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Des jeunes diplômés en quête de sens bousculent le monde du travail

Témoignages de trois actifs qui exercent leur métier guidés par la recherche du bien commun.

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Publié le 17 janvier 2017 à 12h27, modifié le 18 janvier 2017 à 10h25

Temps de Lecture 3 min.

Pas moins de 92 % des diplômés en 2016 estiment important de travailler dans une entreprise socioresponsable, selon une étude du cabinet Accenture. Difficile à saisir pour les employeurs, essentielle pour les 16-25 ans, cette quête de sens agite le monde du travail. Le Monde a consacré une table ronde à ce thème lors de la première édition d’O21/s’Orienter au XXIe siècle, organisé à Lille les 6 et 7 janvier, sous le titre « Certains métiers ont-ils plus de sens ? » Extraits choisis.

Philippe Liger-Belair, professeur d’économie à Sciences Po Lille

« Diplômé de HEC, j’ai travaillé huit ans dans l’optimisation fiscale. Je m’étais laissé porter par ce qu’on voulait pour moi. Mais à 32 ans, je me suis posé la question : que dois-je faire dans la vie ? Je venais de voir un de mes amis écrire une carte postale qui disait : “Je rentre demain de vacances et je reprends le boulot, ça m’embête.” Cela a été le déclic. Je me suis aperçu que c’était horrible de faire toute l’année un métier qui n’a pas de sens pour soi, avec cinq semaines de parenthèse par an – les vacances. Aujourd’hui, j’enseigne l’économie à Sciences Po Lille. Etre professeur ne produit pas de sens en tant que tel, pas plus qu’être médecin, banquier ou même travailler dans l’entrepreneuriat social ou l’associatif – j’y ai vu des comportements pires que dans la banque d’affaires ! Ce qui compte, c’est le sens qu’on donne à ce qu’on fait, quoi qu

on fasse. Il ne faut pas chercher un sens à la vie en général, mais dans son quotidien. »

Solenne Mutez, chargée de communication à La Ruche qui dit oui !

« J’avais de bonnes notes si bien que, au lycée, j’ai écouté la conseillère d’orientation et suivi la voie royale : classe préparatoire puis grande école, sans jamais me demander ce que j’aimais. Puis, un jour, je suis tombée sur cette citation de Steve Jobs : “Je me regarde dans le miroir chaque matin et je me demande : ‘Si aujourd’hui était mon dernier jour, est-ce que j’aurais envie de faire ce que je m’apprête à faire aujourd’hui ?’ Et si la réponse est non plusieurs jours d’affilée, je sais que je dois changer quelque chose.” J’ai quitté mon CDD et je suis partie pour l’Australie. Pendant ce voyage, j’ai travaillé dans des fermes, puis dans la restauration. J’ai découvert l’ampleur du gaspillage alimentaire et les pressions sur les petits producteurs. J’avais trouvé un sujet essentiel, qui avait du sens pour moi : l’alimentation. A mon retour, j’ai décroché un poste à La Ruche qui dit oui !, un réseau de communautés d’achat direct aux producteurs locaux. »

Christophe Itier, directeur général de La Sauvegarde du Nord

« Jusqu’à présent, on a assimilé le travail à l’aliénation et la vie privée à l’épanouissement. Et distingué “l’économie de la performance” de “l’économie de la réparation”. Mais, on le voit aujourd’hui, ce modèle de société est à bout de souffle. Dans les entreprises, on se rend compte que, pour motiver les collaborateurs, il faut donner du sens à l’activité marchande en y injectant une dynamique sociale. Dans mon cas, avant de diriger La Sauvegarde du Nord, j’étais conseiller en audit chez Deloitte. J’y trouvais beaucoup de sens parce que j’accompagnais des acteurs économiques dans leurs mutations. Cette vision de la société qui réconcilie intérêt général et performance économique est d’autant plus présente chez les jeunes d’aujourd’hui. Par exemple, je recrute des diplômés d’école de commerce qui ont envie de mettre leurs compétences au service du bien commun. Les filières traditionnelles, c’est fini ! »

Afin de comprendre le monde de demain pour faire les bons choix aujourd’hui, « Le Monde » vous donne rendez-vous à O21/s’Orienter au XXIe siècle, à Cenon (10 et 11 février), Villeurbanne (15 et 16 février) et Paris (4 et 5 mars). Inscriptions ici.

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