la tactique bien connue du salami. C’est de bonne guerre, mais ne soyons pas dupes !

Cependant, le 2e pilier est tributaire des risques liés à l’espérance de vie et à la rentabilité des capitaux et il n’y a pas de droits acquis dans ce domaine. C’est pourquoi le projet Prévoyance vieillesse 2020 veut lisser les effets des risques liés à la LPP par une augmentation de 70 francs de la rente AVS mensuelle. Il s’agit là d’une brèche ouverte dans la sacralisation des deux piliers et d’une victoire historique de la gauche dans son combat permanent pour renforcer l’AVS au détriment de la LPP. Certaines organisations économiques appuient ces propositions, estimant que c’est un premier pas pour éviter d’aller dans le mur, et que le montant de 70 francs est acceptable.

Mais ces propositions ne règlent pourtant rien à long terme et les solutions doivent être trouvées à l’intérieur du 2e pilier, comme le Conseil national l’avait proposé, bien conscient des missions totalement différentes de ces deux institutions.

Dans la philosophie voulue par les politiques dans les années 70, le 2e pilier était une institution entre la solidarité (AVS) et l’épargne individuelle. La loi prévoyait d’ailleurs des retraits pour financer son propre logement, pour constituer sa propre entreprise ou pour choisir à 65 ans le retrait du capital au lieu de la rente. Tous ces principes libéraux sont bien ébranlés. Il faut se battre pour que le 2e pilier soit maintenu dans son esprit initial, proche du 3e pilier qui est de l’épargne pure, mais en aucun cas le mélanger avec le 1er. La séparation entre 1er et 2e pilier doit être totale. Jean-Pierre Wicht, membre de la Chambre Suisse des arts et métiers

Les plus consultés